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Économie

Réplique aux droits de douane: François Legault n'exclut rien

«En Ontario, ils ont des ventes d'électricité qui ne sont pas dans des contrats, donc il peut taxer comme il veut.»

Le premier ministre du Québec, François Legault, lors d'un point de presse au chantier naval Davie à Lévis, au Québec, le samedi 8 mars 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot
Le premier ministre du Québec, François Legault, lors d'un point de presse au chantier naval Davie à Lévis, au Québec, le samedi 8 mars 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot
Frédéric Lacroix-Couture
Frédéric Lacroix-Couture / La Presse canadienne

Le premier ministre François Legault garde ouverte l'option d'emboîter le pas à l'Ontario et d'imposer une taxe sur l'électricité exportée par Hydro-Québec aux États-Unis afin de riposter aux droits de douane américains.

Ce n'est toutefois pas envisagé à ce moment-ci. M. Legault a précisé que la situation du Québec est bien différente de celle de sa voisine ontarienne en matière d'énergie.

«En Ontario, ils ont des ventes d'électricité qui ne sont pas dans des contrats, donc il peut taxer comme il veut. Nous, actuellement, on ne vend pas d'électricité hors contrat», a expliqué le premier ministre québécois lors d'une mêlée de presse à Terrebonne, sur la Rive-Nord de Montréal, lundi en fin d'après-midi.

Le Québec a pour l'instant un contrat avec le Vermont pour l'exportation d'électricité, «qui doit être respecté», a mentionné M. Legault.

D'autres contrats beaucoup plus importants avec le Massachusetts et New York doivent toutefois entrer en vigueur. «Je n'exclus rien, même la possibilité dans ces contrats-là d'augmenter le prix», a soutenu le premier ministre.

Quelques heures plus tôt, son homologue ontarien Doug Ford a annoncé une surtaxe de 25 % sur l'électricité exportée vers trois États américains voisins en réponse aux menaces tarifaires du président Donald Trump.

La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, s'est réjouie de cette nouvelle, soulignant que «les premiers ministres des provinces utilisent des leviers qui sont à notre avantage».

Interrogée sur ce que le Québec devrait faire, elle a indiqué que «le leadership démontré par la province de l'Ontario devrait en inspirer beaucoup d'autres».

Une riposte sur l'aluminium

Plutôt que l'électricité, François Legault a de nouveau brandi la possibilité d'imposer des «contre-tarifs» sur l'exportation d'aluminium aux États-Unis, alors que le Québec fournit près de 60 % de ce matériau au voisin du Sud.

«C'est impossible pour les États-Unis de nous remplacer, donc on pourrait faire très mal effectivement à M. Trump», a-t-il fait valoir.

Le locataire de la Maison-Blanche prévoit imposer des droits de douane de 25 % sur toutes les importations d'acier et d'aluminium aux États-Unis, y compris les produits canadiens, à compter de mercredi.

M. Legault a rappelé que le fédéral et les provinces ont toujours dans leurs manches la possibilité de mettre en œuvre une deuxième réplique visant 125 milliards $ de produits américains le 2 avril — date à laquelle le sursis de M. Trump concernant une partie des droits de douane sur les exportations canadiennes pourrait prendre fin.

«Après, on n'exclut pas d'ajouter des tarifs, entre autres sur l'aluminium à l'exportation», a indiqué M. Legault.

Interrogé sur l'élection de Mark Carney à la tête du Parti libéral du Canada, M. Legault souhaite que le futur premier ministre fédéral opte pour une riposte tout aussi musclée que celle de son prédécesseur Justin Trudeau. Il a dit avoir la même attente à l'égard du chef conservateur Pierre Poilievre.

«Je vais travailler avec le premier ministre qui va être choisi par les Canadiens. Mais je m'attends à les avoir comme alliés pour me battre contre Donald Trump», a-t-il affirmé.

En vue d'un déclenchement à venir d'élections fédérales, M. Legault envisage aussi par ailleurs de réitérer auprès des chefs libéral et conservateur sa demande de réduire le nombre d'immigrants temporaires au Québec.

Élection partielle

M. Legault était de passage lundi à Terrebonne pour soutenir Alex Gagné, son candidat dans la partielle qui a été déclenchée à la suite du départ de l'ex-superministre Pierre Fitzgibbon.

Le chef de la Coalition avenir Québec et M. Gagné ont visité une usine de structures d'acier de la région.

«On a vu là des inquiétudes comme on le sent un peu partout au Québec et même au Canada», a relaté M. Legault, lors d'un discours livré à des militants réunis dans le local électoral du candidat caquiste.

Selon M. Legault, les électeurs de Terrebonne «ont besoin d'un représentant au gouvernement qui est capable de défendre ses entreprises». Il a appelé à «voter pour rassembler les Québécois», car «ce n'est pas le temps de se diviser», a-t-il-dit.

Le vote par anticipation a eu lieu au cours des deux derniers jours. Le jour du vote aura lieu lundi prochain.

Frédéric Lacroix-Couture
Frédéric Lacroix-Couture / La Presse canadienne