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Les temps sont durs pour les amateurs de café.
Les temps sont durs pour les amateurs de café. Les prix des grains de café n'ont jamais été aussi élevés en plus de dix ans, selon Gavin Fridell, professeur d'études sur le développement mondial à l'Université Saint Mary's.
Les prix devraient encore augmenter, car deux des plus grands producteurs de café sont confrontés à une pénurie sans précédent.
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Les plantations de café brésiliennes sont confrontées à la pire sécheresse que le pays a connue en 70 ans. Les feux de forêt ont décimé les cultures de café.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Au Vietnam, des conditions de chaleur et de sécheresse similaires ont déjà un impact sur les récoltes de l'année prochaine.
«Lorsque ces deux grands producteurs de café traversent une crise, les prix sont généralement tirés vers le haut», a expliqué M. Fridell.
Le Brésil est le plus grand producteur de café au monde. Le Vietnam est le deuxième. Ensemble, les deux pays représentent environ la moitié de l'offre mondiale de café.
Deux types de grains de café sont concernés: les grains d'arabica du Brésil et les grains de robusta du Vietnam.
Les grains d'arabica sont utilisés dans une tasse typique de café infusé. Les grains de robusta sont utilisés dans le café instantané.
«Je ne sais pas si cela aura d'énormes conséquences pour les consommateurs», a avancé M. Fridell.
Selon la copropriétaire du Pause Coffee Shop de Regina, Alayne Dubord, les magasins locaux ne verront probablement pas les impacts de la pénurie avant huit à douze mois.
Le magasin a connu des augmentations de prix légères et régulières, dit-elle.
Mme Dubord s'attend à ce que les clients paient 25 cents de plus pour leur tasse de café quotidienne. Dans un café spécialisé, l'augmentation pourrait être de un ou deux dollars par sac de café.
«Il y a certainement des fluctuations d'une récolte à l'autre pour les producteurs avec lesquels nos torréfacteurs travaillent», a souligné Mme Dubord.
Pause Coffee Shop travaille avec des torréfacteurs qui s'approvisionnent en grains dans plusieurs pays autres que le Brésil et le Vietnam, ce qui peut atténuer les problèmes d'approvisionnement.
«Le Brésil est l'une des sources les plus stables pour les cafés classiques, riches et chocolatés. Ces cafés pourraient donc être moins accessibles en termes de prix au cours des huit ou neuf prochains mois», a indiqué Mme Dubord.
Selon M. Fridell, l'inflation a déjà fait augmenter les prix du café de 23 % au cours des dernières années.
Les prix des grains de café bruts, également appelés café vert, dépendent de l'offre et de la demande et sont influencés par plusieurs facteurs, notamment les conditions de culture, le transport, l'infrastructure et la main-d'œuvre, selon le président-directeur général de la National Coffee Association, William Murray.
Aujourd'hui, le prix du café vert, communément appelé «prix C», atteint des sommets, en partie parce que ces facteurs ont réduit l'offre et diminué les importants excédents mondiaux de café observés ces dernières années », a déclaré M. Murray.
«Bien entendu, le prix du café dans un café ou un magasin dépend également du type de boisson, du coût des autres ingrédients et des intrants, ainsi que des frais généraux du magasin.»
Selon M. Fridell, les problèmes d'approvisionnement actuels sont aggravés par le fait que les grandes sociétés de café ont récemment décidé de s'approvisionner «juste à temps».
«Cela signifie qu'ils n'ont pas stocké beaucoup de café dans leurs entrepôts. Il est très coûteux de le faire lorsque le financement est si élevé. Ils se sont donc tournés vers le "juste à temps", ce qui les rend encore plus vulnérables en cas de crise de l'offre», a-t-il ajouté.
Si la pénurie n'a peut-être pas un impact trop important sur le portefeuille des buveurs de café, M. Fridell estime qu'elle soulève une question plus importante, celle du changement climatique. Selon certaines prévisions, le changement climatique pourrait entraîner la perte de 50 % des récoltes de café dans le monde.
«Il est peu probable que cela ait un impact majeur sur l'accessibilité du café dans un avenir proche. Mais on a spéculé sur le fait que le café est une ressource limitée dans les échanges commerciaux mondiaux et qu'à long terme, nous pourrions assister à une diminution de l'accès à cette ressource», a déclaré M. Dubord.
«Nous devrions donc le considérer comme une denrée rare et lui accorder un peu plus de valeur.»