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Politique
Chronique |

Élection partielle dans Jean-Talon: tout peut arriver !

Avec le départ de la députée caquiste Joëlle Boutin s’amorce une course politique des plus enlevantes. Les enjeux sont grands, puisque sur la ligne de départ, trois formations politiques peuvent caresser l’espoir d’une victoire lors du scrutin.

Avec le départ de la députée caquiste Joëlle Boutin s’amorce une course politique des plus enlevantes. Les enjeux sont grands, puisque sur la ligne de départ, trois formations politiques peuvent caresser l’espoir d’une victoire lors du scrutin. Les enjeux sont grands pour tous les principaux partis.

La démission surprise de Joëlle Boutin en plein mois de juillet crée une onde de choc sur la scène politique québécoise.

Petit retour en arrière: En 2018, Joëlle Boutin avait perdu au profit du libéral Sébastien Proulx. Elle s’était reprise à la suite du départ de ce dernier, lors de l’élection partielle de 2019. Autant le coup était extrêmement dur pour le PLQ, autant la CAQ s’est enorgueillie d’avoir enfin ravi le château fort libéral.

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C’était connu que la députée de Jean-Talon était déçue de ne pas être ministre. Le train du conseil des ministres est passé devant elle sans arrêter une première fois en 2020, alors que le premier ministre avait procédé à un petit remaniement ministériel. Pas de chance. Puis, la formation de l’actuel conseil des ministres, en 2022, n’a pas été plus fructueuse pour Mme Boutin. Elle a alors obtenu la responsabilité d’adjointe parlementaire du ministre de l’Économie, rôle dans lequel elle était appelée à travailler sur les dossiers d’innovation.

En point de presse, Mme Boutin a indiqué, avec un stoïcisme qu’elle attribue à son passé de pilote d’avion, que tout cela n’avait rien à voir avec sa décision et qu’elle souhaitait consacrer davantage de temps à ses enfants.

Les aléas de la garde partagée sont difficiles à concilier avec les exigences de son rôle d’élue, et on peut que respecter sa décision, bien que provoquer une élection partielle ne soit jamais souhaitable.

Voyez l'analyse complète d'Antonine Yaccarini au bulletin Noovo Le Fil 17 dans la vidéo qui accompagne ce texte.

Encore une partielle !

Il s’agit de la troisième élection partielle en trois législatures pour cette circonscription de Québec. Évidemment, il faudra connaître les candidats des différentes formations politiques pour pouvoir mieux juger des chances de chacun, mais avec l’information dont on dispose en ce moment, la CAQ, QS et le PQ peuvent espérer gagner.

Lors du dernier scrutin, en octobre 2022, Joëlle Boutin (CAQ) avait récolté 32,5 % des voix, soit une avance confortable de 3000 voix devant son plus proche concurrent, Olivier Bolduc (QS), qui avait récolté 23,8 %. Le péquiste Gabriel Coulombe avait quant à lui récolté 18,7 % des votes, Julie White (PLQ) 13,5 % et Sébastien Clavet (PCQ) 10,4 %.

Les projections de Qc 125, à la lumière des derniers sondages, mettent présentement le Parti Québécois bon premier, à 31 %, suivi de QS à 27 % et la CAQ troisième à 25 %. Tout peut arriver !

Cruelle ironie pour les libéraux, alors que la circonscription a été un château fort rouge foncé de 1966 à 2019, le PLQ est actuellement le seul parti représenté à l’Assemblée nationale qui ne peut réalistement pas croire à une victoire, à moins d’un revirement complet.

Notons qu’il s’agit d’une occasion non négligeable pour Joël Lightbound, actuel député libéral fédéral dans Louis-Hébert, de faire son entrée en politique québécoise s’il souhaite véritablement devenir le prochain chef du PLQ.

Une campagne qui donnera le ton

Du côté de la CAQ, la saga du troisième lien a fragilisé l’esprit d’équipe et a légèrement affecté le mojo caquiste. Les récents sondages ont néanmoins indiqué que le parti de François Legault n’avait pas trop à s’inquiéter pour l’instant. Une victoire caquiste lui permettrait de fermer définitivement le dossier de la crise de l’abandon du 3e lien.

Évidemment, une défaite serait lourde de conséquences sur l’esprit des troupes et sur le narratif politique actuel, en envoyant un message de déclin. Mais il faut dire, la machine caquiste est forte à Québec. Les caquistes ne manqueront pas de bras pour appeler chaque électeur et pour frapper à chaque porte. Et à chaque fois qu’une crise a brassé la CAQ, alors que de nombreux observateurs spéculaient sur une forte baisse dans la cote d’amour des électeurs, François Legault s’en est toujours sorti indemne.

Une victoire péquiste serait inespérée pour PSPP, alors que le parti souverainiste n’a pas fait bonne figure dans la région de Québec dans les dernières années. Et un 4e député aurait un impact énorme et viendrait confirmer ce que les sondages prétendent. Il faudra évidemment voir qui le PQ voudra présenter. Je n’ai rien contre le candidat de 2022, Gabriel Coulombe, mais une femme dans les rangs actuellement 100 % masculins ne ferait pas de tort. Il est toujours dommage quand le genre d’une personne vient disqualifier sa candidature, mais un chef doit également penser à la parité et la diversité dans ses calculs.

Et si QS le remportait ? Cela viendrait confirmer la nouvelle dynamique régionale CAQ vs QS. GND devra se poser la même question que PSPP. Olivier Bolduc est un excellent candidat, connu des électeurs de la circonscription, mais QS devra aussi se poser des questions sur sa candidature sous l’angle de la représentativité, puisque le caucus de Québec est actuellement composé de deux hommes et que QS est censé être exemplaire en matière de diversité.

C’est une course qui sera très intéressante à suivre, et qui aura un impact important sur les prochaines années sur la scène politique québécoise. Bien hâte de voir les candidatures de chaque parti et la date de scrutin que le premier ministre choisira.