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Le gouvernement Legault planche sur la création d'une agence en transport. Selon l’information obtenue par Noovo Info, la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, est préoccupée par les longs délais et les coûts sur plusieurs chantiers.
Le gouvernement Legault planche sur la création d'une agence en transport. Selon l’information obtenue par Noovo Info, la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, est préoccupée par les longs délais et les coûts sur plusieurs chantiers, ce qui n’est pas étranger à cet important changement.
Le ministère des Transports déléguerait à une future agence provinciale des transports la réalisation des projets d’envergure d’infrastructure routière et de transport collectif, selon l’information d’abord rapportée par La Presse. Le cabinet de Mme Guilbault conserverait celui de la direction et de la planification. Tous les détails dans le reportage de Véronique Dubé, à voir dans la vidéo ci-contre.
Ce projet de changement n’est pas sans faire penser à la création de l’agence Santé Québec, ce grand chantier de décentralisation lancé par le ministre de la Santé, Christian Dubé, pour s’attaquer aux «défaillances» du système québécois de la santé.
Le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) hausse les sourcils en apprenant les intentions gouvernementales en matière de transport. On reproche au gouvernement Legault de changer son fusil d’épaule, lui qui «s’est pourtant opposé à cette idée dans le passé».
«M. Legault disait que ce n'était pas une bonne idée, que c'était l'équivalent pour le gouvernement de se laver les mains puis de donner la responsabilité à quelqu'un d'autre», a dénoncé Christian Daigle, président général du SFPQ, dans un communiqué lundi. «C'est toujours le cas, le gouvernement ne doit pas recycler cette fausse bonne idée.»
Selon M. Daigle, «il est primordial de maintenir les agences gouvernementales sous la Loi sur la fonction publique afin de maintenir une surveillance du public».
«Les récents déboires informatiques à la SAAQ sont le parfait exemple qu'il faut maintenir l'imputabilité ministérielle, pas la réduire, bien au contraire», dit-il. Dans cette déclaration, le syndicat évoque le fiasco de la transition numérique de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ), soldé par le congédiement du président-directeur général Denis Marolais. Le ministre du Numérique, Éric Caire, en a pris pour son rhume dans cette affaire.
Parmi les grands projets québécois de transport dont les coûts sont élevés et dont les échéanciers s’étendent sur plusieurs années, on peut isoler notamment la réfection du tunnel Louis-Hippolyte–La Fontaine à Montréal, la réalisation du Réseau express métropolitain (REM) et le projet de troisième lien dans la région de Québec.
Au printemps dernier, on apprenait que la facture pour la réfection du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, qui relie l’île de Montréal et la Rive-Sud, allait s’avérer plus salée que prévu. Le ministère des Transports et de la Mobilité avait fait savoir que le montant s’éléverait à 2,5 milliards de dollars, ce qui inclut une hausse de 970 millions $ à l’entrepreneur responsable des travaux. Afin de préparer le chantier, trois des six voies du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine ont dû être fermées depuis le 31 octobre et le resteront jusqu’en novembre 2025.
Pour ce qui est du REM, un premier tronçon a été inauguré entre la Rive-Sud et Montréal à l’été 2023, trois autres tracés du REM sont toujours en construction, dont des lignes vers les municipalités de banlieue de l'ouest et du nord de Montréal qui devraient être inaugurées vers la fin de 2024, et une liaison aéroportuaire, à Dorval, qui ne sera opérationnelle qu'en 2027.
L’ARTM a présenté au début de juillet le rapport final du comité chargé d'étudier le tracé du REM de l'Est, rebaptisé Projet structurant de l'Est (PSE). Le rapport propose un tracé entièrement souterrain, associé à une importante facture de 35,9 milliards de dollars. Le gouvernement devra toutefois tenir compte de la «capacité de payer des Québécois» avant de donner le feu vert au projet, avait averti la ministre Guilbault. Le premier ministre François Legault a jugé que ce projet à 36 milliards $ est «irréaliste».
Enfin, au bout de plusieurs années de tergiversations, on a appris au printemps dernier que le troisième lien entre Québec et Lévis sera finalement réservé au transport en commun. Le dossier du fameux troisième lien traîne depuis le milieu des années 2010, à l’époque où une étude de faisabilité évaluait à 4 milliards de dollars le coût de construction d’un tunnel entre Québec et Lévis. Depuis, le projet a changé de forme et de coûts, mais la construction n’est toujours pas commencée.