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Politique

Les maires des villes frontalières réclament financement et soutien à Ottawa

Les maires de plusieurs villes frontalières canadiennes réclament le soutien du gouvernement fédéral alors que la guerre commerciale avec les États-Unis commence à nuire à leurs collectivités. Le pont Peace, reliant les États-Unis et le Canada, est visible le jeudi 27 février 2025, à Buffalo, dans l'État de New York.
Les maires de plusieurs villes frontalières canadiennes réclament le soutien du gouvernement fédéral alors que la guerre commerciale avec les États-Unis commence à nuire à leurs collectivités. Le pont Peace, reliant les États-Unis et le Canada, est visible le jeudi 27 février 2025, à Buffalo, dans l'État de New York.
Sharif Hassan
Sharif Hassan / La Presse canadienne

Les maires de plusieurs villes frontalières canadiennes réclament le soutien du gouvernement fédéral au moment où la guerre commerciale avec les États-Unis commence à nuire à leurs collectivités, mettant en garde contre de graves conséquences économiques si Ottawa n'agit pas immédiatement.

Ils ont déclaré lors d'une conférence de presse vendredi que les entreprises de leurs collectivités sont touchées de manière disproportionnée et qu'elles pourraient être confrontées à des licenciements, car elles dépendent fortement du transport transfrontalier de marchandises et de visiteurs.

Ce conflit commercial survient alors que de nombreuses entreprises se remettent encore des conséquences économiques de la fermeture des frontières pendant la pandémie de COVID-19.

Mike Bradley, maire de Sarnia, en Ontario, a déclaré qu'un soutien direct du gouvernement fédéral était nécessaire pour traverser cette nouvelle tempête.

«Nous ressentons la douleur et nous sommes en première ligne. C'est la réalité d'être une ville frontalière, a-t-il expliqué. Être une ville frontalière comporte de nombreux avantages, mais il y a aussi parfois beaucoup de souffrance lorsque des problèmes indépendants de notre volonté surviennent.»

M. Bradley a indiqué que les maires prévoient exercer davantage de pression sur Ottawa après les élections fédérales, qui devraient être déclenchées cette fin de semaine.

Une fois le nouveau gouvernement en place, «nous déploierons tous les moyens pour garantir que ces collectivités et ces entreprises puissent recevoir le financement dont elles ont besoin pour survivre», a-t-il soutenu.

Trina Jones, mairesse de Woodstock, au Nouveau-Brunswick, a affirmé que les provinces et Ottawa doivent «agir rapidement et intelligemment» pour aider les entreprises des collectivités frontalières comme la sienne avant qu'il ne soit trop tard.

Gary Zalepa, maire de Niagara-on-the-Lake, en Ontario, a déclaré que 80 entreprises de sa ville pourraient être durement touchées et qu'environ 1700 emplois seraient menacés en cas de guerre commerciale prolongée.

Il a exhorté Ottawa à «réduire immédiatement les barrières commerciales interprovinciales, en particulier dans le secteur agricole», et à offrir «une aide financière ciblée aux entreprises touchées».

Wayne Redekop, maire de Fort Erie, en Ontario, a souligné que la situation actuelle rappelle les fermetures de l'époque de la pandémie.

«Tout ce qui entrave la circulation des personnes a des répercussions sur les magasins hors taxes des deux côtés de la frontière, sur les restaurants, sur l'industrie hôtelière et sur le tourisme», a-t-il fait valoir.

Barbara Barrett, directrice générale de l'Association frontière hors taxes, affirme que les boutiques hors taxes sont à un point de rupture, alors que le trafic transfrontalier diminue en raison des menaces et de l'imposition de droits de douane sur les produits canadiens par le président américain Donald Trump.

Elle demande au gouvernement fédéral de répondre aux besoins particuliers des villes et des entreprises locales qui dépendent du commerce transfrontalier et du tourisme.

«Ces boutiques sont souvent des employeurs clés de leurs petites collectivités, stimulant les dépenses touristiques et soutenant les emplois locaux, a-t-elle indiqué. Maintenant, elles sont menacées de disparition.» 

Cameron Bissonnette, propriétaire d'une boutique hors taxes à Osoyoos, en Colombie-Britannique, affirme que son entreprise traverse une période difficile et que la situation est si grave qu'un jour, la semaine dernière, son magasin a fini la journée avec une perte de 67 $, ce qui signifie qu'aucune transaction n'a été effectuée, à l'exception d'un remboursement.

Il affirme que les boutiques hors taxes sont les «otages» de la guerre commerciale en cours.

La mairesse d'Osoyoos, Sue McKortoff, a déclaré que les commerçants de la ville étaient inquiets et confus quant à l'avenir. Elle a critiqué ceux qui découragent le tourisme transfrontalier dans le contexte des tensions actuelles.

«Les gens me disent : "Eh bien, je ne pense pas que nous devrions traverser la frontière". Je dis que j'ai l'intention de le faire», a-t-elle soutenu, précisant que des membres de sa famille vivent en Californie.

«Je n'ai aucun problème avec la plupart des Américains. J'en ai juste un avec quelques-uns au sommet, ce qui suscite beaucoup d'inquiétude ici.»

Sharif Hassan
Sharif Hassan / La Presse canadienne