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Environnement

Stablex: des centaines de manifestants s'unissent à Blainville contre la loi 93

Une demande d’injonction pour suspendre les effets de la loi 93 a été rejetée en début de semaine.

Un employé aide le chauffeur d'un camion de vidange à se stationner le 23 mars 2018, à Beavercreek, en Ohio.
Un employé aide le chauffeur d'un camion de vidange à se stationner le 23 mars 2018, à Beavercreek, en Ohio.
/ La Presse canadienne

Un grand nombre de manifestants, dont plusieurs personnalités politiques, se sont rassemblés samedi contre le projet d’expansion de Stablex. Le gouvernement Legault a fait adopter plus tôt cette semaine le projet de loi 93, autorisant l’expropriation d’un terrain appartenant à la Ville au profit de l’entreprise. 

Le terrain devrait être utilisé pour agrandir un dépotoir de déchets dangereux. Stablex a fait savoir que sans cet agrandissement, son dépotoir serait rempli au maximum de ses capacités d’ici deux ans, laissant tout juste le temps de procéder aux travaux. Ce sont 600 clients, industries et municipalités qui dépendent du dépotoir, prévient la compagnie.

La mairesse de Blainvillle, Liza Poulin, a participé à ce rassemblement en compagnie de la députée libérale de Mille-Îles, Virginie Dufour, de la députée solidaire de Sherbrooke, Christine Labrie, et de la nouvelle élue de Terrebonne, la péquiste Catherine Gentilcore. Le président de la Commission de l’environnement et de la transition écologique de la Communauté métropolitaine de Montréal, Alexandre Warnett, était aussi présent, ainsi qu’une trentaine d’élus municipaux. 

Plusieurs centaines de manifestants étaient sur les lieux, a affirmé Mme Poulin.

«Aujourd’hui, on voit que la contestation envers le projet de loi 93 dépasse les limites du territoire de la ville de Blainville, c’est vraiment une mobilisation jamais vue», s’est-elle réjouie en entrevue à La Presse Canadienne.

«[Le projet de loi 93] crée un précédent dangereux, [il] menace notre démocratie et c’est révoltant», s'est insurgée Mme Gentilcore lors d'une conférence de presse à l'hôtel de ville de la municipalité.

Ce constat est partagé par Mme Labrie. «La CAQ agit dans le mépris de nos lois, des citoyens, de la Ville de Blainville et de la démocratie. C’est un scandale, que nous ne laisserons pas passer», a-t-elle indiqué dans un courriel remis à La Presse Canadienne.


Mme Dufour s'en est elle aussi prise au gouvernement, affirmant qu'elle n'était «pas ici pour manifester contre Stablex, mais bien contre une mauvaise décision de la CAQ».

Une demande d’injonction pour suspendre les effets de la loi 93 a été rejetée en début de semaine. La mairesse maintient qu’elle mènera lundi l’affaire en appel.

Toutefois, les manifestants étaient divisés sur le projet d'agrandissement du site proposé par la mairesse.

«Blainville doit cesser d’être la poubelle toxique des États-Unis, de l’Ontario et du Québec», peut-on lire dans un communiqué de Climat Québec. La cheffe du parti, Martine Ouellette, était présente à la manifestation.

La mairesse rappelle que le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) reconnaît l'importance de permettre à l'entreprise de continuer ses activités, le temps de trouver des solutions de rechange.

Mme Gentilcore ajoute que le BAPE ne note aucune urgence quant à l'agrandissement des installations de Stablex, argument qu'a utilisé le gouvernement pour justifier sa loi.

Le site proposé par la ville se trouve à environ 300 mètres d’un secteur résidentiel, c’est pourquoi la CAQ et Stablex ont tous deux rejetée l’idée. Situé plus loin, l'emplacement proposé par le gouvernement Legault est une tourbière d'une importante valeur écologique pour la région.

Mme Dufour a soutenu que plusieurs pays ont interdit le procédé de gestion des déchets de Stablex, demandant s'il ne serait pas l'heure d'en faire de même au Québec.

Abondant dans ce sens, la mairesse Poulin a appelé le gouvernement à mener «une réflexion nationale à savoir comment on pourrait faire évoluer» sur les matières dangereuses résiduelles. Elle invite la communauté scientifique et l'industrie à chercher de nouveaux procédés – de nouvelles façons de faire – qui éviteraient l'enfouissement.