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Il accuse carrément la Société de transport de Montréal de «mettre la hache» dans son service de transport adapté et d' «abandonner ses usagers les plus vulnérables».
Le syndicat qui représente notamment les chauffeurs d'autobus et opérateurs de métro à Montréal lance une campagne pour préserver le transport adapté public, après l'annonce par la STM du transfert de ce service à des partenaires externes.
Il accuse carrément la Société de transport de Montréal de «mettre la hache» dans son service de transport adapté et d'«abandonner ses usagers les plus vulnérables».
Lors de son annonce, le 6 février, la STM avait indiqué que 90 % des déplacements du transport adapté étaient déjà assurés par l'industrie du taxi. La démarche qu'elle entame, et veut compléter d'ici le début de l'année 2026, vise à transférer les 10 % restant à des partenaires externes, tout en conservant les fonctions de réservation, de gestion, de service à la clientèle à la STM.
Prise dans une situation financière difficile, la STM pense ainsi pouvoir réaliser des économies récurrentes de 15 millions $ par année.
Cette décision inquiète toutefois le Syndicat des chauffeurs d'autobus et opérateurs de métro — une section locale du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affilié à la FTQ.
«Le service de transport adapté public est un modèle. On devrait s’en inspirer plutôt que s’en départir. Cette décision a des visées à court terme, mais elle est inhumaine et manque de vision», tonne le syndicat.
Il souligne que les usagers qui utilisent ce transport adapté, et non le taxi, sont justement «les cas les plus lourds» et qu'ils «ne peuvent pas être pris en charge par des fourgonnettes ou des taxis réguliers».
Il précise aussi que les 130 chauffeurs qui sont affectés à ce service reçoivent une formation de cinq semaines pour dispenser un service attentionné. «De plus, les chauffeurs de la STM sont payés à l’heure, et non au voyage, ce qui change l’approche» face à l'usager, fait valoir le syndicat.
La STM a déjà assuré qu'il n'y aurait pas de mises à pied en raison de ce transfert. «Cette démarche n’occasionnera pas de mises à pied chez notre personnel, tout en respect des règles prévues aux conventions collectives en vigueur», a-t-elle fait savoir dans un communiqué.
Le syndicat dénonce encore une fois le sous-financement du transport collectif, en montrant du doigt le gouvernement de François Legault. «Le gouvernement du Québec refuse de financer adéquatement le transport en commun, exige des coupures de 130 millions $ à la Société de transport de Montréal et impose des normes plus sévères en matière de véhicules de transport adaptés à la STM qu’aux entreprises privées, engendrant pour celle-ci des coûts d’exploitation supplémentaires. Cette décision n’est donc pas désincarnée, mais elle est le résultat de nombreuses années de négligence de la part du gouvernement Legault», a critiqué le SCFP.
Le SCFP a lancé un message publicitaire dans le cadre de sa campagne «Sauvons notre transport adapté public». Plusieurs chauffeurs portent également une casquette en soutien à la campagne.