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Les conservateurs n'ont pas précisé le coût prévu de cette mesure pour le gouvernement fédéral.
Le chef conservateur Pierre Poilievre est devenu samedi le premier chef fédéral de cette élection à faire campagne dans les Prairies. Il s'est arrêté à Winnipeg pour un rassemblement et une annonce alors que la campagne entrait dans sa septième journée.
Sa priorité du jour était d'annoncer un plan visant à élargir les déductions fiscales pour les travailleurs de métier, mais, interrogé par les journalistes, il a également ouvert la porte à la possibilité d'expédier du pétrole hors du nord du Manitoba.
«Je pense que nous devons élaborer un plan pour exporter notre pétrole depuis le port de Churchill», a expliqué M. Poilievre, après qu'on lui ait demandé s'il respecterait l'engagement libéral fédéral pris en février de collaborer avec le Manitoba pour terminer la restauration de la ligne ferroviaire vers Churchill et restaurer et moderniser les infrastructures du port lui-même.
M. Poilievre a affirmé qu'il respecterait ces engagements, mais qu'il souhaitait aller plus loin.
Le port a principalement servi au transport de céréales, mais en 2024, il a commencé à expédier des minéraux critiques pour la première fois. L'idée de l'utiliser pour transporter du pétrole a été étudiée et abandonnée par le passé, mais elle a été relancée ces derniers mois dans un contexte d'escalade de la guerre commerciale entre le Canada et les États-Unis et de désir de trouver de nouveaux marchés pour l'énergie canadienne.
M. Poilievre n'a pas donné de détails sur sa déclaration concernant Churchill, mais a expliqué que le pétrole ne serait jamais expédié depuis la ville si la loi libérale sur l'examen environnemental, connue sous le nom de projet de loi C-69, n'était pas abrogée.
«Churchill ne sera jamais un grand port fonctionnel si les libéraux obtiennent un quatrième mandat, car leur programme environnemental radical empêchera toute construction après la décennie libérale perdue.»
Toute décision de faire transiter du pétrole par le port du Nord nécessiterait une consultation approfondie avec les Premières Nations et les municipalités locales.
La principale annonce faite par M. Poilievre samedi a été de lever le plafond de 4000 $ fixé pour les frais de déplacement, tels que la nourriture, le transport et l'hébergement, que les travailleurs du secteur du commerce peuvent déduire de leurs impôts. Il a indiqué qu'il permettrait aux travailleurs de couvrir la totalité des frais de nourriture, de transport et d'hébergement.
Un gouvernement conservateur éliminerait également l'obligation de passer la nuit et réduirait la distance minimale requise pour bénéficier de l'allègement fiscal à 120 kilomètres du domicile, au lieu des 150 kilomètres actuels.
«Notre système d'impôt sur le revenu repose sur un principe très simple : vous pouvez déduire les coûts engagés pour gagner le revenu imposé. Mais certains travailleurs ne peuvent pas le faire», a ajouté M. Poilievre.
On a demandé aux conservateurs quel serait le coût de ce changement.
M. Poilievre a également déclaré qu'il autoriserait les entreprises à déduire uniquement le coût équivalent des vols commerciaux lorsqu'elles utilisent un avion à réaction d'affaires pour leurs déplacements.
«Les PDG, les banquiers mondialistes et autres et autres membres de l'élite peuvent déduire les avions à réaction privés luxueux dont ils n'ont pas besoin pour gagner un revenu», a-t-il déclaré.
M. Poilievre a fait cette promesse chez Fast Air, une entreprise manitobaine possédant une flotte de 20 avions et un terminal privé près de l'aéroport de Winnipeg.
Il a également maintenu son message de fermeté envers la criminalité lorsqu'il a été interrogé sur les recherches en cours dans un site d'enfouissement de la région de Winnipeg pour retrouver les victimes du tueur en série Jeremy Skibicki.
Le chef conservateur a évoqué les lois actuelles sur la mise en liberté sous caution, la libération conditionnelle et d'autres questions, et a affirmé qu'un gouvernement conservateur emprisonnerait les récidivistes «pour de bon».
Skibicki n'était pas en liberté sous caution lorsqu'il a tué quatre femmes des Premières Nations en 2022. Il avait été reconnu coupable en 2015 d'agression contre sa conjointe de fait. En 2019, une femme a obtenu une ordonnance de protection contre lui, alléguant qu'il l'avait harcelée et agressée sexuellement à plusieurs reprises pendant son sommeil.
Questionné sur la Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français – aussi connue comme la loi 96 – M. Poilievre a indiqué qu'un gouvernement conservateur n'interviendrait pas en Cour suprême dans une contestation de la loi.
«Non. C'est la décision du gouvernement du Québec d'établir ses propres lois dans sa juridiction. C'est le cas pour toutes les provinces», a-t-il répondu.
«Nous respectons le bilinguisme, la dualité linguistique des Canadiens à travers les programmes fédéraux d'un océan à l'autre. Et nous allons élargir des programmes d'immersion pour des jeunes anglophones afin de leur permettre d'apprendre le français», a ajouté M. Poilievre en réponse à la question qui portait aussi plus largement sur les langues officielles.
Il a soutenu que le Parti conservateur reconnaît «que le français est la langue fondatrice de notre pays, et nous voulons la renforcer, et la conserver».