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Justin Trudeau a fait l'éloge de la Commission européenne et de sa présidente en remettant à Ursula von der Leyen l'équivalent judiciaire du prix Nobel de la paix.
Vendredi, le premier ministre Justin Trudeau a fait l'éloge de la Commission européenne et de sa première femme présidente en remettant à Ursula von der Leyen l'équivalent judiciaire du prix Nobel de la paix.
M. Trudeau a effectué un voyage spécial d'une journée aux Nations Unies pour le dernier jour du Congrès mondial du droit, où des juristes du monde entier se réunissent tous les deux ans pour vanter les vertus démocratiques de la primauté du droit.
Mme Von der Leyen, élue à la tête de la commission en 2019, n'aurait pas pu arriver à un meilleur moment, a déclaré M. Trudeau, alors que l'aile exécutive de l'Union européenne est confrontée à une nouvelle période d'instabilité.
«Le Brexit a laissé beaucoup de gens se demander si l'alliance continuerait à tenir bon. L'euroscepticisme était en hausse. Et le protectionnisme et l'autoritarisme devenaient plus répandus», a déclaré le premier ministre.
Il n'a pas nommé qui que ce soit, mais il a établi un parallèle entre les forces déterminées à libérer la Grande-Bretagne de l'Union européenne et les pulsions nationalistes de l'ancien président américain Donald Trump.
«Alors que des chœurs comme ''America First'' devenaient de plus en plus forts, le Canada et l'Europe étaient fermement convaincus que la croissance ne vient pas de la construction de murs et d'un repli sur soi», a-t-il dit.
L'Europe connaît une chose ou deux sur l'instabilité mondiale, a-t-il ajouté, après avoir émergé de la Seconde Guerre mondiale pour forger une paix durable – une paix désormais mise en péril par la guerre du président russe Vladimir Poutine en Ukraine.
M. Trudeau a ajouté que Mme von der Leyen comprenait que d'autres menaces planaient toujours sur le continent, notamment les conséquences croissantes du changement climatique et les États autoritaires qui montraient peu d'intérêt à restreindre leurs ambitions lourdes en carbone.
Il incombe aux démocraties du monde de défendre l'ordre international fondé sur des règles en mettant fin à leur dépendance à l'égard des «produits de base militarisés par des États autoritaires», a prévenu M. Trudeau.
Cela signifie « tenir tête aux intimidateurs » et protéger ceux qui sont incapables de se protéger, s'assurer que la classe moyenne reste forte et empêcher l'inégalité de prendre pied.
«C'est un moment important, et cela nécessite un leadership réfléchi et des institutions fortes», a-t-il déclaré.
«Je ne peux pas penser à une meilleure incarnation de ceux-ci qu'Ursula von der Leyen et la Commission européenne. Vous nous montrez comment le respect de la dignité de tous conduit à la force de protéger la paix, quoi qu'il arrive», a poursuivi le premier ministre canadien.
Mme von der Leyen a fourni une leçon d'histoire similaire, décrivant comment son défunt père s'est jeté dans la cause de forger une nouvelle Europe unie et pacifique – une Europe qui inclurait d'anciens antagonistes comme l'Allemagne et l'Italie.
Les valeurs démocratiques et l'État de droit sont les piliers d'une telle paix, a-t-elle déclaré, et on ne peut les laisser s'effondrer.
«L'histoire de notre union est celle de démocraties, jeunes et moins jeunes, qui se renforcent ensemble, a déclaré Mme von der Leyen. C'est la promesse de l'Europe: un continent uni où tous sont égaux devant la loi, avec la liberté et la démocratie pour tous.»
M. Trudeau a ensuite rencontré Mme von der Leyen en tête-à-tête, où cette dernière a remercié le premier ministre pour ses paroles et son leadership continu.
Le premier ministre s'est également rendu aux étages supérieurs du siège des Nations Unies pour rencontrer le secrétaire général de l'organisation internationale, António Guterres, ainsi que plusieurs de ses conseillers.
Un compte rendu de la réunion indique que MM. Trudeau et Guterres ont discuté de leurs priorités communes pour la prochaine Assemblée générale des Nations Unies.
Les deux dirigeants ont abordé un certain nombre de sujets, notamment les objectifs de développement durable de l'ONU, la crise en Haïti et la guerre en Ukraine. Ils ont également exprimé leur inquiétude quant à la décision «de la Russie de retirer sa participation à l’Initiative céréalière de la mer Noire et ont évoqué ses conséquences potentielles sur la sécurité alimentaire mondiale».
Était également présent vendredi Bob Rae, ambassadeur du Canada auprès de l'ONU, qui a honoré l'ancienne juge de la Cour suprême Rosie Abella avec la médaille d'honneur Ruth Bader Ginsburg de l'Association mondiale des juristes.
Nommé en l'honneur de feu la juge de la Cour suprême des États-Unis qui est devenue une icône féministe des temps modernes, le prix est décerné à des femmes dont la carrière a fait progresser l'égalité des sexes, la démocratie et l'État de droit.