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Plus de 5734 Ukrainiens sont passés par l’aéroport de Montréal, soit 2908 ménages. Environ 2000 personnes sont entrées par les autres provinces.
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Le gouvernement fédéral a approuvé 451 258 demandes et 109 448 sont arrivés au pays, c’est donc dire que le Québec a attiré 7% des ressortissants.
La famille d’Oléna Mai a choisi Saint-Eustache, une municipalité d’environ 45 000 habitants, pour démarrer une nouvelle vie et c’est grâce à Martial Carrières, un comptable de l’endroit qui s’est donné comme mission d’aider des ressortissants. Il leur a trouvé du travail et les a aussi endossés pour obtenir des logements.
«Ils n’arrivent pas avec des ressources financières. Ils me disent vouloir louer une maison, mais une maison, tu pars avec 1500, 2000, 2500 dollars par mois. Ils n’ont pas de travail, pas d’expérience de crédit», a déploré l’homme qui a aussi payé pour meubler les appartements.
Pour Oléna, il était ainsi plus facile de s’établir à Saint-Eustache plutôt qu'à Montréal avec ses deux enfants de 3 et 16 ans et son mari. Ce dernier n’est pas resté à la guerre pour des raisons de santé et ne travaille pas, car il est en attente d’une opération. Elle effectue un stage dans le bureau de comptable de Martial Carrières.
«J’espère que je pourrais travailler ici. À Montréal, c’est plus difficile, c’est plus cher», exprime-t-elle.
Par ailleurs, Victoria Holodovska est toujours avec sa famille en Ukraine dans la ville d’Alexandria, elle vient tout juste de recevoir son passeport ainsi que ceux de ses deux enfants et désire s’installer elle aussi à Saint-Eustache en janvier. Elle sera aussi chapeautée par M. Carrières. La femme est diplômée en psychologie et veut offrir ses services aux réfugiés du Canada traumatisés par la guerre. Elle doit toutefois abandonner son mari qui est obligé de rester là-bas. Elle est en train d’apprendre le français et nous a accordé une entrevue en ukrainien.
«Depuis quelque temps, c’est impossible de rêver ici et d’améliorer notre vie professionnelle en Ukraine. Ce n’est pas une décision facile, mais l’Europe est plus dangereuse pour une mère et deux enfants. Le Canada est donc plus sécuritaire» dit-elle.
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Pour M. Carrière, l’un des plus grands défis de ces femmes est l’apprentissage du français.
«Elles veulent travailler, mais si elles travaillent, elles ne prennent pas le cours de français et pour prendre le cours, c’est 5 modules de 10 semaines, 50 semaines», a-t-il déploré.
Les deux femmes n’ont toujours pas trouvé de garderie pour leurs enfants, mais espèrent que Martial les aidera.
Voyez le reportage de Véronique Dubé dans la vidéo.