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Politique

La FSE-CSQ et l'APEQ entérinent la proposition de règlement sectoriel du gouvernement

Cette entente de principe devra être soumise à leurs membres, qui devront se prononcer à travers un vote.

Reportage vidéo :
/ Noovo Info
Texte :
/ Noovo Info

Après s'être lancées jeudi après-midi dans un blitz de négociations avec Québec — pourparlers qui auraient duré toute la nuit ainsi que vendredi matin — la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ) et l'Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ-QPAT) ont entériné la «proposition de règlement sectoriel convenue avec le gouvernement» après l'avoir présenté à son conseil fédéral en début d’après-midi.

Cette entente de principe devra être soumise à leurs membres, qui devront se prononcer à travers un vote, au cours des prochaines semaines, à la suite de la période des Fêtes. 

«Nous avions le mandat d’améliorer concrètement le quotidien des enseignantes et enseignants sur la base de nos trois priorités que sont la composition de la classe, l’allègement de la tâche et la rémunération. Nous avons pu convenir d’une proposition de règlement parce que nous avançons sur ces trois éléments.»
-Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ, et Steven Le Sueur, président de l’APEQ

Les syndicats ont fait valoir, par voie de communiqué, qu'ils ne divulgueront pas le contenu de cette proposition avant que les membres en prennent connaissance.

Malgré tout, les syndicats affirment que les enjeux demeurent sur la table centrale des négociations, appelée aussi intersectorielle. Ils veulent notamment que les enjeux salariaux soient réglés afin d’éviter une grève générale illimitée du Front commun en début 2024.

«On a 50% du chemin de fait. Tout ce qui est salaire, assurances, congés parentaux, disparités régionales, ce n'est pas réglé. Et ça, il faudra attendre d'avoir ces résultats-là en front commun. Mais on peut dire qu'on a un grand pas de fait», a affirmé Josée Scalabrini, présidente de la FSE‑CSQ, dans une vidéo diffusée sur Facebook.

La FSE-CSQ représente 95 000 enseignants des niveaux primaire et secondaire et fait partie du Front commun (APTS, CSN, CSQ, FTQ). L'APEQ-QPAT représente plus de 8 000 enseignantes et enseignants de tous les secteurs d’enseignement des commissions scolaires anglophones du Québec.

À ce stade, les pourparlers touchaient principalement les conditions de travail des enseignantes et des enseignants.

«Rappelons toutefois que le salaire et les matières intersectorielles sont encore en négociation à la table centrale en Front commun», précise le syndicat sur un mémo publié sur le réseau social X.

Une porte-parole de la CSQ, Maude Messier, a confirmé à Noovo Info vendredi matin que des avancées avaient eu lieu à la table des négociations. 

Mme Messier a aussi affirmé que les négociations «se sont intensifiées» avec d’autres tables de l’organisation syndicale, sans toutefois parler de blitz.

Le cabinet de la ministre responsable de l'Administration gouvernementale et présidente du Conseil du trésor Sonia LeBel a aussi fait état du projet de règlement, vendredi, qui touche également l'Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ), qui représente des membres du réseau scolaire anglophone

Mardi, la FSE-CSQ avait rejeté la plus récente offre du gouvernement en la qualifiant de «show de boucane».

«La nouvelle proposition "formelle" du gouvernement représente un recul dans les pourparlers par rapport aux séances de négociation de la fin de semaine», avait alors indiqué la FSE-CSQ sur les réseaux sociaux.

Le syndicat a déposé dès le lendemain une contre-proposition. Cette proposition de la FSE porte sur l'allègement de la tâche des enseignants et la composition de la classe – les deux priorités de la FSE.

Mercredi, le premier ministre du Québec François Legault avait notamment rencontré le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, pour parler des enjeux en éducation et pour trouver des solutions, notamment pour «alléger la tâche des enseignants dans les classes où il y a plus d’enfants qui ont des difficultés d’apprentissage.»

Une rencontre similaire a eu lieu avec la présidente du Conseil du Trésor, Sonia LeBel.

Les organisations syndicales membres du Front commun espèrent toujours parvenir à une entente d’ici la fin de l'année, voire avant les Fêtes. S'il le faut, elles se disent prêtes à négocier entre Noël et le Jour de l'an. Une menace de grève générale illimitée pour 2024 est toutefois toujours présente.

La Fédération autonome de l’enseignement (FAE), en grève générale illimitée depuis le 23 novembre, était aussi en discussion avec le gouvernement jeudi alors qu'une centaine de ses membres ont bloqué l'entrée des ports de Montréal et Québec pendant un bon moment.

 Il s'agissait d'un signe de protestation des syndiqués contre le gouvernement de François Legault «qui les mènent en bateau». 

Grands rassemblements

Une grande manifestation citoyenne en appui aux enseignantes en grève doit avoir lieu ce vendredi midi, devant les bureaux de François Legault, à Montréal. Plusieurs personnalités publiques y participeront, dont les comédiens et animateurs Vincent Bolduc, Sophie Cadieux et Simon Boulerice, Emmanuel Bilodeau, Vincent-Guillaume Otis et Isabelle Blais. Des élus(es) de Québec solidaire y seront aussi, soit Gabriel Nadeau-Dubois, Ruba Ghazal et Guillaume Cliche-Rivard. 

Les organisateurs souhaitent «bien faire comprendre au gouvernement qu'il doit arriver à une entente négociée maintenant avec les enseignant.e.s et tous ceux et celles qui travaillent dans les écoles publiques», peut-on lire sur la page Facebook de l'événement.

Un autre rassemblement aux mêmes couleurs devait avoir lieu à Québec devant l'Assemblée nationale du Québec, de 12h à 13h.

Porté par «des mères solidaires, mais en colère», le rassemblement est mis de l'avant pour «rappeler à François Legault que lorsqu’il s’en prend aux écoles publiques, il s'en prend à toute la population du Québec», peut-on lire dans un avis envoyé aux médias. «Les citoyennes et citoyens qui se rassembleront à Québec souhaitent un retour en classe le 8 janvier dans un système d’éducation en meilleure santé», ajoutent les organisatrices.

Vers une loi spéciale?

Bien que la grève du secteur public obtienne son lot d’appui, de la grogne émerge également de certaines personnes et instances.

C’est le cas de la Fédération québécoise des directions d’établissement s’enseignement (FQDE) qui avance qu’il faut envisager une loi spéciale si jamais la grève générale illimitée de la FAE se poursuivait trop longtemps. Cette mesure serait d’autant plus nécessaire selon la FQDE si les membres du Front commun déclenchaient aussi une grève générale illimitée en janvier.

En réaction, Québec solidaire a affirmé que l’utilisation d’une loi spéciale pour forcer le retour en classe en janvier prochain «serait une catastrophe».

Selon Christine Labrie, responsable de QS pour le Conseil du trésor, une telle manœuvre engendrerait «le départ de centaines d’enseignant-es qui ont déjà le pied dans la porte.

«Bien sûr que la grève a un impact sur les élèves, mais une mauvaise convention aurait des impacts encore pires, et à long terme», a ajouté Mme Labrie jeudi via un communiqué.

Avec des informations de Simon Bourassa, Guillaume Théroux et Benoit Chevalier, Noovo Info ainsi que de La Presse canadienne.

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