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Les célébrations de la Fête nationale seront très différentes cette année dans bien des régions du Québec.
Les célébrations de la Fête nationale seront très différentes cette année dans bien des régions du Québec.
À certains endroits, comme en Abitibi-Ouest et dans le Nord-du-Québec, les forêts brûlent.
Dans d'autres secteurs, c'est plus calme, mais tellement chaud et sec qu'il est interdit d'aller en forêt ou de faire des feux, une tradition du 24 juin.
La ministre des Ressources naturelles, Maïté Blanchette Vézina, demande aux Québécois de respecter les avis en vigueur, malgré l'envie de festoyer.
«Je sais que c'est une situation difficile. J'ai vu dans les derniers jours des exemples de solidarité et d'entraide. Les gens ont envie de se retrouver, je sais, les Québécois sont résilients et ont les coudes serrés. C'est ce que je souhaite aux gens pour la Fête nationale.»
Compte tenu de l'indice élevé d'inflammabilité dans certaines régions du Québec, les festivités de la Fête nationale risquent d'être célébrées sans les traditionnels feux d'artifice.
«Il faut tenir compte du contexte, a-t-elle indiqué. L'interdiction de feux à ciel ouvert est encore en vigueur sur toute la rive nord du Québec, et ça inclut les feux d'artifice.»
«Il est important de comprendre que ce serait triste et dommageable que des feux d'artifice déclenchent d'autres feux qui deviendraient incontrôlables», a-t-elle ensuite plaidé.
La ministre a indiqué être en communication avec la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) pour déterminer si des allègements pourraient avoir lieu dans des secteurs où l'indice d'inflammabilité serait moindre.
Lors de son bilan quotidien, diffusé sur Facebook en début d'après-midi, l'organisme recensait 86 incendies en activité en zone intensive et 23 autres en zone nordique. Du nombre, 17 sont considérés en progression. Les interventions des combattants du feu se concentrent sur une quarantaine d'incendies.
«Des efforts particuliers visent toujours les feux des secteurs de Lebel-sur-Quévillon, Senneterre, Chibougamau, et Obedjiwan», a-t-on fait savoir.
On demeure sur un pied d'alerte alors que très peu de pluie est attendue dans la zone intensive d'ici les prochains jours et que les températures sont à la hausse. Cela pourrait redonner de la vigueur à certains feux et engendrer des conditions favorables à l'éclosion de nouveaux foyers d'incendie.
«Les analyses des spécialistes en comportement d'incendie de la SOPFEU indiquent que 28 des feux actuellement contenus ou maîtrisés auront un potentiel variant de modéré à élevé de reprendre de la vigueur au cours de cette semaine plus critique», a indiqué l'organisme.
Ce faisant, une interdiction d'accès en forêt sur les terres publiques est en vigueur dans les régions de l'Abitibi-Témiscamingue, de la Mauricie, du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec.
À cela s'ajoute une interdiction de faire des feux à ciel ouvert en vigueur partout au nord du Saint-Laurent.
Un total de 1684 personnes, incluant les pompiers provenant d'autres provinces, des États-Unis et de l'Europe, combattent les flammes sans relâche.
L'aide aérienne se résume à 19 avions-citernes, 78 hélicoptères et 16 avions d'aéropointage.
Un peu plus au nord, à Lebel-sur-Quévillon, la population demeure en sécurité, malgré que «les conditions de fumée sont très intenses», a déclaré le maire Guy Lafrenière, en point de presse mardi soir.
La fumée provient des feux de forêt qui sévissent à plusieurs kilomètres au nord de la municipalité, a-t-il indiqué.
M. Lafrenière a cependant rappelé à ses résidants de demeurer prêts à devoir évacuer à nouveau, puisque le feu au sud de Lebel-sur-Quévillon reste sous haute surveillance.
«Si ce n'est pas déjà fait, il pourrait traverser la route 113 ce soir. Malgré cela, il faut savoir que la ville demeure sécuritaire pour la nuit, a-t-il affirmé. Toutefois, nous vous rappelons que vous devez être prêts à évacuer de nouveau en tout temps si la situation l'oblige. Faites vos bagages, soyez prêts. Nous sommes toujours en pré-alerte d'évacuation.»
Plus tôt, M. Lafrenière signalait que la situation demeurerait préoccupante pour les prochains jours, d'autant plus qu'aucune pluie n'est annoncée avant la semaine prochaine.
Cela n'allège en rien l'incertitude dans laquelle sont plongés les citoyens depuis désormais près de trois semaines.
«On espère que la rivière Bell servira de coupe-feu naturel», a dit le maire lors d'un point de presse mardi matin.
Selon la SOPFEU, l'incendie est maintenant évalué à une superficie de 343 424 hectares.
Environnement Canada a diffusé mardi une alerte de smog pour la région de l'Abitibi-Témiscamingue, où font encore rage de nombreux incendies.
Un bulletin spécial pour aviser de «concentrations élevées de particules fines» dans l'air a aussi été publié mardi matin. La présence de ces particules a un effet néfaste sur la qualité de l'air dans le nord de la province, sur une zone liant Schefferville à Val-d'Or.
Compte tenu des grandes superficies de forêt ayant été détruites par les incendies des dernières semaines, le Bloc québécois réclame qu'Ottawa mette rapidement en place un programme d'aide d'urgence pour compenser les lourdes pertes des acteurs de l'industrie.
Cette mesure d'aide s'inspire du programme de subventions salariales mis sur pied durant la pandémie de la COVID-19, qui permettait aux petites et moyennes entreprises de garder leurs employés malgré l'arrêt de leurs activités, a mentionné le porte-parole bloquiste en matière de ressources naturelles, Mario Simard, dans un point de presse tenu à la Chambre des communes mardi midi.
L'élu plaide aussi pour une plus grande souplesse dans le programme d'assurance-emploi pour éviter que des travailleurs de l'industrie forestière soient contraints de se trouver un emploi dans un autre domaine, ce qui pourrait compromettre la reprise du secteur le moment venu.
«Le gouvernement a fait la démonstration qu'il peut être très rapide pour mettre en place des mesures pour soutenir l'activité économique, a fait valoir M. Simard. Ça prend simplement du courage pour mettre 1/8ce programme 3/8 en application.
«Normalement, on vit actuellement une période où nos activités s'intensifient, a fait valoir Benoit Lasalle, vice-président de l'Association québécoise des entrepreneurs en travaux d'aménagement forestier. Mais là, beaucoup de nos membres vivent dans le néant. On n'a aucune idée de quand on pourra retourner sur le terrain.»
Le programme temporaire souhaité par le Bloc québécois comprendrait notamment le remboursement des frais fixes mensuels des entreprises touchées, mais aussi le paiement du déductible de 50 000 $ par machine devant être remplacée. Il prévoirait également le remboursement d'une partie de la maintenance effectuée avant la reprise des activités forestières et des garanties de prêts équivalant à 25 % de la valeur marchande des équipements remplacés.
Comme la machinerie se trouve encore sur de nombreux sites d'incendie, il est actuellement impossible d'évaluer l'ampleur des dommages.
«Ces machines coûtent très cher et souvent, ce gagne-pain est l'investissement d'une vie pour un entrepreneur forestier. Ainsi, avant même de débuter la saison, la facture d'entretien peut avoisiner 200 000 $, des investissements qui n'ont pu être rentabilisés cette année», allègue dans un communiqué la députée d'Abitibi-Baie-James-Nunavik-Eeyou, Sylvie Bérubé.
Avec des informations de la Presse canadienne