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Environnement

Vers une interdiction de la captivité des éléphants et des grands singes au pays

Les éléphants et les grands singes pourraient disparaitre des zoos du Canada dans les prochaines années. C’est ce que désire le gouvernement Trudeau qui a déposé un projet de loi en ce sens cette semaine.

Sur cette image: Lucy un éléphant du zoo d'Edmonton Valley, à Edmonton, le mardi 21 mars 2023.
Sur cette image: Lucy un éléphant du zoo d'Edmonton Valley, à Edmonton, le mardi 21 mars 2023.
/ Noovo Info

Les éléphants et les grands singes pourraient disparaitre des zoos du Canada dans les prochaines années. C’est ce que désire le gouvernement Trudeau qui a déposé un projet de loi en ce sens cette semaine visant à restreindre et encadrer la captivité de ces animaux.

Comme le mentionne le ministère de l’Environnement et du Changement climatique, le projet de loi S‑15 «interdirait à quiconque de devenir propriétaire d’un éléphant ou d’un grand singe (chimpanzés, bonobos, gorilles et orangs-outans) au pays.»

Des exceptions sont toutefois prévues à l’actuelle mouture du projet de loi, entre autres, s’il concerne le «bien être de l’animal, de la conservation ou de la recherche scientifique.» 

Ce projet de loi est basé sur les lois qui concernent la captivité des baleines et des dauphins adoptés par les parlementaires en 2019. 

Une clause «grand-père» est prévue pour les zoos ayant déjà des éléphants et des grands singes. Mais les pensionnaires actuels des zoos seront les derniers, si le projet de loi est adopté sous cette forme. Il y aurait 20 éléphants et une trentaine de grands singes en captivité sur le territoire canadien. 

C’est donc dire que Tutume, Thandi et Sarah, les trois éléphants d’Afrique du Zoo de Granby pourraient être parmi les derniers à fouler le sol québécois.

En entrevue téléphonique avec Noovo Info, le président et directeur général du Zoo de Granby, Paul Gosselin, a soutenu que le futur des trois pachydermes n’est pas encore fixé.

«Ça sera à nous de voir ce qu’on veut faire», a-t-il dit.

«Est-ce qu’on veut les garder à Granby pour leur assurer une belle vie jusqu’à leur mort ou les déplacer?»
- Paul Gosselin, PDG du Zoo de Granby

M. Gosselin souligne que le projet de loi comporte certaines «lacunes», notamment l’encadrement et le bien être des animaux qui se retrouvent dans de plus petits zoos.

«Il y a de plus petits zoos qui ne font pas d’inspections en bonne de due forme alors qu’ils doivent répondre aux plus hauts standards [en ce qui concerne] la garde en captivité. On trouve que les lois devraient être un peu plus sévères à ce niveau-là», a-t-il ajouté à Noovo Info.

Problèmes de santé

Le ministère précise que «les éléphants sont des animaux conscients, très sociaux et émotifs qui possèdent de vastes domaines vitaux en Afrique et en Asie». Leur captivité peut donc causer «de graves problèmes liés à la santé ainsi qu’une espérance de vie plus courte».

Idem pour les grands singes qui, une fois confrontés à des conditions de vie inadaptées, peuvent développer «de graves problèmes de santé ou de comportement».

Le sénateur de la Saskatchewan, Marty Klyne, parraine le projet de loi au Sénat et affirme qu'il peut et doit conduire à «la première élimination progressive de la captivité des éléphants au monde».

Il affirme que les éléphants et les singes, y compris les gorilles, les chimpanzés, les bonobos et les orangs-outans, sont des créatures très intelligentes et conscientes d'elles-mêmes, et que pourtant, au Canada, ils peuvent être gardés en captivité même sans permis.

Ottawa durcit le ton face au commerce d’ivoire d’éléphant et de cornes de rhinocéros

Le gouvernement fédéral a aussi confirmé cette semaine qu’il sera plus ferme en ce qui a trait au commerce d’ivoire d’éléphant et de cornes de rhinocéros.

Il est désormais interdit d’importer et d’exporter l’ivoire d’éléphant brut et des cornes de rhinocéros brutes, sauf dans de très rares exceptions comme des recherches scientifiques par exemple.

Jean-François Dubois, agent principal de la faune à l'application de la loi sur la faune à Environnement et Changement climatique Canada, tient une défense d'éléphant sculptée, faisant partie de la collection d'objets confisqués détenus par Environnement et Changement climatique Canada, lors d'une conférence de presse sur la mise en œuvre de mesures plus strictes pour réglementer le commerce de certains articles de la faune, notamment l'ivoire d'éléphant et la corne de rhinocéros, à Ottawa, le lundi 20 novembre 2023.
Jean-François Dubois, agent principal de la faune à l'application de la loi sur la faune à Environnement et Changement climatique Canada, tient une défense d'éléphant sculptée, faisant partie de la collection d'objets confisqués détenus par Environnement et Changement climatique Canada, lors d'une conférence de presse sur la mise en œuvre de mesures plus strictes pour réglementer le commerce de certains articles de la faune, notamment l'ivoire d'éléphant et la corne de rhinocéros, à Ottawa, le lundi 20 novembre 2023.

De plus, il sera strictement interdit d’importer de l’ivoire d’éléphant et des cornes de rhinocéros en tant que trophée de chasse.

Finalement, on exigera au détenteur d’objets personnels en ivoire d’éléphant ou en corne de rhinocéros travaillée de posséder un permis pour le détenir.

«Depuis 1980, le nombre d’éléphants en Afrique a chuté de 1,3 million à environ 415 000 individus, ce qui représente un déclin de 70 % et la survie même des populations de rhinocéros sont menacés», déplore le ministère de l’Environnement.

«Le gouvernement du Canada s’oppose fermement au commerce illégal des espèces sauvages à l’échelle mondiale», a écrit le ministre Steven Guilbeault.

On estime qu’entre 2015 et 2021, ce sont en moyenne 14 défenses d’éléphant et deux cornes de rhinocéros ont été importées au Canada par année.

Avec des informations de la Presse canadienne