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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a comparé mardi la reprise de la ville méridionale de Kherson aux débarquements alliés en France au Jour J de la Deuxième Guerre mondiale.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a comparé mardi la reprise de la ville méridionale de Kherson aux débarquements alliés en France au Jour J de la Deuxième Guerre mondiale, affirmant que les deux étaient des points tournants sur la voie d'une éventuelle victoire.
La police ukrainienne, quant à elle, a annoncé son intention d'enquêter sur les sites de torture russes présumés dans les zones désormais reprises, et les enquêteurs de l'ONU ont déclaré qu'ils se pencheraient sur les disparitions forcées et les détentions.
S'exprimant par liaison vidéo lors du sommet du G20 en Indonésie, M. Zelensky a déclaré que la libération de Kherson après huit mois d'occupation russe «rappelle de nombreuses batailles du passé, qui sont devenues des tournants dans les guerres».
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«C'est comme, par exemple, le Jour J ― le débarquement des Alliés en Normandie. Ce n'était pas encore un point final dans la lutte contre le mal, mais cela déterminait déjà tout le cours ultérieur des événements. C'est exactement ce que nous ressentons maintenant», a-t-il lancé.
La reprise de Kherson a été l'un des plus grands succès de l'Ukraine depuis l'invasion russe et a porté un autre coup dur au Kremlin. Mais de grandes parties de l'est et du sud de l'Ukraine restent sous contrôle russe et les combats se poursuivent. Les autorités ukrainiennes ont fait état mardi d'une autre perte de civils, due à des bombardements russes, dans l'est de l'Ukraine, ajoutant au lourd bilan de l'invasion de plusieurs dizaines de milliers de morts et de blessés.
La libération de Kherson ― la seule capitale provinciale dont Moscou s'était emparée ― a déclenché des jours de fête en Ukraine et permis aux familles d'être réunies pour la première fois depuis des mois. Mais à l'approche de l'hiver, les 80 000 habitants restants de la ville se retrouvent sans chauffage, sans eau ni électricité, et à court de nourriture et de médicaments.
Pourtant, le président américain Joe Biden a qualifié la situation de «victoire significative» pour l'Ukraine. S'exprimant en marge du sommet du G20, M. Biden a ajouté : «Nous allons continuer à donner au peuple ukrainien la capacité de se défendre».
Dans son discours au G20, M. Zelensky a appelé à la création d'un tribunal spécial pour juger les personnalités militaires et politiques russes pour le crime d'agression contre l'Ukraine, et à la création d'un mécanisme international pour indemniser Kyiv pour les morts et les destructions en temps de guerre.
M. Zelenskyy a qualifié la réunion du G20 de «sommet du G-19», adhérant à la ligne de Kyiv selon laquelle la Russie devrait être exclue du groupement.
«Partout, lorsque nous libérons notre terre, nous voyons une chose : la Russie laisse derrière elle des chambres de torture et des fosses communes... Combien y a-t-il de fosses communes sur le territoire qui reste sous le contrôle de la Russie ?», a demandé M. Zelensky avec insistance.
Les autorités ukrainiennes disent trouver des indices d'atrocités à Kherson, comme dans d'autres zones libérées. Le chef de la police nationale d'Ukraine, Igor Klymenko, a déclaré mardi que les autorités allaient commencer à enquêter sur les rapports des habitants de Kherson selon lesquels les forces russes auraient installé au moins trois sites de torture présumés dans des parties désormais libérées de la région élargie de Kherson et que «notre peuple a peut-être été détenu et torturé là-bas».
«Le déminage est actuellement en cours. Après cela, je pense qu'aujourd'hui, les actions d'enquête vont commencer», a-t-il lancé sur les ondes de la télévision ukrainienne.
Les enquêteurs de l'ONU veulent également se rendre dans la ville pour vérifier les allégations de près de 80 cas de disparitions forcées et de détention arbitraire et «comprendre si l'ampleur est en fait plus grande que ce que nous avons déjà documenté», a expliqué la cheffe de la mission ukrainienne du bureau de surveillance des droits de la personne de l'ONU, Matilda Bogner.
Elle a mis en garde contre une «situation humanitaire désastreuse» à Kherson.
Parlant par vidéo depuis Kyiv, Mme Bogner a également fourni une mise à jour du travail de son bureau sur le traitement des prisonniers de guerre. Certains anciens prisonniers de guerre ukrainiens ont raconté une série de violences physiques, «y compris avoir été poignardés, agressés avec un pistolet paralysant, menacés d'exécutions simulées, suspendus par les mains ou les jambes et brûlés avec des cigarettes», a-t-elle énuméré. Certains ont décrit des décharges électriques sur leurs organes génitaux ou avoir été tirés par une corde attachée autour d'eux, a-t-elle ajouté.
M. Zelensky a effectué lundi une visite surprise triomphale à Kherson. Il a salué le retrait russe de la ville du sud comme le «début de la fin de la guerre», mais a également reconnu le lourd tribut que paient les soldats ukrainiens dans leurs efforts acharnés pour repousser les forces d'invasion russes.