Début du contenu principal.
Ce fiasco coûtera au bas mot aux contribuables québécois 1,1 milliard $, soit 500 millions $ de plus que prévu, a déclaré la vérificatrice générale dans son rapport la semaine dernière.
Le gouvernement Legault refuse toute responsabilité pour le virage numérique raté à la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) et l'impute maintenant aux gouvernements précédents.
Ce fiasco coûtera au bas mot aux contribuables québécois 1,1 milliard $, soit 500 millions $ de plus que prévu, a déclaré la vérificatrice générale dans son rapport la semaine dernière.
Selon le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon, il s'agirait là «potentiellement du plus gros scandale financier de notre histoire politique».
«Cinq cents millions de dollars, c'est beaucoup d'argent dans le contexte d'un gouvernement qui vient de faire le pire déficit de l'histoire du Québec», a-t-il souligné mardi lors de la période des questions qui a porté entièrement sur la SAAQ.
«C'est plus d'argent que le scandale des commandites, qui valait 330 millions $, plus d'argent que Norbourg, à 100 millions $», a-t-il ajouté.
Tour à tour, les ministres de la Coalition avenir Québec, avec le premier ministre François Legault en tête, se sont levés pour rejeter le blâme sur les gouvernements précédents, tant péquiste que libéral.
Selon eux, le projet SAAQclic était vicié dès sa genèse, car le Parti québécois (PQ) avait enlevé des exigences de reddition de comptes à la SAAQ en 2014, tandis que les libéraux auraient octroyé un «mauvais» contrat en 2017.
Depuis leur arrivée au pouvoir en 2018, les caquistes n'ont pas suivi l'avancement de cet important projet de transformation numérique comme ils l'auraient dû, ont accusé les partis d'opposition, mardi.
Selon le rapport de la vérificatrice générale, le conseil d'administration de la SAAQ avait pourtant été averti en septembre 2022, en pleine campagne électorale, d'un dépassement de coûts de 222 millions $.
Étant donné le «risque médiatique et politique élevé», il a été décidé de morceler le dépassement de coût, a-t-elle révélé.
À VOIR AUSSI | SAAQclic boudé par de plus en plus de Québécois: le retour vers les succursales déploré
Le ministre des Transports de l'époque, François Bonnardel, a assuré mardi n'avoir «parlé à personne» à la SAAQ. «Je n'ai pas parlé au président du conseil d'administration», s'est-il défendu.
Plus tôt, l'actuelle ministre des Transports, Geneviève Guilbault, a confirmé avoir interpellé par écrit le grand patron de l'Unité permanente anticorruption (UPAC), Éric René, concernant les éléments «outrageux» du rapport de la VG.
«Je considère que les faits évoqués (...) doivent être l’objet d'une attention à la hauteur de leur gravité, peut-on lire dans sa lettre. Il semble que votre organisation procède actuellement à l'analyse du rapport. J'estime qu'il s'agit d'un travail d'analyse essentiel.»
Dans sa missive, Mme Guilbault dresse la liste des constats qu'elle considère «extrêmement troublants»:
«Les citoyens sont en droit de s'attendre à une gestion saine et transparente des deniers publics, un devoir qu'a notoirement négligé la SAAQ», a insisté la ministre Guilbault.
Elle a également demandé à son ministère de mener une enquête «sur l'ensemble des faits entourant l'élaboration, la documentation et le déploiement (...) de la plateforme SAAQclic».
De son côté, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a indiqué avoir demandé l'intervention de l'Autorité des marchés publics (AMP).
«À la suite du dépôt du rapport de la vérificatrice générale (...) qui fait état de situations très préoccupantes, j'ai demandé au PDG de l’AMP, Yves Trudel, d'examiner le processus d’attribution et l’exécution du contrat», a-t-elle fait savoir sur X.
D'ici là, les partis d'opposition exigent que les procès-verbaux de la SAAQ soient divulgués. Le PQ et Québec solidaire (QS) réclament également la tenue d'une enquête publique en bonne et due forme.
«(Les caquistes) ne peuvent pas juste jouer à Ponce Pilate et s'en laver les mains», a lancé la co-porte-parole de QS, Ruba Ghazal.