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L’ancien employé d’Hydro-Québec accusé d’espionnage industriel au profit de la Chine est de retour en Cour mercredi pour son enquête sur remise en liberté.
L’ancien employé d’Hydro-Québec accusé d’espionnage industriel au profit de la Chine, Yuesheng Wang, était de retour en Cour mercredi pour son enquête sur remise en liberté.
La Couronne soutient avoir la preuve que M. Wang a partagé des renseignements qu’Hydro-Québec désirait protéger en raison du secret industriel.
L’accusé aurait notamment fait parvenir des courriels de son adresse professionnelle à son adresse personnelle. On retrouvait dans ces courriels des images d’équipements et de locaux des laboratoires du Centre d’excellence en électrification d’Hydro-Québec, alors qu’il est strictement interdit de prendre des photos dans ces lieux.
Un autre courriel contenait un document appelé «projet x» dont Hydro-Québec voulait protéger les informations. Un autre document nommé «uniform» dont le partenaire était l’Armée américaine. D’autres courriels avaient en pièces jointes des calculs, des graphiques et des données scientifiques.
Annie Roy, sergente détective au Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM) et principale enquêteuse au dossier, a affirmé lors de son témoignage que l'enquête a été initiée en août 2022 après qu'Hydro ait dénoncé M. Wang pour un «manque de loyauté».
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Un autre document concernait une recherche à laquelle M. Wang n’a pas participé. Il aurait partagé cette recherche menée sur un produit non commercialisé en voie d’être breveté. Pour Hydro-Québec «il s’agissait d’une perte économique importante » selon Mme Roy.
M. Wang aurait également été en mesure d’obtenir deux brevets à l’insu de son employeur.
L'accusé aurait aussi un lien d’emploi avec une compagnie chinoise nommée « Hina » qui se spécialise aussi dans la recherche et développement des batteries. Il aurait omis de déclarer ce lien d’emploi à Hydro. « Hina battery » est financée à 69% par Huawei et le gouvernement chinois selon la société d'État.
M. Wang a avoué être membre du Parti communiste, mais il nie catégoriquement avoir des relations avec «Hina Battery» ou avoir signé les 4 brevets trouvés par la police. Il prétend que l'entreprise a voulu utiliser son nom.
La GRC allègue que M. Wang a mené au Québec des recherches pour des centres chinois et une université chinoise, et qu’il a publié des articles scientifiques et déposé des brevets auprès de ces institutions plutôt qu’auprès de son employeur, Hydro-Québec.
La police affirme également que l'accusé a utilisé des informations sans le consentement de son employeur, portant ainsi atteinte à la propriété intellectuelle d'Hydro-Québec.
Selon Hydro, M. Wang menait des recherches sur les matériaux de batterie, un secteur en plein essor, au Centre d'excellence en électrification des transports et stockage d'énergie, à Varennes.
Les gestes à l'origine des accusations auraient été commis entre le 1er janvier 2018 et le 22 août 2022. Trois des quatre chefs d'accusation sont passibles d'une peine maximale de 10 ans de prison. L'accusation d'abus de confiance est passible d'une peine maximale de cinq ans.
Puisqu’il a perdu son emploi et que son permis de travail était relié à Hydro-Québec, les policiers ont fait une demande de guet à Immigration Canada, mais n’ont toujours pas reçu de confirmation. Le passeport de l’accusé est toujours valide.
Wang a également appliqué pour plusieurs emplois dans une quinzaine d'universités chinoises.
Un agent de la GRC est venu témoigner en Cour que les universités chinoises sont «sous l’égide du ministère de l’Éducation».
L’une des universités est aussi liée à l’armée chinoise, comme l’Institut de physique de Chine où M. Wang aurait postulé pour un programme. L’agent a aussi demandé en interrogatoire à Wang s’il était membre du Parti communiste chinois: «M. Wang m’a confirmé qu’il fait partie du Parti communiste chinois, mais qu’il n’avait pas contribué financièrement récemment».
La couronne craint qu’il tente de s’enfuir.
«Il n’y a aucun geste qui aurait pu nous laisser croire un départ imminent», a mentionné l’enquêteuse principale au dossier.
Cependant, alors que l’homme était sous la surveillance de la GRC, il est allé marcher avec un «groupe de randonnée» au Mont-Saint-Bruno. Un des individus qui l’accompagnait était un employé de la compagnie Huawei et impliqué dans Hina Battery, selon l’agente.
Voyez le récapitulatif de la journaliste Véronique Dubé dans la vidéo.
Avec des informations de Véronique Dubé, Noovo Info et de la Presse canadienne