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Six millions d'hectares de forêt ont brûlé depuis le début de la saison, ce qui représente une superficie 18 fois plus grande que la moyenne sur dix ans à cette même date.
Pendant que les flammes font toujours rage dans les forêts d'un bout à l'autre du pays, le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, et les autorités de santé publique lancent un appel à la prudence face à une dégradation de la qualité de l'air. Ils invitent aussi à se méfier de la chaleur qui peut être plus néfaste que la fumée.
«L'état de santé de notre population est intimement relié à la santé de notre environnement», a lancé le ministre Duclos en guise d'introduction à la conférence de presse, lundi. Déjà plus de 100 000 personnes ont été évacuées depuis le début des incendies et l'on constate déjà des répercussions sur la santé physique et mentale des Canadiens, a-t-il observé.
Aux côtés de l'administratrice en chef de la santé publique, la Dre Theresa Tam, et de l'administrateur en chef adjoint, le Dr Howard Njoo, le ministre libéral a souligné que la moitié des feux de forêt en cours sont toujours hors de contrôle.
Il a ajouté que six millions d'hectares de forêt ont brûlé depuis le début de la saison, ce qui représente une superficie 18 fois plus grande que la moyenne sur dix ans à cette même date. D'ailleurs, le ministre prévient qu'il pourrait encore s'écouler plusieurs semaines avant que l'on atteigne la pointe de la saison.
Jean-Yves Duclos met en garde la population contre la présence de nombreux polluants dans la fumée pouvant causer de graves impacts sur la santé. La Dre Theresa Tam a renchéri en disant que ce sont les particules fines présentes dans la fumée qui représentent la plus grande menace pour la santé.
Le gouvernement demande à la population de surveiller l'évolution de la qualité de l'air dans leur région. En cas de dégradation importante de la qualité de l'air, on suggère le port du masque N-95 afin de réduire l'inhalation de particules fines.
La Dre Tam mentionne que la fumée voyage sur de très grandes distances, ce qui a pour effet que «peu importe où vous vivez au Canada, vous pouvez être incommodé par la fumée».
Dans le cas d'une dégradation de la qualité de l'air, il vaut mieux demeurer à l'intérieur et fermer les fenêtres.
Les aînés, les femmes enceintes, les bébés et jeunes enfants, les personnes souffrant d'asthme ou de toute maladie chronique, les gens qui travaillent en plein air, ainsi que ceux qui font des activités intenses à l'extérieur doivent faire preuve de grande prudence. Cela inclut les pompiers et les secours d'urgence en devoir sur les lieux d'incendies.
On demande à toute la population d'être alerte pour repérer tout symptôme lié à l'inhalation de fumée ou d'air de mauvaise qualité. On parle entre autres choses d'irritation des voies respiratoires, de toux et de maux de tête.
La santé publique canadienne insiste aussi sur les risques associés à la chaleur. Pour plusieurs personnes vivant avec diverses conditions, les effets de la chaleur extrême peuvent être plus néfastes que ceux de la mauvaise qualité de l'air.
Selon le Dr Howard Njoo, il faut se méfier des symptômes de maladies liées à la chaleur comme les maux de tête, les crampes musculaires, la soif, l'urine foncée, les nausées, les vomissements et la somnolence.
«Restez au frais et hydratez-vous. Si vous avez à choisir, rester au frais l'emporte sur la qualité de l'air parce que les maladies liées à la chaleur sont plus sérieuses que celles liées à la fumée», martèle-t-il.
Dans le meilleur des cas, les gens doivent demeurer à l'intérieur, à l'air frais, grâce à un purificateur d'air et un système de climatisation. Si on ne dispose pas de tels appareils, il est possible de se réfugier dans des lieux publics frais.
Avec une fréquence accélérée des incendies de forêt et une exposition de plus en plus importante des populations éloignées, la santé publique s'inquiète des effets à long terme.
La Dre Theresa Tam explique que de plus en plus de preuves scientifiques soutiennent qu'une exposition saisonnière aux feux de forêt peut avoir des conséquences à long terme sur la santé. Elle précise que les communautés autochtones des régions nordiques et éloignées sont affectées de manière disproportionnée par les catastrophes naturelles.
Cette année, de nombreuses Premières Nations ont dû quitter leurs résidences et leurs territoires traditionnels en raison d'inondations ou d'incendies, a-t-elle noté.