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Centraide indique que ces données sur le déficit social découlent d’un indicateur appelé «revenu résiduel», un outil qui permet de mesurer l’ampleur de la crise du logement dans le Grand Montréal.
Un ménage sur cinq du Grand Montréal n’avait pas un revenu suffisant en 2022 pour payer son logement et subvenir à la fois à ses besoins de base, selon les calculs de Centraide.
L’organisme estime à environ 3,6 milliards de dollars (G$) le déficit total de ces 360 000 ménages de la métropole, selon les données dévoilées lundi en marge d’une conférence à laquelle participaient les mairesses et le maire des trois plus importantes agglomérations métropolitaines, soit Valérie Plante (Montréal), Catherine Fournier (Longueuil) et Stéphane Boyer (Laval).
Centraide indique que ces données sur le déficit social découlent d’un indicateur appelé «revenu résiduel», un outil qui permet de mesurer l’ampleur de la crise du logement dans le Grand Montréal. Le revenu résiduel représente le montant qui reste aux ménages après avoir payé leur loyer et leurs dépenses liées à leurs besoins de base.
D’après Centraide, le fait de surveiller la progression du revenu résiduel des ménages permettra de mieux saisir le nombre de ménages impactés par un déficit mensuel. L'outil a été mis en place avec l'aide d'organismes communautaires, de la santé publique, des villes, des gouvernements et de chercheurs.
REVENU RÉSIDUEL, définition: Le revenu résiduel correspond à la somme qu'il reste aux ménages après avoir payé leur loyer et leurs dépenses liées aux besoins de base. Un solde négatif oblige les personnes à recourir à l'aide offerte par les organismes communautaires (comme l'aide alimentaire) ou à hypothéquer leur santé et leur sécurité (par exemple, avoir une alimentation déficiente, vivre dans un logement insalubre ou demeurer avec un conjoint violent). (Source: Centraide)
Le nombre de logements disponibles est parmi les facteurs importants de la crise du logement. La construction de 130 000 portes supplémentaires d'ici 2031 serait nécessaire pour endiguer la crise du logement, estime la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ), qui a dévoilé, le 9 mai dernier, les résultats d'une étude sur l'état du marché locatif dans la province.
Mais «le logement n'est pas qu'un problème de nombre de portes à construire, mais surtout d'humains impactés et de milieux de vie qui se détériorent», a insisté le président-directeur général de Centraide, Claude Pinard, dans une déclaration relayée par communiqué. «La crise est majeure, en plus de représenter un coût social important.»
En plus de Mme Plante, de Mme Fournier et de M. Boyer, la ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, et Chantal Rouleau, ministre responsable de la Solidarité sociale, faisaient partie de la discussion.
Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) a également participé à la conversation, lundi, et appuyé les chiffres de Centraide. Le groupe a constaté «que le fossé se creuse entre l’offre du marché privé et la capacité de payer des ménages locataires à modeste et à faible revenus vivant dans le Grand Montréal, les premières victimes de l’inabordabilité croissante».
«Le FRAPRU rappelle que selon les données du recensement de 2021, dans la région métropolitaine de Montréal, 65 % des 231 555 ménages locataires consacrant plus de 30% de leurs revenus pour se loger ont un revenu de moins de 30 000$ par année», a écrit l’organisme dans un communiqué.
«On devine que ces ménages doivent compter sur l’aide de leurs proches et sur l’aide alimentaire pour ne pas perdre leur logement et sont à haut risque de tomber en situation d’itinérance. Ces ménages n’ont pas le luxe d’attendre et il est inacceptable qu’ils n’aient pas accès à un logement social au moment où ils en ont besoin», a déclaré Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU.
Vu «l’urgence de la situation», le FRAPRU demande au gouvernement du Québec de bonifier sans attendre ses investissements en logement social. Le gouvernement Legault a emprunté l’avenue d'un partenariat avec le privé dans la construction et la rénovation de logements sociaux et abordables. Dans le cadre de cette initiative, le nombre de logements abordables a augmenté de 50% par rapport à ce qui était initialement prévu, selon ce qui a été rapporté en avril dernier.
Mais pour le FRAPRU, il faut en faire plus et il en va de la responsabilité de Québec «de soutenir les ménages locataires à faibles et modestes revenus de plus en plus exclus par le marché privé».
«Ca prend un programme gouvernemental autoportant», d’insister Véronique Laflamme.
Compte tenu des difficultés qui entourent de plus en plus l’accès au logement dans le Grand Montréal, d’autres indicateurs comme le revenu résiduel ont récemment vu le jour. L’organisme Vivre en Ville a dévoilé jeudi un nouveau registre des loyers, un outil qu’il qualifie d’«incontournable» pour lutter contre la crise du logement.
Le registre des loyers sera prêt à être adopté par toute instance gouvernementale le désirant et a comme objectif de «freiner la flambée des prix des loyers en favorisant la transparence dans le marché locatif». Jeudi, un peu plus de 15 000 loyers étaient inscrits au registre.
Avec de l’information de La Presse canadienne