Début du contenu principal.
Détail non négligeable, l’artiste est présentement incarcéré à la prison de Sorel-Tracy et son geste vient mettre en lumière la facilité pour les criminels de se procurer par drone différents items, alors que les téléphones sont interdits derrière les barreaux.
Voyez le reportage de Marie-Michelle Lauzon dans la vidéo liée à l'article.
«On voit une personne qui se moque carrément des autorités carcérales, du système de justice et du gouvernement en général. C’est aberrant», dénonce le président national du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec, Mathieu Lavoie.
Âgé de 22 ans, le membre d’un gang de rue de Saint-Léonard purge actuellement une peine de 18 mois d’incarcération reliée à une violente altercation survenue au début de l’été dans le stationnement d’un bar de danseuses de Mirabel.
Les drones sont un problème d’envergure dans les établissements carcéraux.
«Les intrusions par drones, c’est un fléau. La présence de cellulaire, c’est un fléau. Ça s’explique par le laisser-aller de nos établissements au niveau de l’infrastructure», déplore Mathieu Lavoie. Celui-ci va jusqu’à qualifier les drones d’«Amazon des prisons», alors que les détenus parviennent à se faire livrer des cellulaires, du tabac et des armes blanches, notamment.
Pour récupérer leurs colis, les détenus s’attaquent à leurs fenêtres et enlèvent des briques sous celles-ci, ce qui cause beaucoup de dommages aux établissements. À la prison de Bordeaux, par exemple, une centaine de cellules est inutilisable parce qu’elles ont été endommagées.
M. Lavoie dénonce par ailleurs un manque de budget et d’investissement concernant la sécurisation des fenêtres. «Il faut arrêter les projets pilotes et mettre des projets qui fonctionnent et qui vont permettre d’éviter au maximum les livraisons dans les prisons», insiste-t-il.
Si les détenus pris la main dans le sac s’exposent à des sanctions comme à des confinements ou des pertes de bénéfices, celles-ci sont loin d’être suffisantes, estime Mathieu Lavoie.
Le ministère de la Sécurité publique confirme qu’il a pris connaissance du vidéoclip de VT et affirme qu’une enquête a été ouverte. Il refuse toutefois de donner plus de détails sur les mesures prises pour des raisons de sécurité.
Ce n’est pas la première fois que VT fait les manchettes. En janvier 2020, il a publié un vidéoclip où il exhibe de vraies armes à feu. Il est arrêté un an plus tard et écope de trois ans de prison.