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Ces chiffres ont d’abord été révélés par La Tribune dans le cadre d’une demande d’accès à l’information. Ils ont ensuite été confirmés par Noovo Info.
Du 28 août 2023 au 31 juillet 2024, 79 plaintes et signalements ont été déposés au protecteur de l’élève national dans la région donnée. Au total, 16 de ces cas étaient des plaintes concernant un acte de violence à caractère sexuel.
«Je suis préoccupé parce que c’est des chiffres importants. C’est des chiffres qui masquent probablement une réalité plus grande encore», a exprimé le protecteur de l’élève, Me Jean-François Bernier.
«On sait très bien que tous les cas d’agressions sexuelles ne conduisent pas à des plaintes ou à des signalements, que ça soit à l’université, au secondaire ou au primaire», a ajouté la professeure à la Faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke, Geneviève Paquette.
Les plaintes pour acte de violence à caractère sexuel peuvent représenter un éventail de cas, du primaire au secondaire. Me Bernier donne l’exemple d’un enseignant qui a tenu des propos «orduriers», «totalement déplacés» et «à connotation fortement sexuelle» envers une élève «féminine».
Sans minimiser les cas, «ça va aussi jusqu’à deux jeunes qui se montrent leurs organes génitaux dans l’autobus», rapporte-t-il.
Près de 70% des plaintes et signalements concernent des situations d’élève à élève, et 30% concernent des cas entre élève et personnel de l’école.
Dans des dossiers d’actes de violence à caractère sexuel, le rôle du protecteur de l’élève est d’abord de contacter la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ), comme la loi le prévoit. Par la suite, un encadrement par les services de police et les intervenants sociaux peut faire partie de la réaction.
De plus, «on a un rôle à jouer à l’égard de l’école, de la victime alléguée dans son milieu, surtout quand ça se passe avec un auteur allégué qui est lui aussi dans l’école», ajoute Me Bernier.
D’un autre côté, les acteurs du milieu souhaitent utiliser les apprentissages sur la gestion des cas d’intimidation pour mieux prévenir et sensibiliser aux enjeux de la violence sexuelle à l’école.
«C’est de dire qu’on a un plan d’attaque très clair, de prévention, de sensibilisation et d’éducation sexuelle et sur le consentement», lance Mme Paquette.
C’est également l’avis du Service de police de Sherbrooke (SPS), et ce, tout particulièrement dans une nouvelle ère technologique où la violence sexuelle prend régulièrement forme en ligne.
«Les jeunes sont vraiment bons sur les réseaux sociaux. Souvent, ils en savent beaucoup plus que nous, et c’est pour ça qu’on doit commencer la prévention déjà très tôt», a soutenu la relationniste du SPS, Isabelle Gendron.
En fonction depuis 2023, le protecteur national de l’élève souhaite revoir les catégories des situations alléguées afin de mieux cerner la problématique.