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En matière de réduction des émissions, le Canada accuse un retard par rapport à ses pairs.
Les émissions de dioxyde de carbone du Canada ont remonté en 2021 après avoir fortement chuté au cours de la première année de crise de COVID-19, et les experts pensent qu'elles augmenteront encore plus cette année à mesure que le retour à la normale s'est accéléré.
La base de données européenne sur les émissions pour la recherche sur l'atmosphère mondiale montre que les émissions de dioxyde de carbone du Canada ont augmenté de 3 % en 2021 après avoir chuté de près de 10 % en 2020.
Cela est conforme à la tendance mondiale signalée lors des pourparlers sur le climat des Nations Unies, qui ont lieu en Égypte, par le Global Carbon Project. Les émissions en 2021 sont revenues au niveau de 2019, et elles devraient augmenter de 1% cette année par rapport à 2019. Et d'ici la fin de cette année, la concentration de gaz à effet de serre dans l'atmosphère sera de 51 % supérieure à celle de l'époque préindustrielle.
Pourtant, le ministre canadien de l'Environnement, Steven Guilbeault, se déclare plus optimiste que jamais que le Canada et le reste du monde soient en mesure de respecter l'Accord de Paris sur le climat. «Nous avons fait d'énormes progrès», a-t-il affirmé depuis l'Égypte où il participe à la conférence sur le climat COP27.
«Si vous m'aviez posé cette question il y a sept ou huit ans, les projections indiquaient que nous nous dirigions vers un monde où le réchauffement se situerait entre quatre et six degrés Celsius. Après Paris, l'évaluation était que nous nous dirigions vers un monde où les augmentations de température seraient de l'ordre de 2,8 degrés Celsius.»
Le ministre Guilbeault a signalé que des rapports ont montré que si tous les pays qui ont promis de réduire leurs émissions tiennent leurs engagements, l'augmentation pourrait être limitée entre 1,7 °C et 2,4 °C. Ce passage à la baisse de jusqu'à 6 °C à 1,7 °C s'est produit sur à peu près une décennie, a observé le ministre, qui croit que «c'est encore trop, mais nous avons fait d'énormes progrès. Il reste encore beaucoup à faire.»
En matière de réduction des émissions, le Canada accuse un retard par rapport à ses pairs.
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Le Global Carbon Project indique que le plus grand espoir de contenir le réchauffement climatique est que 24 pays ont connu une croissance économique significative entre 2012 et 2021 tout en réduisant leurs émissions. Or, le Canada n'est pas du nombre; c'est le seul pays du G7 qui ne figure pas sur la liste, avec des émissions stables entre 2012 et 2021.
Les données européennes montrent que les émissions de carbone du Canada ont augmenté le plus lentement de tous les pays du G7 en 2021, mais montrent également que le Canada a fait le pire travail de tous les pays du G7 en matière de réduction des émissions de dioxyde de carbone depuis 2005.
Au cours des 16 années qui ont suivi, les émissions de dioxyde de carbone du Canada ont diminué de 3 %. Le Japon a réduit son dioxyde de carbone de 16 % depuis 2005, les États-Unis de 20 %, l'Allemagne de 21 %, la France de 26 %, l'Italie de 36 % et le Royaume-Uni de 40 %.
Et les données montrent que le Canada est le seul pays du G7 dont les émissions de méthane et d'oxyde nitreux ont augmenté entre 2005 et 2021. Ses émissions de méthane ont monté de 2,7 %, tandis que celles d'oxyde nitreux ont bondi de 18 %.
Le Canada a promis que d'ici 2030, les émissions totales auront diminué de 40 % à 45 %.
Le Canada est confronté à une croissance exponentielle de la production de pétrole, la croissance des émissions dans ce secteur ayant anéanti les progrès réalisés dans d’autres secteurs.
Les groupes environnementaux canadiens qui sont présents au sommet en Égypte cette semaine espéraient que le ministre Guilbeault dévoilerait le plafond des émissions de pétrole et de gaz qu'il avait promis lors des pourparlers sur le climat de l'an dernier à Glasgow. Mais le gouvernement du Canada ne prévoit pas de publier les détails du plafond avant l'année prochaine.
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Aly Hyder Ali, gestionnaire de programme pour le pétrole et le gaz chez Environmental Defence, a déclaré que le Canada risque sa réputation de leader climatique si ses promesses ne sont pas plus que de simples paroles. «Nous avons juste besoin de voir ces engagements et promesses se transformer en action avec des voies et des plans légitimes en place», a-t-il précisé.