Jasmine Mooney vivait à Los Angeles sous un visa de travail depuis les trois dernières années. Les agents frontaliers américains l’ont arrêté le 3 mars dernier à San Diego à la frontière entre le Mexique et les États-Unis. Selon les agents, Mme Mooney n'avait pas les documents légaux pour être aux États-Unis.
«Mooney a été traitée conformément au décret "Sécuriser nos frontières" daté du 21 janvier. Tous les étrangers en violation de la loi américaine sur l'immigration peuvent être arrêtés, détenus et, s'ils sont jugés expulsables par une décision définitive, expulsés des États-Unis, quelle que soit leur nationalité», a précisé par courriel Sandra Grisolia, porte-parole du Bureau des affaires publiques du Service de contrôle de l'immigration.
«On m’a placée dans une cellule et j’ai dû dormir sur un matelas sans couverture, sans oreiller, avec une couverture d’aluminium qui entourait mon corps comme si j’étais un cadavre, et ce, pendant deux jours et demi», raconte-t-elle.
«Nous étions enchaînés pendant 24h.»-Jasmine Mooney, Canadienne emprisonnée aux États-Unis.
Elle dit avoir mangé très peu de la nourriture qu’on lui offrait et qu’elle a perdu beaucoup de poids.
Cette détention est «très inhabituelle», selon Matthew Silver, avocat américain et PDG de Silver Immigration en entrevue.
«Généralement, quand nos clients demandent ce type de visa s’ils n’ont pas tous les documents, ils peuvent revenir au Canada», rapporte-t-il.
Après avoir passé six jours en détention dans la région de San Diego, Jasmine Mooney a été transférée en Arizona le 9 mars dernier.
Yves Letendre, consultant en immigration, mentionne lors d’un entretien avec Noovo Info qu’habituellement, la détention peut durer environ trois jours.
«Là, c’est quand même assez long», ajoute-t-il.
Voyez le reportage de Lila Mouch dans la vidéo.
La mère de la femme de 35 ans dénonce ses conditions de vie en prison, qui sont selon elle «préoccupantes, voire inhumaines».
Dans un message Facebook partagé plus de 13 000 fois depuis mercredi, la mère de Jasmine demande le retour de sa fille le plus rapidement possible. Elle a également cherché de l'aide auprès du gouvernement canadien.
Le ministère des Affaires étrangères a toutefois affirmé qu'il ne peut pas intervenir en faveur de la Canadienne.
Le porte-parole des Affaires mondiales, John Babcock, a déclaré en réponse aux questions sur Mme Mooney que le gouvernement était en contact avec les autorités locales en Arizona au sujet de la détention d'une Canadienne, mais qu'il ne pouvait pas intervenir en ce qui concerne les exigences d'entrée et de sortie d'un autre pays.
M. Babcock affirme que les fonctionnaires consulaires cherchent à «recueillir des informations supplémentaires et à fournir une assistance consulaire», et que des considérations de confidentialité font qu'aucune autre information ne peut être divulguée.
Avec des informations de La Presse canadienne