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La déclaration sud-coréenne vise apparemment à faire pression sur la Russie pour qu'elle n'implique pas les troupes nord-coréennes dans sa guerre contre l'Ukraine.
La Corée du Sud a prévenu mardi qu'elle pourrait envisager de fournir des armes à l'Ukraine en réponse à l'envoi présumé de troupes nord-coréennes en Russie. La Corée du Nord et la Russie ont nié de tels déplacements.
La déclaration sud-coréenne vise apparemment à faire pression sur la Russie pour qu'elle n'implique pas les troupes nord-coréennes dans sa guerre contre l'Ukraine. Les responsables sud-coréens craignent que la Russie ne récompense la Corée du Nord en lui fournissant des technologies d'armement sophistiquées qui peuvent renforcer les programmes nucléaires et de missiles du Nord qui ciblent la Corée du Sud.
Lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité nationale sud-coréen, de hauts responsables ont qualifié l'envoi présumé de troupes par la Corée du Nord comme «une grave menace pour la sécurité» de la Corée du Sud et de la communauté internationale. Dans un communiqué, le bureau présidentiel sud-coréen a décrit la Corée du Nord comme «un groupe criminel», qui force ses jeunes à servir de mercenaires russes pour une guerre injustifiable.
Les responsables ont convenu de prendre des contre-mesures échelonnées, en liant le niveau de leurs réponses aux progrès de la coopération militaire russo-nord-coréenne, selon le communiqué.
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Des options diplomatiques, économiques et militaires sont évoquées et la Corée du Sud pourrait envisager d'envoyer des armes défensives et offensives à l'Ukraine, selon un haut responsable présidentiel sud-coréen qui s'est exprimé sous le couvert de l'anonymat.
Ce responsable a affirmé que la Corée du Nord pourrait tenter d'obtenir des outils russes de haute technologie pour perfectionner ses missiles nucléaires. Selon lui, l'aide possible de la Russie aux efforts de la Corée du Nord pour moderniser ses systèmes d'armes conventionnels obsolètes et acquérir un système de surveillance spatiale constituerait également une grave menace pour la sécurité de la Corée du Sud.
Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, la Corée du Sud a rejoint les sanctions dirigées par les États-Unis contre Moscou et a envoyé une aide humanitaire et financière à Kyiv. Mais elle a évité de fournir directement des armes à l'Ukraine conformément à sa politique de ne pas fournir d'armes aux pays activement engagés dans des conflits.
L'agence de renseignement sud-coréenne a déclaré la semaine dernière avoir confirmé que la Corée du Nord avait envoyé 1500 membres des forces d'opérations spéciales en Russie ce mois-ci. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que son gouvernement avait des renseignements selon lesquels 10 000 soldats nord-coréens se préparaient à rejoindre les forces d'invasion russes.
La Corée du Nord et la Russie ont fortement renforcé leur coopération au cours des deux dernières années. En juin, elles ont signé un important accord de défense exigeant que les deux pays utilisent tous les moyens disponibles pour fournir une assistance militaire immédiate si l'un ou l'autre est attaqué. La Corée du Sud a déclaré à l'époque qu'elle envisagerait d'envoyer des armes à l'Ukraine, une déclaration similaire à celle qu'elle a faite mardi.
L'agence de renseignement sud-coréenne a indiqué que la Corée du Nord avait envoyé plus de 13 000 conteneurs d'artillerie, de missiles et d'autres armes conventionnelles à la Russie depuis août 2023 pour reconstituer ses stocks d'armes en diminution.
La Corée du Nord et la Russie ont nié le déploiement de troupes nord-coréennes ainsi que le prétendu transfert d'armes.
Lundi, lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, l’ambassadeur russe auprès de l’ONU, Vassily Nebenzia, a rejeté les affirmations de la Corée du Sud ainsi que les allégations occidentales selon lesquelles l’Iran fournirait des missiles à la Russie et la Chine des composants d’armes. Il a accusé l’Occident de «diffuser des messages alarmistes avec des épouvantails iraniens, chinois et coréens, chacun plus absurde que le précédent».
Lors d’une réunion distincte du comité de l’ONU, un diplomate nord-coréen a déclaré que sa délégation ne ressentait pas le besoin de commenter l’envoi de troupes, qualifiant ces affirmations de «rumeurs stéréotypées et sans fondement visant à salir l’image» du Nord et à saper la coopération légitime entre deux États souverains.
Mardi également, la puissante sœur du leader nord-coréen Kim Jong-un a qualifié les gouvernements sud-coréen et ukrainien de «fous» et les a critiqués pour avoir fait «des remarques imprudentes contre les États dotés d’armes nucléaires».
Les États-Unis et l’OTAN n’ont pas confirmé le déploiement de troupes de la Corée du Nord, mais ils ont mis en garde contre le danger d’un tel développement si cela s’avérait.
L'ambassadeur adjoint des États-Unis auprès de l'ONU, Robert Wood, a déclaré que si cela était vrai, l'envoi de troupes nord-coréennes constituait «un développement dangereux et très préoccupant» et a noté que les États-Unis «consultaient (leurs) alliés et partenaires sur une décision aussi spectaculaire».