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Politique

SAAQclic: le PLQ réclame la tête de trois ministres, tandis que Legault les défend

On accuse des ministres caquistes d'avoir tenté de camoufler les déboires du système SAAQclic.

Reportage vidéo :
Patrice Bergeron
Texte :
Patrice Bergeron / La Presse canadienne

Le premier ministre François Legault a défendu mercredi ses ministres éclaboussés par le fiasco numérique à la Société d'assurance automobile du Québec (SAAQ).

L'opposition libérale a réclamé le départ du ministre du Numérique, Éric Caire, de la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, et de son prédécesseur, François Bonnardel, pour avoir notamment ignoré les déboires du système SAAQclic ou tenté de les camoufler.

 

Sa facture devrait coûter 500 millions $ de plus que prévu, soit 1,1 milliard $, selon le rapport de la vérificatrice générale Guylaine Leclerc de la semaine dernière. 

Elle affirmait qu'elle n'était «pas en mesure de savoir» si les ministres n'étaient pas informés. 

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Mais un article du quotidien «Le Devoir» a révélé mercredi que l'un des hauts responsables de la mise en place de ce système à la SAAQ, Karl Malenfant, avait rencontré M. Caire à de nombreuses reprises et l'avait prévenu des défaillances du projet.

«C'est faux», a répondu M. Caire en mêlée de presse, en confirmant toutefois qu'il l'avait rencontré.

Éric Caire devant les journalistes le 26 février 2025
Éric Caire devant les journalistes le 26 février 2025

M. Malenfant a assuré qu'il n'avait «jamais» caché de l'information, que les vice-présidents de la SAAQ étaient au courant ainsi que le conseil d'administration - le Parti libéral exige d'ailleurs que la CAQ rende publiques les centaines de pages de procès-verbaux du conseil d'administration qui sont caviardées. 

Mais le gouvernement caquiste a tenu à sa ligne de défense, mise en place depuis la publication la semaine dernière du rapport de la vérificatrice générale Guylaine Leclerc sur ce cafouillis: les ministres n'ont pas été informés ou ont été mal informés des déboires de SAAQClic. 

«À un moment donné, on ne peut pas dire à un ministre: 't'es responsable', alors qu'on lui a menti, alors qu'on ne lui a pas donné la bonne information», a plaidé M. Legault en Chambre en répondant à une question du chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon. 

«À entendre la CAQ, ils sont les victimes, ils ne sont pas responsables, ce qui est contraire à la définition de la responsabilité ministérielle», a argué le chef du PQ.

En se rendant à la période de questions, M. Legault a aussi laissé entendre qu'il avait encore confiance en M. Caire, qui a été malmené en Chambre par les oppositions.

Selon le chef de l'opposition officielle, Marc Tanguay, les membres du cabinet Legault ne peuvent échapper à leur responsabilité ministérielle. 

«Ils n'assument pas leurs responsabilités ministérielles, la conséquence, c'est qu'ils quittent, clairement», a-t-il affirmé en mêlée de presse mercredi matin. 

Réclame-t-il la démission des trois ministres? a demandé un journaliste.

«Oui, et ça, la décision, ce n'est pas à moi (qu'elle revient)», a-t-il répondu.

«On peut demander tous les jours la démission du ministre, on ne l'aura pas. Mais c'est à François Legault de réaliser l'importance de ce qui se passe. Il cache la vérité et il a une responsabilité ministérielle qui est bafouée. La conséquence, c'est que le ministre devait quitter.»

Reportage vidéo :
Patrice Bergeron
Texte :
Patrice Bergeron / La Presse canadienne