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Chronique |

Grève des enseignants: qui représente les enfants?

Je vais vous faire une confidence. Je suis tanné!

Je vais vous faire une confidence. Je suis tanné! Tanné de voir mon fils tourner en rond, tanné de le voir triste, car il s’ennuie de son milieu de vie, tanné de jongler avec mon besoin de travailler et son besoin d’apprendre et surtout, tanné d’entendre dire que l’éducation c’est important, mais de ne pas voir de gestes concrets pour le prouver.

Aujourd’hui, on complète la 5e semaine sans école pour plus de 300 000 élèves dont les professeurs sont représentés par la Fédération autonome de l’enseignement (FAE). Comble du malheur, le Front commun nous annonce la possibilité d’une grève générale illimitée en janvier. Comme une majorité de la population, je supporte plusieurs des revendications des enseignantes et des enseignants et je trouve que leurs demandes sont tout à fait louables. 

Cependant, permettez-moi, en tout respect, de me questionner sur les moyens utilisés pour passer le message. Alors que le syndicat représente ses membres et que le gouvernement représente le système, une question m’obsède : qui représente nos enfants dans ce conflit d’adultes ?

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Des conséquences inévitables

Les experts sont nombreux à s’être prononcés sur les conséquences de cet arrêt forcé dans l’apprentissage de nos enfants. 

À ce sujet, j’ai posé cette question à Claudine Potvin, enseignante et spécialiste en éducation : quelles sont les conséquences pour nos enfants et nos ados d’un arrêt aussi long de leur année scolaire? «Ce sera comme une nouvelle rentrée scolaire, mais sans la frénésie. En octobre, on finissait à peine la période d’intégration des jeunes que ce soit en termes d’apprentissage, de lien avec l’enseignant, de routine ou d’acclimatation sociale. Le retour en classe nécessitera le même type de période d’adaptation, mais en ajoutant une énorme pression académique. Pour certains, malheureusement, leur année aura été sabotée et on pourra difficilement rattraper le temps perdu.»

Je ne sais pas vous, mais quand je vois les conséquences sur nos jeunes, je trouve difficilement des raisons de penser qu’il y aura des changements qui auront valu la peine.

L’enfant au centre des discours

Dans le fond, l’enjeu est assez simple. L’enfant est au centre de tous les discours, mais je ne pense pas qu’il soit au centre de toutes les décisions. En effet, tout le monde nous dit qu’il agit pour le bien des enfants. Le syndicat le fait lorsqu’il explique les changements qui doivent être faits dans nos classes et dans l’organisation du travail et le gouvernement utilise le même argument lorsqu’il demande aux professeurs de retourner en classe le plus vite possible. 

Mais il faut se poser la question : si le gouvernement avait négocié dans le meilleur intérêt des enfants, est-ce qu’il aurait pu faire les choses autrement ? Du côté syndical aussi, est-ce que l’on aurait pu mettre en place une stratégie qui évite une fermeture aussi longue des écoles ?

Je pense que oui des deux côtés et il me semble que la solution passe aussi par la même réflexion. 

Et maintenant, on fait quoi?

Mon but n’est pas de chercher des coupables, mais il me semble qu’une remise en question s’impose des deux côtés de la table de négociations. La pause des fêtes débute et on ne sait toujours pas si les jeunes seront de retour sur les bancs d’école le 8 janvier prochain. Alors bien sûr, on peut demander au père Noël un miracle, moi je lui demande que tous les intervenants remettent l’enfant au centre de nos décisions. De cette façon, régler avant la fin de l’année ne sera pas une option, mais une obligation.