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Une quarantaine d'organisations de défense des droits humains urgent le gouvernement canadien à mettre fin à la pratique des détentions migratoires des prisons provinciales.
Une quarantaine d'organisations de défense des droits humains, dont Amnistie internationale et Human Rights Watch, urgent le gouvernement canadien à mettre fin à la pratique des détentions migratoires des prisons provinciales.
Les 40 organisations ont signé une lettre envoyée lundi au premier ministre Justin Trudeau ainsi qu'à Marco Mendicino, ministre de la Sécurité publique, et Sean Fraser, ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté.
Elles demandent aux élus de suivre la recommandation du jury de l'enquête du coroner sur le décès d'Abdurahman Hassan afin d'éviter que des personnes détenues pour des motifs liés à l’immigration subissent de mauvais traitement dans les prisons provinciales et que des décès se reproduisent.
Abdurahman Hassan, un homme de 39 ans souffrant de graves problèmes de santé mentale, est mort après avoir été emprisonné pendant trois ans dans une prison en Ontario en 2015. L’enquête du coroner a révélé des détails choquants quant aux conditions de détention, notamment l’isolement.
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«La mort d'Abdurahman Ibrahim Hassan a mis en évidence la façon dont les politiques d'immigration racistes et discriminatoires, les aides insuffisantes pour les personnes souffrant de maladies mentales et le manque de transparence du gouvernement menacent les droits des réfugiés et des migrants et parfois leur vie. Ce système meurtrier doit prendre fin» a déclaré dans un communiqué Ketty Nivyabandi, secrétaire générale d'Amnistie internationale Canada English Speaking Section.
Amnistie internationale qualifie les détentions migratoires de «système meurtrier et discriminatoire» et indique que 17 personnes demandeuses d’asile et migrantes ont perdu la vie depuis 2000.
Les organisations ont indiqué dans leur lettre ouverte que l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a maintenu en détention des dizaines de milliers de personnes migrantes sur des motifs qu'elles disent «purement administratifs».
Ces personnes ne sont accusées d’aucun crime, soutiennent les signataires, et elles se retrouvent en prison parfois avec les conditions d’emprisonnement les plus restrictives de ce pays comme les prisons à sécurité maximale et l’isolement cellulaire.
«Les personnes noires et les autres personnes racisées semblent être détenues pendant de plus longues périodes et sont souvent incarcérées dans des prisons provinciales plutôt que dans des centres de surveillance de l'immigration», peut-on lire dans un communiqué d'Amnistie internationale.
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On soulève également que les personnes souffrant de troubles mentaux «sont victimes de traitements coercitifs disproportionnés», notamment l'isolement cellulaire.
En 2022, la Colombie-Britannique, la Nouvelle-Écosse, l’Alberta et le Manitoba ont décidé de mettre fin aux ententes avec l'ASFC sur la détention liée à l’immigration.
Lorsque ces décisions entreront en vigueur, plus aucune personne ne pourra être incarcérée dans les prisons de ces quatre provinces sur la seule base de l’immigration.
Les organisations de défense des droits humains souhaitent que le gouvernement fédéral les prenne en exemple et mette lui aussi fin à la détention migratoire à travers le pays.