Début du contenu principal.
Sa famille est sous le choc...
Un Montréalais est mort d'un anévrisme après avoir passé six heures dans une salle d'urgence avant de renoncer et de rentrer chez lui.
Adam Burgoyne, 39 ans, a publié sur son compte X le 5 décembre qu'il avait eu un enjeu de santé, mais «heureusement, ce n'était pas une crise cardiaque» après avoir subi un électrocardiogramme (ECG). Il a déclaré avoir ressenti des douleurs thoraciques sur le côté gauche, des nausées, une peau moite et des difficultés à respirer.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Il a ajouté qu'une fois que le personnel soignant s'est assuré qu'il «n'était pas en train de mourir», il a été «jeté dans la salle d'attente», où il a attendu six heures avant de rentrer chez lui sans assistance médicale. On ne sait pas exactement dans quel hôpital Burgoyne s'est rendu.
À voir également - Urgences de la Côte-Nord fermées: du jamais-vu selon des médecins, qui craignent le pire
Sa nécrologie indique qu'il est décédé le lendemain.
Originaire de Halifax, M. Burgoyne est considéré par ses proches comme quelqu'un qui «aimait rire et nous faisait toujours rire avec des citations tirées de dessins animés des années 90, comme des Monty Python, des sketches de MadTV, des souvenirs d'enfance et de memes tout à fait ridicules», selon la notice nécrologique. Il s'était récemment fiancé.
Had a bit of a health scare last night, but thankfully it wasn't a heart attack. Not sure what it was, though, because once they made sure I wasn't dying I was thrown out into the waiting room and 6 hours later I said f*ck it and went home.
— Ⓐ (@big_figgot) December 5, 2024
Canadian health care, folks. Best in… pic.twitter.com/kQIHyc2ZCc
Joshua Slocum, un ami proche de M. Burgoyne, a confié que ce décès avait été un choc total. Son ami était jeune, en bonne santé et en pleine forme et il était sobre depuis des années après avoir lutté contre la toxicomanie.
«On ne s'attend pas à ce qu'un jeune homme de 39 ans tombe raide mort comme ça», a-t-il déploré lors d'une entrevue.
«Il s'est vraiment, vraiment bien débrouillé dans la vie. Vous savez, il s'est débarrassé d'une dépendance à la drogue et s'est sorti du caniveau pour devenir un professionnel compétent et respecté. C'est donc très difficile.»
M. Slocum dit avoir eu une crise cardiaque à l'âge de 36 ans et a déclaré qu'il est essentiel que les gens écoutent leur corps lorsqu'ils sentent que quelque chose ne va pas. Il explique que lorsqu'il a eu son infarctus, il a ressenti peu de douleur et était capable de marcher et de parler, mais qu'il savait qu'il devait appeler une ambulance.
«Si vous avez l'impression que quelque chose ne va pas et que vous ressentez une sensation que vous n'avez jamais connue auparavant, c'est presque toujours le signe que quelque chose ne va pas du tout», a avancé M. Slocum.
«Chaque jour, des gens meurent parce qu'ils se disent qu'ils prennent les choses trop au sérieux.»
Il a insisté sur le fait que les gens doivent se défendre eux-mêmes, même dans les services d'urgence débordés où le personnel est parfois à bout de souffle.
«Il ne faut pas partir du principe qu'une personne a une crise de panique, ce qu'elle a dit à Adam. Je ne pense pas qu'ils l'aient pris suffisamment au sérieux. Et j'ai entendu suffisamment de choses à ce sujet, tant au Canada qu'aux États-Unis, pour penser qu'il s'agit d'un problème systémique.»
Shelley Amyotte, la sœur de M. Burgoyne, a expliqué que la famille était en deuil et qu'elle souhaitait préserver son intimité.
«Nous espérons que dans un avenir proche, les protocoles standard d'admission et de triage dans les salles d'urgence seront élargis de manière à ce que les tests et l'imagerie pour détecter les anévrismes soient traités avec la même urgence que ceux pour les crises cardiaques», a-t-elle mentionné dans un message à CTV News.
Paul Brunet, président du Conseil pour la protection des patients, «ne peut pas croire que cet homme n'aurait pas été vu plus tôt et pris en charge pour l'empêcher de mourir».
Il a fait référence à une décision de la Cour suprême de 2005 selon laquelle les longs délais d'attente font partie de la gestion des soins de santé publique. M. Brunet a ajouté que la plupart des patients des urgences peuvent être examinés ailleurs, par exemple dans le cadre du programme GAP, en appelant le 811 ou par d'autres formes de télémédecine.
«Ils devraient retirer le mot "urgence" de ces services car, malheureusement, à moins que vous ne soyez en train de mourir, je ne suis pas sûr que vous serez vu», a-t-il critiqué.
Le Dr Greg Clark, qui siège au conseil d'administration de l'Association des médecins d'urgence du Québec, estime que le problème ne réside pas tant dans le système de triage que dans le réseau de soins de santé dans son ensemble.
Les personnes qui se présentent aux urgences dans un état critique doivent être examinées dans les 15 minutes, et les retards commencent avec les cas de seconde priorité, a-t-il déclaré. M. Clark a ajouté que les anévrismes peuvent être difficiles à prévoir ou à détecter à temps.
Selon lui, les hôpitaux sont surchargés, il n'y a pas assez de lits dans les autres services, dans les centres de soins spécialisés ou chez les soignants à domicile, et les patients qui devraient être soignés ailleurs encombrent les urgences.
«Les patients qui devraient être soignés ailleurs encombrent les urgences, ce qui retarde leur évaluation et les oblige à se rendre à un autre étage pour recevoir des soins. C'est un gros problème», a déclaré le Dr Clark.
Le Dr Clark et M. Brunet espèrent que Santé Québec rendra le système plus efficace et plus responsable.