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Sinon, «l’hiver 2024 va être assez difficile pour le premier ministre».
Les porte-paroles du front commun syndical ont fait la liste des conditions des travailleurs du secteur public pour en arriver à une entente avant la fin de l’année et éviter une grève générale illimitée en 2024, mercredi en conférence de presse à Québec.
Après une évaluation mardi de la nouvelle offre du gouvernement Legault, les membres du Front commun l’ont refusée. Maintenant, ces travailleurs espèrent encore une entente de principe d’ici les Fêtes, mais le Conseil du trésor devra, selon eux, présenter une offre qui respectera principalement les conditions suivantes édictées par François Enault, premier vice-président de la CSN.
Pour le Front commun, il faut que l’ensemble des 420 000 travailleurs représentés en santé et en éducation ne subissent pas d’appauvrissement en vertu de leur prochaine convention collective, puissent profiter d’enrichissement pour couper l’écart salarial avec les autres travailleurs, et que soit réglés les problèmes des ouvriers spécialisés et des assurances collectives.
Sinon, ce sera la grève générale illimitée et «l’hiver 2024 va être assez difficile pour le premier ministre», selon M. Enault. La date d’une telle mesure? Impossible à dire pour l'heure, mais le Front commun entretient encore de l’espoir.
Les leaders syndicaux, soit M. Enault, Éric Gingras (président de la CSQ), Magali Picard (présidente de la FTQ) et Robert Comeau (président de l'APTS), croient que les enjeux sont clairs à toutes les tables, quoique nombreux. Le Front commun affirme que la moyenne salariale des employées et employés du secteur public membres du front syndical est de 43 916 $, ce qui représenterait un retard salarial de 16,6 %. Le retard de rémunération globale serait pour sa part de 7,4 %, selon le Front commun.
Jusqu'ici, le Front commun a tenu une journée de grève, puis trois consécutives, puis sept, pour un total de 11 jours de débrayage, la plus longue séquence du genre pour le regroupement. Il avait déjà prévenu que la dernière séquence de sept jours, du 8 au 14 décembre, serait la dernière avant l'exercice de la grève générale illimitée. Malgré la longueur des négociations, les syndicats croient encore avoir l'appui de la population, qui comprend des parents dont les enfants manquent beaucoup de jours de classe.
Le Front commun sympathise avec ces parents, mais jette une grande part du blâme sur le dos du gouvernement Legault.
Les «quatre» du Front commun reprochent au gouvernement de ne vouloir négocier qu'à partir de ses solutions à lui et de rejeter du revers de la main les solutions apportées aux mêmes problèmes par les syndicats.
«C'est un gouvernement qui essaie de mener seul et de ne pas écouter personne; il est en train de frapper le mur», a pour sa part lancé Magali Picard. «Pour moi, François Legault, il conduit une voiture en sens contraire dans le tunnel; toutes les voitures lui font face et il continue à être convaincu qu'il est le seul dans la bonne direction.»
Elle juge que «c'est lui qui perd actuellement l'opinion publique», et non les syndicats en grève.
Pendant ce temps, la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE), affiliée à la CSQ, a déposé mercredi matin une nouvelle proposition à Québec, à sa table sectorielle, au lendemain de son rejet de la dernière offre de Québec.
La présidente de la FSE, Josée Scalabrini, avait qualifié de «show de boucane» cette dernière offre patronale, mardi soir.
Cette proposition de la FSE porte sur l'allègement de la tâche des enseignants et la composition de la classe – les deux priorités de la FSE.
La fédération syndicale de la CSQ représente 95 000 enseignants des niveaux primaire et secondaire.
La Fédération autonome de l'enseignement (FAE), quant à elle, a réuni son conseil fédératif de négociation, mercredi, pour étudier la dernière offre de Québec. Résultat: offre refusée. Ses 66 000 membres sont en grève illimitée depuis quatre semaines, soit depuis le 23 novembre.
Quant à la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), qui représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires et autres professionnelles en soins, une de ses instances était aussi réunie, mercredi, pour faire le point sur sa négociation et son mandat de grève.
Le veille, la FIQ avait demandé et obtenu du ministère du Travail la nomination d'un conciliateur à son dossier, après 75 séances de négociation.
Le premier ministre Legault lui-même a souligné que les négociations en santé étaient difficiles, au point où il n'entrevoyait pas de règlement possible avant le mois de janvier.
Appelée à commenter la sortie médiatique du Front commun, l'équipe de Sonia LeBel, présidente du Conseil du Trésor, a affirmé mercredi dans un courriel à Noovo Info qu'il n'y aurait pas de commentaire de formulé «pour le moment». «On se concentre sur les négociations aux tables et on garde comme objectif de régler d’ici Noël», écrit-on dans le courriel.
Au moment d'écrire ces lignes, l'équipe du premier ministre François Legault n'avait pas répondu à la demande de commentaire de Noovo Info. M. Legault a toutefois partagé une photo autour de midi mercredi sur le réseau social X mentionnant qu’il était en discussion avec le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, «pour discuter entre autres des moyens pour alléger la tâche des enseignants dans les classes où il y a plus d’enfants qui ont des difficultés d’apprentissage.»
Avec le ministre de l'Éducation @BDrainvilleQc pour discuter entre autres des moyens pour alléger la tâche des enseignants dans les classes où il y a plus d'enfants qui ont des difficultés d'apprentissage. pic.twitter.com/zItnzP0Z0Z
— François Legault (@francoislegault) December 20, 2023
Avec des informations de Lia Lévesque pour La Presse canadienne et Jennifer Gravel, Noovo Info.