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L'augmentation des gaz à effet de serre (GES) provoque la disparition d'écosystèmes essentiels à la santé et la sécurité de l’humain et de son système économique.
La tarification du carbone industriel, le plafonnement des émissions du secteur du pétrole et du gaz et l’élimination progressive de la production de combustibles fossiles font partie des «mesures de réduction de gaz à effet de serre» les plus efficaces énumérées par quatre des cinq principaux partis politiques questionnés par La Presse Canadienne.
L'augmentation des gaz à effet de serre (GES) provoque la disparition d'écosystèmes essentiels à la santé et la sécurité de l’humain et de son système économique.
Par conséquent, poser des gestes maintenant pour diminuer de façon importante les GES permettra de diminuer les souffrances que causeront les changements climatiques aux plus jeunes, et aux générations qui suivront.
Afin de connaître les intentions des différents partis politiques pour diminuer les GES et participer à l’effort mondial de lutte aux changements climatiques, La Presse Canadienne leur a transmis une série de questions.
Seul le Parti conservateur du Canada n’a pas répondu à l’invitation.
Entre autres questions, La Presse Canadienne a demandé aux partis d’identifier «la mesure de réduction de gaz à effet de serre la plus efficace» de leur plateforme électorale.
Pour le Nouveau Parti démocratique (NPD), «la tarification du secteur industriel du carbone est le principal outil» pour réduire les émissions de carbone du Canada.
«Les pollueurs doivent payer pour ce qu'ils rejettent dans l'atmosphère. C'est vraiment l'outil le plus efficace», a écrit le NPD.
Le Parti libéral du Canada (PLC) a plutôt répondu que «toutes les mesures climatiques de notre plan "Un Canada fort" sont efficaces».
Toutefois, comme le NDP, le PLC a fait référence à la déclaration suivante de l’Institut climatique du Canada: «la tarification du carbone industriel est la politique la plus importante du Canada pour réduire la pollution par le carbone et créer une économie propre compétitive».
Selon de récentes données de l’Institut climatique du Canada, la tarification carbone du secteur industriel pourrait réaliser «entre 20 et 48 % des réductions d’émissions prévues par le plan de réduction des émissions du Canada pour l’avenir».
Selon Patrick Bonin, candidat du Bloc québécois dans Repentigny, il faut réglementer «la pollution croissante» produite par l’industrie des sables bitumineux, dont les émissions de GES sont, souligne-t-il, plus élevées que celles de tout le Québec.
«À cet égard, l’imposition d’un plafonnement des émissions de GES du secteur canadien du pétrole et du gaz qui permettra le plafonnement et une réduction réelle de la pollution par le carbone d’ici 2030, assorti d’une loi pour empêcher toute régression des politiques environnementales et des politiques climatiques, sont les mesures les plus efficaces.»
Le plafond minimal, selon le candidat du BQ, «devrait imposer un niveau d’émission maximal de 128 Mt en 2030 et viser progressivement une réduction d’au moins 40 % sous les niveaux de 2005», pour que le secteur pétrogazier «soit soumis aux mêmes règles de réduction» que les autres secteurs de la société et «cesse de bénéficier d’un passe-droit pour polluer».
Le Parti vert considère que la façon la plus efficace de diminuer les GES est d'éliminer progressivement la production de combustibles fossiles.
Le parti s’engage à «agir rapidement pour répondre à nos besoins énergétiques grâce à une énergie 100 % sans carbone» et en mettant en place «une infrastructure nationale dans un réseau électrique intelligent est-ouest-nord-sud».
Sachant que les secteurs de l’exploitation pétrolière et gazière, combinés à celui des transports, représentent plus de la moitié des GES émis au pays, La Presse Canadienne a demandé aux différents partis s’il fallait «diminuer la production de pétrole au Canada» et «si oui, à partir de quand?».
À cette question, le PLC a répondu ceci: «Notre principal objectif est de réduire la pollution tout en permettant au secteur d’accroître la production par rapport aux niveaux historiques en réponse à la demande mondiale dans tous les secteurs de notre économie. L’objectif est de réduire la pollution et d’accroître les investissements et les emplois.»
Cette réponse, qui évoque une croissance du secteur pétrolier, tranche avec celle du Bloc: «Les libéraux prétendent pouvoir baisser la pollution tout en soutenant l’augmentation de la production, mais le Bloc n’adhère pas à ce mythe du pétrole vert et des sables bitumineux carboneutres du Canada.»
Le Bloc est d’avis que «la politique de plafonnement de la pollution aux niveaux que nous soutenons aurait nécessairement un effet de diminution sur la production».
Le Parti vert est évidemment d’accord pour diminuer progressivement la production de pétrole, puisque cette mesure serait la «plus efficace», selon lui, pour diminuer les GES.
De son côté, le NPD a répondu qu’il croit que, pour atteindre nos cibles climatiques, «il faudra réduire les émissions dans l'ensemble de notre économie, y compris dans les secteurs des transports, du pétrole et du gaz».
Autant le Parti libéral du Canada, le Bloc québécois, le Nouveau Parti démocratique que le Parti vert reconnaissent que l’énoncé suivant, tiré du sixième rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), publié en mars 2023, semble être juste: «Toutes les trajectoires mondiales modélisées qui limitent le réchauffement à 1,5 degré Celsius» impliquent des «réductions des émissions de gaz à effet de serre rapides et profondes» dans «tous les secteurs au cours de cette décennie».
Concernant cet énoncé du GIEC, la Bloc a tenu a ajouté qu’«au Québec et au Canada, de nombreuses mesures de décarbonation de l’économie fonctionnent», mais que «le drame, c’est que les efforts des uns sont effacés et annulés par le mauvais bilan des autres, en particulier par le secteur du gaz et du pétrole».
De son côté, le Parti vert a souligné que «la science du GIEC n'est pas un débat» et que «le débat est clos», car «le non-respect de nos engagements de Paris menace la survie de millions d'espèces, de millions de personnes et de la civilisation humaine elle-même».
Toujours concernant l’énoncé du GIEC, le PLC a écrit que «comme l’a dit le premier ministre (Mark) Carney, s’il est élu, le Canada jouera un rôle de chef de file à la prochaine conférence sur le climat au Brésil, afin de stimuler l’ambition et l’action mondiales».
La Presse Canadienne a demandé aux différents partis d'expliquer pourquoi ils considèrent qu'il est important de diminuer les GES.
Voici quelques extraits de leurs réponses.
PLC: «Le Canada se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne mondiale, et trois fois plus vite dans le Nord. Comme le chef l’a dit, nous ne pouvons pas perdre de vue notre responsabilité de lutter contre les changements climatiques. Il s’agit non pas seulement d’un impératif environnemental, mais aussi d’un impératif économique.»
Bloc: «Toutes les réductions de GES sont importantes et permettent d’atténuer les impacts dévastateurs des changements climatiques à l’échelle mondiale. Surtout que le Canada est le membre du G7 le moins performant en matière de réduction des émissions de GES, selon le Commissaire à l'environnement et au développement durable.»
NPD: «La réduction des émissions de carbone du Canada est essentielle pour limiter le changement climatique, lutter efficacement contre la crise climatique, et protéger nos générations futures.»
Verts: «La crise climatique est réelle et a touché tout le Canada, causant des milliards de dollars de pertes assurables, tuant des Canadiens et menaçant notre santé. (...) Seules de légères réductions ont été obtenues grâce à la tarification du carbone des libéraux, et maintenant, même cette petite mesure a été annulée, tandis que des centaines de milliards de dollars de subventions continuent d'être versés aux géants transnationaux des combustibles fossiles.»
En 2021, le Canada s’était engagé à réduire d’ici 2030 ses émissions de GES de 40 à 45 % sous les niveaux de 2005, mais jusqu’à présent, elles n’ont diminué que de 7 %.
Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité oblige le gouvernement à fixer des objectifs contraignants pour que le Canada atteigne la carboneutralité d’ici 2050.
Ceci signifie que d'ici 25 ans, toute émission qui n'aura pas été réduite à la source devra être compensée, par la séquestration de GES.
Les GES peuvent être séquestrés de différentes façons, par les végétaux ou les milieux humides par exemple, ou alors en utilisant des technologies.