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M. Poilievre signale aussi attendre cette annonce d'une enquête pour, dans un délai de 48 heures suivant celle-ci, envoyer «une proposition de mandat et un cadre de référence» pour le ou les commissaires.
Le chef conservateur Pierre Poilievre refuse de discuter du mandat d'une enquête publique et indépendante sur l'ingérence étrangère ainsi que de la personne qui pourrait la diriger avant que le premier ministre Justin Trudeau ait potentiellement accepté d'en déclencher une.
Il insiste sur cette séquence des événements souhaitée dans une lettre envoyée au ministre auquel M. Trudeau a demandé de mener des discussions sur le sujet avec les partis d'opposition, Dominic LeBlanc.
«Une fois que le premier ministre aura donné son accord, nous vous fournirons une courte liste de noms (...) et nous travaillerons avec tous les partis d'opposition pour nous assurer qu'ils sont acceptables pour (toutes les formations politiques)», peut-on lire dans la missive partagée mardi par les conservateurs.
M. Poilievre signale aussi attendre cette annonce d'une enquête pour, dans un délai de 48 heures suivant celle-ci, envoyer «une proposition de mandat et un cadre de référence» pour le ou les commissaires.
La semaine dernière, M. LeBlanc avait plutôt présenté le travail qu'il menait en mentionnant que celui-ci devait déjà impliquer des discussions sur les «termes de référence» d'une éventuelle commission d'enquête.
«Je partage précisément l’intérêt de tous les parlementaires de trouver le processus approprié. (…) Une enquête publique n’a jamais été écartée. Il s’agit cependant de trouver la bonne façon de faire le travail dans le respect de l’importance de protéger des renseignements hautement sécurisés (et) confidentiels», avait notamment dit le ministre des Affaires intergouvernementales mercredi dernier.
M. LeBlanc n'était pas mardi sur la colline parlementaire. Dans un message écrit transmis à La Presse Canadienne, son bureau n'a pas voulu s'avancer sur une échéance précise et s'est contenté d'indiquer que «plus de détails» seraient communiqués «quant aux prochaines étapes sous peu».
M. Poilievre a toutefois interpellé, en période des questions, le premier ministre sur sa demande pour que la tenue d'une enquête soit confirmée avant toute chose.
M. Trudeau a, dans sa réponse, écarté l'idée d'attendre une annonce pour discuter de potentiels commissaires. «L'ingérence étrangère ne devrait pas être un enjeu partisan. C’est pourquoi, dans les jours qui viennent, le ministre des Affaires intergouvernementales va continuer de consulter des experts, des juristes et les partis d’opposition afin de définir les prochaines étapes à suivre et la personne la mieux placée pour mener ces travaux», a-t-il soutenu.
Le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, a paru mardi on ne peut plus d'accord avec l'approche du chef conservateur.
«Ce qu’on veut avoir, c'est de la clarté. Est-ce que le gouvernement est prêt à dire: “oui, nous nous nous engageons à déclencher une enquête publique''?», a-t-il lancé en point de presse.
M. LeBlanc avait mentionné que, «dans un scénario parfait», plus de détails pourraient être donnés sur les étapes à venir d'ici la fin de cette semaine, alors que les travaux de la Chambre des communes doivent être ajournés pour l'été.
Une annonce avant la fin de la session parlementaire, officiellement prévue vendredi, est encore «tout à fait envisageable», a assuré M. Trudeau en mêlée de presse.
«Je continue d’espérer que nous allons pouvoir avancer de façon rigoureuse et coopérative», a-t-il affirmé alors qu'il se rendait à la réunion hebdomadaire de son conseil des ministres.
Le leader parlementaire bloquiste Alain Therrien a montré des signes d'impatience durant la période des questions.
«La session achève et, franchement, on commence à croire que cette Chambre et les médias se sont fait niaiser. Qu’est-ce qu’ils attendent pour déclencher cette commission?», s'est-il interrogé tout haut.
Le Bloc québécois demande que l'enquête voulue par l'ensemble des partis d'opposition soit mise en place avant la relâche estivale de la Chambre. Les néo-démocrates et conservateurs prônent aussi l'urgence.
Si le premier ministre a parlé mardi des consultations de M. LeBlanc comme d'un travail qui se poursuit, son ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, s'est permis d'exprimer de l'optimisme en vue de l'atteinte d'un consensus. «Je pense qu’il y a des progrès avec le NPD, avec le Bloc et aussi les conservateurs.»
Le printemps dernier, M. Trudeau avait délégué la question de la tenue, ou non, d'une enquête publique et indépendante à un rapporteur spécial, l'ex-gouverneur général David Johnston. Ce dernier a tranché en défaveur dans les recommandations de son rapport préliminaire.
M. Johnston, que les partis d'opposition accusent de partialité - en réalité ou en apparence - a démissionné et M. LeBlanc a ensuite tendu la main aux autres formations politiques pour trouver un terrain d'entente sur la suite des choses.