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Dans la nuit de jeudi à vendredi, la Russie a lancé cinq missiles balistiques de type S-300/S-400 sur Kharkiv, selon l’armée de l’air ukrainienne.
Des missiles balistiques lancés par la Russie ont fait au moins quatre morts lorsqu'ils ont frappé un immeuble à logements de Kharkiv, en Ukraine, ont fait savoir les autorités ukrainiennes vendredi.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, la Russie a lancé cinq missiles balistiques de type S-300/S-400 sur Kharkiv, selon l’armée de l’air ukrainienne.
L'un d'eux a frappé un immeuble résidentiel vers minuit. Environ 25 minutes plus tard, un autre missile a atterri au même endroit, touchant les premiers intervenants qui avaient été déployés sur les lieux, selon le gouverneur régional Oleg Sinegoubov.
Au moins 25 personnes ont été blessées, a-t-il précisé.
Les responsables ukrainiens ont accusé à plusieurs reprises la Russie de cibler les secouristes en frappant des bâtiments résidentiels avec deux missiles consécutifs – le premier pour attirer les équipes d'urgence sur les lieux et le second pour les blesser ou les tuer.
Cette tactique est appelée «tir couplé» dans le jargon militaire. La Russie a utilisé la même méthode lors de la guerre civile en Syrie.
Outre Kharkiv, les troupes russes font pression dans la région de Donetsk, plus au sud, et rassemblent des forces en vue d'une attaque attendue dans la région de Soumy, plus au nord, selon des responsables ukrainiens.
L’armée du Kremlin, plus nombreuse et mieux équipée, exploite la pénurie de troupes et de munitions avec laquelle doit composer l'Ukraine après un long retard dans l’envoi de l'aide militaire américaine. En effet, l’insuffisance de la production militaire de l’Europe occidentale a ralenti les livraisons cruciales d’aide militaire à l’Ukraine.
Jeudi, le président américain, Joe Biden, a autorisé que les armes fournies par les États-Unis soient utilisées à des fins de «contre-attaque dans la région de Kharkiv, afin que l’Ukraine puisse riposter contre les forces russes qui les attaquent ou se préparent à les attaquer», a affirmé un responsable de Washington à l’Associated Press.
Cette source, qui a requis l'anonymat pour discuter de cette question sensible, a toutefois souligné que la politique américaine appelant l'Ukraine à ne pas utiliser les missiles à longue portée et les autres munitions qu'elle lui fournit pour mener des frappes offensives à l'intérieur de la Russie n'a pas changé.
Cette restriction a frustré les autorités ukrainiennes, car l’armée est incapable d’ordonner des frappes sur les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière – la ville de Kharkiv n’est qu’à 20 kilomètres de la Russie – ou sur les bases russes utilisées pour lancer des attaques de missiles.
La question de savoir s’il faut autoriser l’Ukraine à atteindre des cibles en sol russe avec des armes fournies par l’Occident est une question délicate depuis que Moscou a lancé son invasion à grande échelle, le 24 février 2022.
Les dirigeants occidentaux ont hésité à franchir cette étape, car elle risque de provoquer le président russe Vladimir Poutine, qui a averti à plusieurs reprises que l’implication directe de l’Occident pourrait mettre le monde sur la voie d’un conflit nucléaire.
Toutefois, alors que la Russie a récemment fait des gains sur le champ de bataille dans certaines parties de la ligne de front de 1000 kilomètres, certains dirigeants occidentaux font pression pour un changement de politique, en autorisant Kyiv à frapper des bases militaires en Russie avec des armes sophistiquées à longue portée fournies par ses partenaires occidentaux.
Vendredi, l'Allemagne a notamment annoncé que l'Ukraine pouvait désormais utiliser les armes qu'elle lui fournit pour riposter à des attaques lancées depuis la frontière.