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Selon lui, le gouvernement de François Legault veut surtout discuter «sur la place publique» et cela «n’est pas la façon de faire entre gouvernements responsables».
Le gouvernement du Québec ne souhaite pas réellement avoir une discussion posée avec Ottawa sur les coûts et les conséquences sociales engendrés par l'afflux de demandeurs d'asile, croit le ministre fédéral de l'Immigration, Marc Miller.
«La réalité, c'est que je n'ai jamais eu l'impression du gouvernement du Québec qu’ils voulaient vraiment s'asseoir», a-t-il déclaré mardi lors d'une mêlée de presse à son arrivée à la réunion du conseil des ministres.
Selon lui, le gouvernement de François Legault veut surtout discuter «sur la place publique» et cela «n’est pas la façon de faire entre gouvernements responsables».
Appelée à réagir, la ministre québécoise de l'Immigration, Christine Fréchette, juge que M. Miller «nie complètement la réalité».
Dans une déclaration transmise à La Presse Canadienne, Mme Fréchette soutient que, «depuis des mois», Québec «multiplie» les discussions avec le gouvernement fédéral sur le sujet des demandeurs d'asile «autant en personne, qu’au téléphone, que par écrit».
Le gouvernement de François Legault a annoncé la semaine dernière qu'il réclame qu'Ottawa lui verse un milliard $ pour rembourser ce que lui a coûté l'accueil des demandeurs d'asile depuis 2019. La facture a ainsi plus que doublé par rapport à ce qui avait été annoncé en début d'année.
Mardi, M. Miller, qui réitère que le Québec «fait plus que sa juste part», a noté que des fonctionnaires des deux ordres de gouvernement se sont rencontrés dans les derniers jours pour faire le «tri» des montants demandés.
Il s'est arrêté dans ses commentaires alors qu'il se désolait que «du jour au lendemain» Québec lui «lance» un «autre 500 millions $ en point de presse».
Le ministre Miller «ne manque pas de culot» avec ses propos, s'est insurgé le porte-parole du Bloc québécois en matière d'immigration, Alexis Brunelle-Duceppe, durant la période des questions.
«Ça fait depuis 2021 que le Québec demande au fédéral de rembourser les frais et répartir l’accueil, s'est-il insurgé. Trois ans! (...) Réalise-t-il que s’il payait ses dettes depuis 2021 et s’il négociait au lieu de se cacher, il n’y en aurait pas de problèmes aujourd’hui?»
Dans sa réponse, M. Miller a provoqué des cris dans la Chambre des communes lorsqu'il a laissé entendre que Québec double la facture «sans justifier les sommes qui sont demandées».
D'ailleurs, ceux qui accueillent les demandeurs d'asile dans sa circonscription du centre-ville de Montréal «n'ont pas reçu une cenne noire» du gouvernement du Québec, a-t-il prétendu en pointant son pupitre.
En plus de réclamer un milliard, Québec insiste pour qu'Ottawa freine l'arrivée des demandeurs d'asile au pays et qu'ils soient mieux répartis entre les provinces.
Le ministre responsable des Relations canadiennes et de la Langue française, Jean-François Roberge, était allé la semaine dernière jusqu'à affirmer que le Québec s'approche d'une «crise humanitaire» s'il est incapable de fournir les services et a jugé que l'identité québécoise pourrait être menacée.
Actuellement, la province calcule qu'elle accueille 55 % des demandeurs d'asile qui arrivent au pays. Mais le gouvernement fédéral nuance que le quart d'entre eux quittent le Québec.