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Un navire baptisé «Brave Commander» devrait transporter plus de 23 000 tonnes métriques de grain qui devraient arriver en Éthiopie en transitant par le Djibouti.
Les attentes ont monté d'un cran, vendredi, alors que le premier navire des Nations unies chargé de grain devrait bientôt quitter les eaux ukrainiennes pour se diriger vers l'Afrique. Parallèlement, les bombes russes continuent de pleuvoir sur l'est de l'Ukraine, ce qui fait tanguer la guerre entre espoir et désolation.
Six mois après le début de l'invasion russe en Ukraine, ce conflit a fait exploser le prix des aliments et a laissé les pays moins nantis sans espoir d'être approvisionnés en grain depuis le grenier européen. Vendredi, le président du Conseil européen Charles Michel a annoncé que le premier chargement de grain était sur le point de partir pour l'Afrique.
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Il a précisé que le navire devrait être chargé dans un port ukrainien avant de prendre le large vers l'Éthiopie, ajoutant que «la coopération de tous les acteurs impliqués était essentielle» pour prévenir les pénuries alimentaires et la famine dans le monde. Ce premier envoi représente un grand pas en avant pour lutter contre la crise alimentaire provoquée par l'invasion russe lancée le 24 février.
Le navire baptisé Brave Commander devrait transporter plus de 23 000 tonnes métriques de grain qui devraient arriver en Éthiopie en transitant par le Djibouti.
Alors que les Ukrainiens et les leaders occidentaux ont répété plusieurs fois l'importance cruciale qu'ont les exportations ukrainiennes de grain depuis les ports de la mer Noire pour éviter une crise alimentaire mondiale, plusieurs navires parmi la première douzaine à prendre la mer sont partis vers la Turquie et l'Europe. Des analystes ont expliqué cette situation par le besoin de libérer de l'espace dans les ports et par le fait que les vaisseaux coincés depuis le plus longtemps ont pu quitter en priorité.
L'Éthiopie, ainsi que ses voisins la Somalie et le Kenya, sont aux prises avec la pire sécheresse des 40 dernières années dans la Corne de l'Afrique. Des milliers de personnes sont mortes de faim ou de maladies cette année. Les prévisions des prochaines semaines annoncent d'ailleurs qu'on devrait rater une cinquième saison des pluies consécutives dans la région. Des millions d'animaux d'élevage qui constituent le gagne-pain et la sécurité de nombreuses familles sont morts.
Tout cela rend d'autant plus essentielle la reprise de toute exportation alimentaire.
Si la nouvelle de la relance des exportations pouvait apporter un rayon d'espoir dans le paysage de la guerre, il a rapidement été assombri par les combats incessants dans l'est de l'Ukraine. En ce 170e jour de l'invasion du régime de Vladimir Poutine, la ville de Kramatorsk dans le Donbass a été pilonnée par 11 roquettes au cours de la nuit. Sept personnes ont été tuées et 14 autres ont été blessées. La ville demeure privée de gaz naturel, d'eau et d'électricité.
«Les trois quarts de la population de la région ont déjà été évacués parce que les bombardements incessants de l'armée russe ne laissent aucun choix aux civils — c'est soit mourir de blessures, de la faim ou du froid cet hiver», a déclaré le gouverneur du Donetsk Pavlo Kyrylenko à la télévision ukrainienne.
Le monde continue aussi de s'inquiéter de la menace d'une possible catastrophe nucléaire dans l'est de l'Ukraine, où des bombes ont frappé les environs de la plus grande centrale nucléaire de l'Europe.
Les bombardements dans le secteur du réacteur nucléaire de Zaporijia, une région sous contrôle des forces russes, se sont poursuivis au cours de la nuit. Plus de 40 roquettes ont été lancées sur la ville de Marhanets, qui se trouve tout juste de l'autre côté du fleuve Dnieper, face à la centrale nucléaire.
Trois personnes ont été blessées, dont un enfant de 12 ans. La ville voisine de Nikopol a elle aussi été bombardée, a confirmé le gouverneur de la région de Dnipropetrovsk, Valentyn Reznichenko.
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Rafael Grossi, a mis en garde jeudi contre de «très inquiétantes» activités militaires autour de la centrale nucléaire qui pourraient mener à de dangereuses conséquences.
Rafael Grossi a pressé la Russie et l'Ukraine, qui se jettent mutuellement le blâme pour ces attaques, de permettre immédiatement à des experts du nucléaire de se rendre sur place pour évaluer les dommages ainsi que la sécurité des lieux.