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Politique

Une unité de protection des élus de la GRC doit faire face à des problèmes

La sécurité des personnalités politiques a soulevé des inquiétudes au cours des dernières années.

L'ancien premier ministre Justin Trudeau est escorté par des agents de la GRC au milieu de manifestants, le 6 septembre 2021.
L'ancien premier ministre Justin Trudeau est escorté par des agents de la GRC au milieu de manifestants, le 6 septembre 2021.
Jim Bronskill
Jim Bronskill / La Presse canadienne

Les membres d'une unité de la GRC qui contribue à la protection des personnalités publiques, comme le premier ministre fédéral, risquent de souffrir d'épuisement professionnel à cause d'une trop grande charge de travail et d'un manque de ressources, selon une étude interne.

Le Groupe d’analyse du comportement de protection fait face à un grand nombre de problèmes depuis sa création en 2020. Son élaboration demeure «incomplète et inefficace».

Selon le rapport, l'unité n'est pas viable dans sa forme actuelle. La GRC devra réviser «immédiatement et à long terme» son mandat, sa structure et sa charge de travail si elle souhaite la maintenir en vie.

L'unité a été créée pour combler les lacunes de rigueur de l’analyse, ainsi que pour examiner et mettre à jour les classements des risques. 

Le rapport, rédigé en décembre, a récemment été publié sur internet à quelques jours du déclenchement des prochaines élections fédérales. 

La sécurité des personnalités politiques a soulevé des inquiétudes au cours des dernières années.

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Des députés ont été suivis dans les rues. Certains ont reçu des menaces de mort. «Les menaces visent les personnes protégées, ainsi que leurs familles, en ligne ou en personne, dans des lieux publics et des résidences personnelles», peut-on lire dans le rapport.

Le nombre et la complexité des menaces et des violences visant les personnes protégées au Canada n’ont cessé d’augmenter au cours des dernières années, constate le rapport.

Selon des estimations de la GRC, les menaces à l’encontre des fonctionnaires sont passées d’environ 1300 en 2022 à 2600 en 2023 et devraient atteindre plus de 3500 en 2024 .

Cette forte hausse a incité les autorités à renforcer la sécurité auprès des personnalités publiques.

«Étant donné l’augmentation des menaces et des agressions contre les PDM et les personnes protégées au Canada et ailleurs, il est crucial que les organisations responsables de leur sécurité puissent cerner, évaluer et surveiller ces risques de manière systématique», souligne le rapport.

Le GACP fait appel à des spécialistes des menaces certifiés, à une méthodologie scientifique et à des stratégies d’atténuation et de gestion des risques.

Le rapport note qu'après plus de trois ans et demi, «on estime que la mise en œuvre du Groupe n’est qu’à moitié achevée».

Le rapport énumère des lacunes qui subsistent dans la mise en œuvre du programme: un manque de soutien de la part des analystes pour les spécialistes des menaces, des procédures  opérationnelles normalisées non finalisées, un manque de clarté quant aux rôles et aux responsabilités et la difficulté de réaliser la formation du Groupe évaluation des menaces dans le délai imparti de deux ans.

Selon les auteurs du rapport, «le volume des tâches confiées au GACP et l’absence de triage efficace provoquent un goulot d’étranglement».

Toutes ces difficultés sont autant d’obstacles qui empêchent le GACP de s’acquitter pleinement de son mandat principal, à savoir l’évaluation des menaces. «Si l’on ne se consacre pas suffisamment à la réalisation d’évaluations complètes des menaces, les menaces risquent de ne pas être détectées ou d’être évaluées ou surveillées de manière inadéquate», prévient le rapport.

Pour les auteurs du rapport, la charge de travail et les besoins en formation dépassent la capacité du Groupe, ce qui compromet le bien-être du personnel et la conciliation travail-vie personnelle.

«Le succès du Groupe jusqu’à présent repose en grande partie sur son personnel compétent et engagé, mais il est exposé au risque d’épuisement professionnel», peut-on lire.

Des cadres supérieurs ont confirmé que les priorités actuelles consistaient à augmenter les ressources du Groupe et à mettre en place un triage efficace des tâches pour gérer la charge de travail du personnel.

L’équipe de la Police de protection a promis de mettre en œuvre dès ce mois-ci et jusqu'en mars 2027 plusieurs mesures afin de résoudre ces problèmes.

Jim Bronskill
Jim Bronskill / La Presse canadienne