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Le premier ministre du Québec, François Legault, s'est rendu jeudi à Laval là où un chauffeur d'autobus a foncé dans une garderie, tuant deux enfants en plus d'en blesser six autres.
Le premier ministre du Québec, François Legault, s'est rendu jeudi midi à Laval là où un chauffeur d'autobus a foncé dans une garderie, tuant deux enfants en plus d'en blesser six autres.
Plus tard en soirée, la ministre de la Famille, Suzanne Roy, a déclaré sur les ondes de Noovo Info que tous les parents dont les enfants se trouvaient à la Garderie éducative Ste-Rose ont été contactés par le gouvernement et ont obtenu une place dans une garderie.
Le ministère de la Famille a pris cette décision dès le jour de la tragédie, compte tenu des effets psychologiques qu'un tel drame pourra éventuellement avoir sur les enfants de cette garderie et leurs parents.
Mme Roy a indiqué en entrevue lors du bulletin Noovo Le Fil 17 que les «besoins de chaque enfant» avaient été pris en compte pour les relocaliser, incluant «l'endroit où ils logent». Selon ses dires, la propriétaire de la Garderie éducative Ste-Rose a épaulé le gouvernement dans ce processus.
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Plus tôt en journée, le premier ministre Legault, accompagné de sa femme Isabelle Brais, a déposé une gerbe de fleurs devant la garderie où deux bambins sont morts et six ont été blessés, mercredi, après qu’un homme eut percuté le bâtiment du service de garde avec un autobus de la Société de transport de Laval.
En arrivant sur les lieux de la tragédie, M. Legault a discuté avec des hommes qui ont maîtrisé le chauffeur et contribué à sortir des enfants des débris lorsque le drame s’est produit.
Le premier ministre a remercié plusieurs fois André Beaudoin, Hamdi Ben Chabane et Mike Haddad.
«Vous êtes courageux, on ne sait pas ce qu’il aurait pu faire après», leur a dit François Legault en parlant en parlant du suspect.
«Je suis fier de vous», a ajouté M. Legault.
Au lendemain du drame, Mike Haddad portait encore sur les mains les marques du combat qu’il a livré au chauffeur qui a enfoncé l’autobus dans la garderie.
Le premier ministre a invité les trois hommes, qui ont eu peine à fermer les yeux la nuit dernière, à aller chercher de l’aide psychologique.
«Des fois, on se sent tough, mais ça revient des fois. Ne serait-ce que d’en parler», leur a-t-il dit.
Geneviève Berthiaume Gagnon, dont la fille de deux ans et demi a été témoin de la tragédie, aura également besoin d’aide psychologique. Cette mère a rencontré le premier ministre avant d’aller, elle aussi, déposer des fleurs devant la garderie.
Sa fille «va bien», mais elle est «très stressée et elle sursaute au moindre bruit».
François Legault s’est aussi entretenu avec la directrice de l’installation qui était très émotive en racontant le fil des événements.
«C’était les enfants, la priorité, le personnel, les sauver. Je ne sais pas quoi vous dire», a-t-elle lâché en réprimant un sanglot.
M. Legault était accompagné d’une impressionnante délégation de politiciens, dont les trois chefs de l’opposition à Québec, ainsi que deux ministres fédéraux, Pablo Rodriguez et Marco Mendicino.
En mêlée de presse, M. Legault a remercié plusieurs fois les chefs de l’opposition de montrer un front uni avec lui.
«On en parlait, en déjeunant, Isabelle (son épouse) et moi, et on se disait, on a deux enfants, imaginons-nous demain matin, si c’était arrivé à notre enfant. Comment on fait pour continuer à vivre? C’est aussi grave que ça», a-t-il affirmé.
«Tout le monde se sent un peu coupable, il faut pas hésiter à aller chercher de l’aide.»
La catastrophe a déclenché une vague de soutien partout au pays, le premier ministre Justin Trudeau déclarant que tous les Canadiens étaient en deuil et promettant que le gouvernement ferait tout ce qu'il peut pour soutenir les familles.
M. Trudeau doit prendre part à une veillée jeudi soir en hommage aux victimes de la tragédie et en soutien aux familles touchées.
Des fleurs et des peluches ont été déposées mercredi soir sur le parvis de l'église Sainte-Rose-de-Lima où des citoyens du quartier Sainte-Rose étaient rassemblés, bougies à la main, afin de trouver un peu de réconfort face à cette tragédie.
Le drapeau de l'Hôtel de Ville de Laval a été mis en berne en hommage aux petites victimes. Le drapeau du Québec de la tour centrale de l'Assemblée nationale sera aussi en berne toute la journée jeudi.
Pierre Ny St-Amand, âgé de 51 ans, a été arrêté sur les lieux mercredi et fait face à deux chefs d'accusation de meurtre prémédité ainsi qu'à sept autres chefs d'accusation, dont tentative de meurtre et voies de fait graves.
Deux enfants qui ont été blessés dans le sinistre accident survenu dans une garderie de Laval ont reçu leur congé du CHU Sainte-Justine, a confirmé l'hôpital en début de matinée, jeudi.
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Par ailleurs, l'enquête de la police a pris fin mercredi soir sur les lieux du drame et l'autobus a été retiré de la scène, a confirmé la porte-parole du Service de police de Laval, Erika Landry.
Un poste de commandement a toutefois été mis en place jeudi matin pour offrir du soutien à la population lavalloise.
«Ce sont des intervenants d'urgence sociale et de notre escouade de la prévention qui sont présents pour les citoyens qui en ressentiraient le besoin», a précisé Mme Landry.
Les élus(es) du Québec sont encore nombreux à prendre la parole au lendemain du drame. En point de presse jeudi matin, le porte-parole libéral en matière de santé, Enrico Ciccone, a pris un moment pour offrir ses condoléances aux familles et aux gens touchés par la tragédie.
«Nous sommes de tous cœur avec les parents», a-t-il affirmé.
«Comme père de famille, je ne peux pas m’imaginer ce matin comment font les parents — les mamans et les papas — qui prennent leurs enfants pour aller les mener à la garderie. C’est une atrocité ce qui a été vécu hier au Québec. Une tragédie sans nom», a-t-il partagé aux médias.
M. Ciconne a aussi pris un moment pour partager une pensée aux gens qui ont dû intervenir sur place que ce soit les employés de la garderie, les pompiers, les ambulanciers, les policiers, etc.
«Je peux juste m’imaginer la scène d’horreur lorsqu’on arrive à un endroit où il faut prêter main-forte et sauver une vie. Quand on se retrouve devant des enfants, c’est exacerbé. Je tiens à lever mon chapeau à tous ses intervenants», a-t-il affirmé.
Avec de l'information de Marie-Christine Bergeron pour Noovo Info et de La Presse canadienne.