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M. Trudeau s'est porté à la défense du président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Le premier ministre canadien Justin Trudeau a clairement fait savoir dimanche qu'il n'avait aucune confiance envers le président russe Vladimir Poutine quant au respect d'un éventuel accord de paix en Ukraine.
De passage à Londres où il a participé à un sommet des dirigeants occidentaux sans la présence des Américains, M. Trudeau s'est porté à la défense du président ukrainien Volodymyr Zelensky à la suite de la discussion animée entre ce dernier, Donald Trump et JD Vance à la Maison-Blanche, vendredi.
Donald Trump a réprimandé le président Zelensky pour avoir été prétendument «irrespectueux» lors d'une réunion dans le bureau Ovale, puis a brusquement annulé la signature d'un accord sur les minéraux qui, selon le président Trump, aurait rapproché l'Ukraine de la fin de sa guerre avec la Russie.
Au terme de la rencontre des dirigeants occidentaux, M. Trudeau a affirmé que la guerre pourrait se terminer dès demain si la Russie se retirait des territoires ukrainiens qu'elle occupe illégalement depuis l'invasion.
Il a répété ce que M. Zelensky a déclaré vendredi: le président russe Vladimir Poutine est un menteur et un criminel en qui on ne peut pas faire confiance pour respecter ses promesses, car il a démontré à plusieurs reprises qu'il pouvait rompre tout accord à n'importe quel moment.
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«Je suis à Londres ce matin, où je travaille avec le président Zelensky, le premier ministre Starmer et les dirigeants européens pour instaurer une paix juste et durable en Ukraine – une paix qui garantit la souveraineté et la sécurité de l'Ukraine», avait écrit le premier ministre canadien sur le réseau social X dimanche matin.
Le Canada a annoncé dimanche de nouvelles sanctions contre 10 individus et 21 entités, dont des organisations paramilitaires et leurs dirigeants, «dans le but de freiner la dépendance de la Russie à l’égard d’organisations et de pays tiers dont elle se sert pour atteindre ses objectifs politiques et militaires en Ukraine».
À ce jour, le Canada a imposé des sanctions à plus de 3000 personnes et entités complices de l’agression russe. Il entend poursuivre sa collaboration avec ses partenaires dans le but d’accentuer les pressions économiques sur la Russie.
Le haut-commissaire du Canada au Royaume-Uni, Ralph Goodale, a déclaré samedi que l’objectif du sommet était d'obtenir «des garanties de sécurité à long terme afin de permettre au peuple ukrainien de vivre en paix de façon normale sans être sous la menace constante ou l’oppression constante d’un voisin peu fiable».
Le cabinet de M. Trudeau a donné des explications semblables, rappelant l'importance de se conformer au droit international et réitérant que la sécurité de l'Ukraine demeurait la principale priorité du Canada, notamment dans le cadre de sa présidence du G7.
M. Trudeau devait rencontrer le roi Charles III avant de revenir lundi au pays.
Stephen Saideman, professeur de l’Université Carleton à Ottawa, estime que Justin Trudeau participe au sommet afin de démontrer que le Canada demeure pertinent alors que les Européens cherchent à assurer leur propre protection sans le soutien de Washington.
«Le plus grand intérêt du Canada est de ne pas être oublié, explique M. Saideman. Il s’agit surtout de solidarité.»
Il croit que le message de M. Trudeau aux Européens impliquera probablement de s’opposer à la coercition économique du président américain Donald Trump et de coordonner des mesures réactives, comme des représailles sur les droits de douane.
«Le Canada demeure attaché à la sécurité de l’Europe, et nous souhaitons que l’Europe s’engage à assurer la sécurité du Canada», analyse le professeur Saideman.
Ce dernier, qui est aussi le directeur du Réseau canadien sur la défense et la sécurité, a déclaré que M. Trudeau peut offrir aux Européens une infrastructure de sécurité continue dans l’Atlantique Nord, de sorte que, même si Washington s'écarte de l’alliance de l’OTAN, il impliquerait toujours des pays au-delà de l’Europe.
«Les problèmes auxquels l’Europe est confrontée ne sont pas seulement européens, ils font partie de la communauté occidentale des États», affirme-t-il.