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Politique

Scandale SAAQclic: l'opposition exige le démantèlement de la commission Gallant

«Je pense qu'il faut revenir à la case départ de cette affaire-là.»

Reportage vidéo :
Caroline Plante
Texte :
Caroline Plante / La Presse canadienne

Les partis d'opposition à Québec évoquent l'absence de confiance pour exiger le démantèlement de la commission Gallant, qui doit enquêter sur le scandale SAAQclic, avant même que celle-ci n'ait débuté ses travaux.  

Cette commission ressemble de plus en plus à un «beau party de famille», a dénoncé en point de presse mercredi le leader parlementaire du Parti libéral, Monsef Derraji. 

Il a déploré les liens qui existent non seulement entre le juge Denis Gallant et la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, mais entre le directeur des enquêtes, Robert Pigeon, et le conjoint de Mme LeBel, un ex-agent de la Sûreté du Québec. 

La secrétaire générale de la commission, Véronyck Fontaine, a également travaillé de près avec l’ex-PDG de la SAAQ Denis Marsolais jusqu'à tout récemment, selon ce que rapporte Le Journal de Québec. 

Ces liens de proximité entre certains acteurs de la commission et de potentiels témoins sont «inacceptables», a dénoncé M. Derraji, qui a de nouveau réclamé le départ du juge Gallant, ajoutant qu'il fallait «absolument» repartir à zéro. 

Tout aussi outré, le co-porte-parole de Québec solidaire, Guillaume Cliche-Rivard, a affirmé que «des centaines de millions en fonds publics» avaient été «dilapidés» dans le projet SAAQclic. 

«Et là, on avance dans une commission où, chaque jour, on découvre que des membres influents de cette future commission-là ont des liens directs soit avec le gouvernement, soit avec des ministres directement ou avec des gens qui sont proches», s'est-il insurgé. 

«Tout le monde a le droit d'avoir des amis, (...) mais de se dire que c'est peut-être ce monde-là qui vont passer la Saint-Jean ensemble, moi, ça me cause des problèmes. (...) Il faut revenir à la case départ (et) nommer des gens au-dessus de tout soupçon», a-t-il martelé. 

Même son de cloche du côté du chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, selon qui «on doit repartir à zéro l'échafaudage de cette commission pour que la confiance soit là». 

Soulignons que les trois partis d'opposition sont maintenant unanimes à réclamer à tout le moins un changement de commissaire.

Mercredi, Mme LeBel s'en est tenue à un bref commentaire: «Ça appartient au commissaire Gallant de prendre ses décisions sur la façon dont il mène ses travaux», a-t-elle dit.

Le premier ministre François Legault a pour sa part vanté la «compétence» et «l'intégrité» du juge Gallant, qui a «toute (sa) confiance».

Denis Gallant, qui, jusqu'à présent, refuse de se récuser, s'est toutefois engagé à limiter ses contacts avec les témoins qu'il connaît. Par ailleurs, tout enquêteur ou tout procureur qui connaît personnellement un témoin sera tenu à l'écart de la preuve concernant celui-ci.

Scandale à l'intérieur d'un scandale

Tout cela survient 24 heures après que le gouvernement Legault eut voté pour empêcher la Commission de l'Assemblée nationale (CAN) de convoquer des dirigeants et ex-dirigeants de la SAAQ ayant induit les élus en erreur sur l'état d'avancement du projet SAAQclic.

La semaine dernière, la présidente de l'Assemblée, Nathalie Roy, avait pourtant statué qu'à première vue, la SAAQ avait commis un outrage au Parlement, ce que devait vérifier la CAN.

M. Cliche-Rivard s'est dit mercredi «estomaqué» par la décision du gouvernement d'empêcher la CAN de faire son travail. «C'est un scandale à l'intérieur d'un scandale», a tonné M. Derraji.

Selon lui, le gouvernement a ni plus ni moins «jeté le rapport Roy à la poubelle». Il est «complice de la tromperie», parce qu'il a «peur qu'on dévoile au grand jour sa négligence qui nous a coûté des milliards», a-t-il lancé.

M. Derraji croit que le gouvernement envoie le message à ses sociétés d'État qu'elles peuvent tromper les élus, commettre un outrage au Parlement, sans qu'il y ait de conséquences.

En Chambre, le leader parlementaire du gouvernement, Simon Jolin-Barrette, a assuré que la commission Gallant allait avoir «tous les pouvoirs» pour enquêter sur l'ensemble du dossier SAAQclic, incluant la question de l'outrage au Parlement.

S'il n'est pas «satisfait» de l'enquête Gallant, le gouvernement pourra toujours demander à la CAN d'investiguer «après», a signalé M. Legault.

Reportage vidéo :
Caroline Plante
Texte :
Caroline Plante / La Presse canadienne