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«Comment nos gouvernements reconnaissent sa contribution? On le met à la porte! C'est inacceptable. »
Le Nouveau Parti démocratique (NPD) et Québec Solidaire (QS) sont intervenus samedi, afin d’inciter Ottawa à arrêter la déportation de Shaitan Rajpurohit, un travailleur immigrant et syndicaliste menacé d'expulsion.
Le député du NPD de Rosemont-La-Petite-Patrie, Alexandre Boulerice et le député de QS de Laurier-Dorion, Andrés Fontecilla, ont pris la parole devant le bureau du ministre fédéral de l'Immigration, Marc Miller, soutenant qu’il était «minuit moins une», dans le dossier de M. Rajpurohit, au Québec depuis 2019.
Avec @AFontecillaQS pour demander à @MarcMillerVM d’empêcher la déportation de Sheitan prévue mardi. Sheitan est un ouvrier apprecié, impliqué dans notre communauté et défenseur des droits des travailleurs. Il mérite de rester. @laCSN #polcan #NPD pic.twitter.com/uFMv4MRHiv
— Alexandre Boulerice (@alexboulerice) April 27, 2024
«J'ai été témoin du travail infatigable que Shaitan a mené pour la défense des droits au Québec, que ce soit de son apport en tant que travailleur essentiel pendant la pandémie de COVID-19 ou de son implication en tant que bénévole à Parc-Extension, dans ma circonscription», a soutenu M. Fontecilla.
M. Rajpurohit est arrivé au Québec en tant que demandeur d’asile, avec sa femme et ses deux filles, âgées aujourd’hui de 8 et 14 ans. Pendant cinq ans, il a œuvré dans des secteurs touchés par la pénurie de main-d’œuvre, rappellent le NPD et QS. Il a notamment milité pour la syndicalisation des employés d’Amazon, alors qu’il travaillait dans les entrepôts de la multinationale. Il s’est également impliqué au sein de l'Union des travailleuses et travailleurs accidentés ou malades (UTTAM).
Jusqu’à maintenant, M. Rajpurohit n’a eu que des accusés de réception de la part du ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté. Une situation que déplore le seul député québécois du NPD, qui estime que c’est sa «responsabilité d’interpeller le ministre Miller».
Le temps presse: si le Chilien d’origine indienne, qui est établi au Québec depuis cinq ans, n’obtient pas de réponse positive d’ici lundi, il devra quitter le Canada dès mardi matin.
«Le plus beau geste que M. Miller pourrait faire pour marquer la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, qui aura lieu dimanche, serait de permettre à Shaitan de rester ici. Ce serait dramatique de le perdre. C’est un modèle d’intégration», a indiqué Félix Lapan, le secrétaire général de l’Union des travailleuses et travailleurs accidentés ou malades, organisme avec lequel M. Rajpurohit collabore activement.
«C'est une personne dévouée à défendre les droits des plus vulnérables et un ange gardien. Sa vie est ici. Il faut arrêter son expulsion maintenant», a précisé le député Boulerice.
M. Boulerice souhaite de tout cœur que l’intervention conjointe du NPD et de QS permette au dossier de connaître le même dénouement positif que celui de Deborah Adegboye. Le 2 avril, à trois jours de la date fatidique, la proposée aux bénéficiaires et sa famille ont obtenu un permis de séjour temporaire, ce qui a annulé leur renvoi prévu vers le Nigeria. La semaine précédente, des députés et des organismes communautaires avaient tenu une conférence de presse devant les bureaux du ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté.
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Shaitan Rajpurohit garde espoir de recevoir le même document. Il sent que son travail au Québec «n’est pas fini».
«Il me reste tellement à faire! En plus, j'ai un emploi. Mon employeur me soutient et veut me garder. Il a besoin de moi. Je ne demande rien d'autre que de pouvoir continuer ma vie ici», a-t-il fait valoir.
D’ailleurs, plusieurs dizaines de personnes sont venues témoigner de leur soutien. «Shaitan doit rester. Arrêtons les déportations!», pouvait-on lire sur l’une des pancartes confectionnées par des sympathisants à sa cause.
Cet appui a touché le principal intéressé. «Merci à tous pour votre solidarité», a-t-il dit à la foule au micro. «Je suis très triste de devoir quitter le Québec et de perdre tous ces gens, qui sont ma famille maintenant.»
M. Rajpurohit Il craint un éventuel retour au Chili, où il affirme être persécuté. «Je suis renvoyé alors que mon passeport est expiré, alors je ferai face à des problèmes une fois que je serai arrivé à l’aéroport de Santiago.»
Rejointe par La Presse Canadienne, la conseillère principale en communications du ministère de l'Immigration, Bahoz Dara Aziz, a écrit dans un courriel que le ministère ne pouvait pas faire des commentaires «sur des cas spécifiques en raison de la législation sur la protection de la vie privée».
Avec les informations de La Presse canadienne