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Les restos ajoutent désormais un droit d'émission de carbone de 2 % à toutes les commandes.
Une chaîne de restaurants de la région de Toronto a pris l'initiative de faire payer à tous ses clients une taxe carbone sur chaque facture.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News
Goodfellas Wood Oven Pizza, qui compte sept établissements dans la région du Grand Toronto, ajoute désormais un droit d'émission de carbone de 2% à toutes les commandes.
Au bas des reçus, la chaîne explique les raisons de cette taxe, en disant notamment : «ce que nous mangeons alimente le changement climatique. Ajouter 2% à chaque facture de restaurant pour investir dans la capture du carbone aidera à compenser notre empreinte carbone.»
La redevance a été signalée par Joseph Cristiano, un employé de Bell Media, alors qu'il fêtait l'anniversaire d'un ami chez Goodfellas Wood Oven Pizza, dans le quartier ouest de Toronto.
«Nous avons pris un excellent repas, les boissons coulaient à flots et nous nous sommes bien amusés», se souvient M. Cristiano. Ce n'est qu'en quittant le restaurant qu'il a regardé l'addition de plus près.
«Je me suis dit : "Qu'est-ce que c'est que ces frais?"»
Sur la facture de M. Cristiano, les nouveaux frais s'élevaient à 3 $ et quelques sous. Il a mentionné que c'était la première fois qu'il se souvenait d'avoir vu de tels frais sur une facture de restaurant qu'il avait reçue, où que ce soit au Canada.
CTV News a contacté Goodfellas, mais l'entreprise n'a pas répondu.
Le site web de l'entreprise donne plus de détails sur le raisonnement, en disant que, comme bon nombre de ses produits proviennent d'Italie, l'entreprise a choisi de compenser son empreinte carbone en «appuyant le programme national d'écologisation d'Arbres Canada, qui plante des arbres dans les régions qui ont besoin d'être reboisées».
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Cristiano dit que tant que l'argent va là où il est destiné, il est d'accord avec les frais nominaux, mais en tant que client, il aimerait avoir plus de garanties.
«Si vous facturez des frais et que vous dites: "voici ce à quoi je consacre mon argent", j'aimerais savoir si l'argent va là où il est censé aller», a déclaré M. Cristiano.
Selon la Fédération canadienne des entreprises indépendantes (FCEI), tant que le restaurant n'appelle pas sa taxe carbone une taxe, ce qu'il fait est tout à fait légal.
«Il s'agit d'un choix commercial d'inscrire des lignes sur un reçu. L'entreprise a agi en toute légalité», a déclaré Julie Kwiecinski, de la FCEI, à CTV News.
Mme Kwiecinski estime que les clients et les propriétaires d'entreprise devraient se concentrer sur un problème plus important.
Selon la FCEI, «les entreprises de tout le Canada doivent 2,5 milliards de dollars de recettes de la taxe sur le carbone. Les gens ont reçu leurs chèques. Mais les entreprises ne les ont pas reçus.»
«Si le gouvernement fédéral ne corrige pas le système défaillant de remboursement de la taxe carbone, il s'agira d'une gigantesque escroquerie», a affirmé Mme Kwiecinski.
M. Cristiano est clair: il veut que les gens sachent qu'il ne se plaint pas du restaurant ou de la taxe carbone.
Son histoire a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, certains affirmant qu'il aurait dû donner un pourboire moins élevé en réponse à la taxe carbone surprise. Mais il s'empresse de souligner que ce n'est pas le serveur qui facture la taxe carbone, et qu'il serait donc injuste de compenser le supplément par un pourboire.
Quant à savoir si une taxe carbone l'empêcherait de retourner au Goodfellas ou dans un autre restaurant, M. Cristiano répond : «probablement pas. Je pense que je peux vivre avec 2 %».
Mais, a-t-il ajouté, «si un restaurant commence à mettre 10 % ou plus sur sa note, alors je me dirai : "D'accord, je peux cuisiner à la maison"».