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Environnement

Arsenic: la Fonderie Horne améliore son bilan

«On est passé de 73 ng/m3 en 2022 à 39 cette année.»

Photo de la Fonderie Horne, à Rouyn-Noranda, prise le 29 octobre 2022. LA PRESSE CANADIENNE/Stéphane Blais
Photo de la Fonderie Horne, à Rouyn-Noranda, prise le 29 octobre 2022. LA PRESSE CANADIENNE/Stéphane Blais
/ La Presse canadienne

La Fonderie Horne, qui appartient à Glencore, a annoncé jeudi que la moyenne annuelle en arsenic dans l’air ambiant à la station légale Horne, située sur sa propriété, aurait diminué de près moitié en deux ans. Mais cette amélioration ne rassure pas le groupe Mères au front de Rouyn-Noranda.

La concentration d’arsenic émis dans l'air en 2024 par la fonderie de Rouyn-Noranda, en Abitibi-Témiscamingue, aurait atteint une moyenne de 39,1 nanogrammes (ng) par mètre cube (m3) pour l'année.

Ces résultats sont 13 fois plus élevés que la norme provinciale, qui est de 3 ng/m3, mais ils reflètent tout de même une amélioration de la qualité de l'air de Rouyn-Noranda, comparativement aux années précédentes.

«On est passé de 73 ng/m3 en 2022 à 39 cette année», a indiqué Marie-Elise Viger, directrice environnement pour les opérations cuivre de l’Amérique du Nord, lors d'une conférence de presse.

«C'est vraiment le fruit de tous les projets qui ont été mis en place. On a installé de nouveaux dépoussiéreurs, on est venu paver des routes pour faire un meilleur ramassage et nettoyage, on a installé des dômes. Cette année, on a aussi amélioré des dépoussiéreurs existants», a expliqué Mme Viger.

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Selon les données de l'entreprise, «plus de 90 % de la zone urbaine de Rouyn-Noranda affiche une concentration d'arsenic dans l'air ambiant inférieure ou égale à 7 ng/m3 et 99 % inférieure ou égale à 15 ng/m3».

Inacceptable, selon Mères au front

La norme annuelle fixée par le Règlement sur l’assainissement de l’atmosphère est de 3 nanogrammes (ng) par mètre cube (m3).

Mais, au fil des ans, la fonderie a bénéficié d'ententes particulières avec le gouvernement.

Dans la plus récente autorisation ministérielle accordée par Québec en 2023, la fonderie devait atteindre une cible de 45 ng/m3 en 2024 et de 15 nanogrammes par mètre cube (ng/m) d’arsenic à partir de 2027.

Mais les «citoyens de la ville» ont toujours «rejeté ce plan», selon le groupe Mères au front de Rouyn-Noranda.

«On trouve que la situation continue à être complètement inacceptable parce que la population continue d'être exposée à des concentrations contaminantes nocives pour la santé qui excèdent de façons outrageantes les normes québécoises», a dénoncé Jennifer Ricard-Turcotte, co-porte-parole de Mères au front de Rouyn-Noranda.

«On pense que le gouvernement doit assumer sa responsabilité de protéger la population de Rouyn-Noranda. Il doit aussi s'assurer que notre droit à vivre dans un environnement sain soit respecté», a ajouté celle qui a grandi près de la fonderie.

Les émissions d’arsenic de la Fonderie Horne sont associées à un risque estimé accru de cancer.

À l’été 2022, un rapport de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) révélait que, sur une période de 70 ans, un nombre excédent de citoyens de Rouyn-Noranda, entre un et 14, développeraient un cancer si l’entreprise Glencore ne diminuait pas la concentration d’arsenic dans l’air produit par la fonderie.

Un programme volontaire de biosurveillance

En février dernier, Glencore a annoncé le lancement d’un programme volontaire de biosurveillance à l’arsenic pour ses employés, leur famille, leur entourage et certains citoyens du secteur.

L’objectif du programme est double, selon le directeur général de la Fonderie Horne, Vincent Plante, qui avait expliqué, il y a quelques mois, que l’entreprise voulait «fournir à nos employés, à leur famille et à leur entourage résidant à Rouyn-Noranda l’opportunité d’évaluer leur exposition biologique à l’arsenic, ainsi que mieux documenter et comprendre l'exposition biologique au niveau communautaire».

L'étude doit débuter au mois d'avril et les résultats individuels «seront transmis aux participants qui y auront consenti» et «les résultats communautaires seront présentés aux participants ainsi qu’à l’ensemble de la communauté en avril 2026».

La Santé publique avait réalisé des études de biosurveillance dans le quartier Notre-Dame à Rouyn-Noranda, en face de la fonderie, en 2018 et 2019.

Les résultats montraient notamment que les concentrations d’arsenic dans les ongles des citoyens de ce quartier étaient en moyenne 3,7 fois plus élevées que celles observées auprès de la population d’Amos, une ville de la région. 

/ La Presse canadienne