Début du contenu principal.
«Lorsque la gauche radicale ne peut pas gagner par le biais d'un vote démocratique, elle abuse du système judiciaire pour emprisonner ses opposants.»
Elon Musk, le multimilliardaire américain et allié de Donald Trump a dénoncé lundi un «abus du système judiciaire» après la condamnation de Marine Le Pen à l'inéligibilité, prévenant qu'il y aurait «un retour de bâton».
«Lorsque la gauche radicale ne peut pas gagner par le biais d'un vote démocratique, elle abuse du système judiciaire pour emprisonner ses opposants. C'est son mode opératoire à travers le monde», écrit Elon Musk sur son réseau social X.
Dans un autre poste, le patron de Tesla et de SpaceX a ajouté: «Il y aura un retour de bâton, comme avec les attaques judiciaires menées contre le président Trump».
La cheffe de file de l'extrême droite française Marine Le Pen voit ses chances de se présenter à la présidentielle de 2027 sérieusement compromises, après avoir été condamnée lundi à cinq ans d'inéligibilité pour détournement de fonds publics et à une peine d'emprisonnement de quatre ans, dont deux ferme aménagés sous bracelet électronique.
Donald Trump est lui le premier président de l'histoire des États-Unis à être officiellement un repris de justice, pour une affaire de paiements cachés à une star de films X.
Hongrie en tête, de nombreuses voix se sont élevées lundi dans l'extrême droite européenne et au-delà pour dénoncer le sort de Marine Le Pen, condamnée par la justice française à cinq ans d'inéligibilité pour détournement de fonds publics.
Le Kremlin avait plus tôt déploré une «violation des normes démocratiques». «Nos observations de ce qui se passe dans les capitales européennes montrent qu'on ne se gêne pas du tout là-bas pour dépasser le cadre de la démocratie lors d'un processus politique», a réagi son porte-parole, Dmitri Peskov.
La dirigeante du Rassemblement national (RN), qui va faire appel, voit désormais son avenir sérieusement compromis alors qu'elle faisait figure de favorite pour l'élection présidentielle de 2027 après trois tentatives infructueuses.
«Je suis Marine!», a lancé dans un cri de ralliement sur X son allié hongrois Viktor Orban.
Pour le premier ministre nationaliste, elle rejoint les rangs des «patriotes» victimes selon lui d'une cabale, à l'instar de Donald Trump ou de Matteo Salvini.
Le vice-premier ministre italien, qui a eu lui-même maille à partir avec la justice de son pays, a appelé à «ne pas se laisser intimider». «En avant toute, mon amie!», a-t-il écrit.
Il a dénoncé la «déclaration de guerre de Bruxelles», aux sources selon lui de la condamnation de Mme Le Pen, accusée d'avoir fait prendre en charge par le Parlement européen des personnes qui travaillaient en réalité pour le RN.
Face au verdict jugé politique des tribunaux, tous ont appelé à poursuivre le combat.
«Ils n'arriveront pas à faire taire la voix du peuple français», a averti le leader du parti espagnol Vox Santiago Abascal.
Il avait convié en février à Madrid l'élue française, aux côtés de Viktor Orban et d'autres chefs de file du groupe parlementaire Patriotes pour l'Europe, revigorés par le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.
Aux Pays-Bas, le patron de l'extrême droite Geert Wilders s'est dit «choqué» par un jugement «incroyablement sévère».
«Je suis persuadé qu'elle gagnera en appel et qu'elle deviendra présidente de la France», a-t-il déclaré sur X.
Seule exception dans ce concert européen, le parti Alternative pour l'Allemagne (AfD), interrogé par l'AFP, n'a pas souhaité réagir, le RN ayant pris ses distances avec cette formation aux positions très radicales en raison de divers scandales.
Ce scénario d'inéligibilité rappelle les événements politiques récents en Roumanie, où le candidat d'extrême droite Calin Georgescu a été écarté de la course à la présidence par la Cour constitutionnelle.
Il était arrivé contre toute attente en tête du premier tour le 24 novembre après une intense campagne sur le réseau social TikTok, un scrutin ensuite annulé pour cause de soupçons d'ingérence russe lors d'une décision rarissime au sein de l'Union européenne.
Parlant de «coup d'État», cet ancien haut fonctionnaire très critique de l'UE et de l'OTAN a depuis été inculpé et a obtenu le soutien d'Elon Musk, tandis que le vice-président américain J.D. Vance a fustigé des autorités roumaines qui ont «si peur de leur peuple qu'elles le font taire».
Le nationaliste George Simion, favori du nouveau premier tour prévu le 4 mai, avait alors évoqué «une page noire de notre fragile démocratie».
Cette fois, il s'en prend à une France qui «cible ou anéantit» ses adversaires politiques, une méthode «tout droit sortie du manuel d'instructions des régimes totalitaires».
Selon le chef politique des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, «les tribunaux sont devenus les outils de ceux qui craignent la démocratie». Sous le coup d'un mandat d'arrêt pour attaque à l'ordre constitutionnel, il a lui aussi terminé son message par un «Je suis Marine» en français.