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Les syndicats font valoir que le recours à la sous-traitance par le privé coûte bien plus cher à l'État que les employés de la fonction publique.
Les syndicats de fonctionnaires du Québec et la CSQ dénoncent le gel du recrutement dans la fonction publique et chez des employés de soutien scolaire. Ils préviennent que les citoyens vont en pâtir.
Le gel du recrutement à l'extérieur de la fonction publique a été annoncé jeudi soir par le Conseil du trésor. Il entrera en vigueur le 1er novembre «afin de freiner la croissance du nombre d'employés dans la fonction publique et respecter les budgets alloués pour l'année en cours», a-t-il précisé.
La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) a appris vendredi qu'il n'y a pas que la fonction publique qui sera touchée, mais aussi des employés de soutien dans le réseau scolaire.
«Ces compressions dirigées vers le personnel de soutien affecteront l’ensemble du réseau scolaire! C’est exactement ce que nous redoutions. Depuis la rentrée, nous insistons sur l’importance de profiter de l’impulsion donnée en éducation pour aller de l’avant. Alors que le réseau commençait à peine à se sortir la tête de l’eau, le gouvernement nous coupe les jambes avec des compressions. Bien sûr, il dit que les services aux élèves ne seront pas touchés… On a déjà trop joué dans ce film-là! », a lancé Éric Gingras, président de la CSQ, dans une déclaration vendredi.
En entrevue vendredi, le président général du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), Christian Daigle, y a vu un retour de l'austérité du gouvernement libéral, bien que le gouvernement caquiste n'emploie pas le terme.
«Pour nous, c'était un secret de Polichinelle que l'annonce s'en venait. On avait beau ne pas vouloir dire le mot "austérité", parce qu'on ne veut pas se faire associer au Parti libéral qui l'a déjà fait à quelques reprises avant, mais c'était carrément ça qui s'en venait. On le voyait s'en venir et là, ils l'ont juste annoncé officiellement hier (jeudi)», a déploré M. Daigle.
Le président du Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), Guillaume Bouvrette, conclut que ce gel du recrutement affectera inévitablement les services à la population, qui se plaignait déjà d'attendre longtemps en ligne, en personne et d'avoir un accès difficile à certains services.
«Ce que ça veut dire, c'est qu'il y aura inévitablement un impact sur les services à la population. Ce serait utopique d'affirmer qu'il n'y aura pas des délais supplémentaires dans le traitement des demandes, dans la gestion des programmes sociaux», a prévenu M. Bouvrette.
«En n'embauchant pas, en ne remplaçant pas les postes qui sont déjà vacants — parce qu'il y en a — l'administration publique ne va pas bien; la plupart des gens dénoncent la surcharge de travail; ça ne va pas se régler par magie, c'est évident», a ajouté M. Bouvrette.
Les deux syndicats de fonctionnaires font valoir que des ministères ont pourtant recours à la sous-traitance. C'est déjà le cas en informatique notamment, note M. Daigle. «Ces budgets-là ne sont pas touchés. Quand on a posé la question, la réponse a été: ''c'est pas les mêmes budgets''.»
Les deux présidents soulignent que le recours à la sous-traitance vers le privé coûte bien plus cher à l'État que les employés de la fonction publique.
«On trouve ça déplorable que le gouvernement décide de faire des baisses d'impôt, puis qu'après ça, il se retourne de bord pour dire qu'il manque d'argent pour donner des services à la population», a conclu M. Daigle.