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La FIQ et la Fédération de la santé, affiliée à la CSQ, craignent ainsi le «non-respect des réalités régionales», dans cette réforme du réseau qu'elles jugent centralisatrice, parce que tout sera décidé «en haut».
Lors des audiences sur la réforme Dubé, mercredi, deux autres organisations syndicales de la santé ont déploré l'éloignement décisionnel des gens qui auront le véritable pouvoir. Santé Québec sera loin des réalités du terrain.
La FIQ et la Fédération de la santé, affiliée à la CSQ, craignent ainsi le «non-respect des réalités régionales», dans cette réforme du réseau qu'elles jugent centralisatrice, parce que tout sera décidé «en haut».
Or, Montréal n'est pas Chandler ou même Nicolet, a lancé Luc Beauregard, de la CSQ.
Même si la réforme prévoit des responsables dans les établissements de santé, les organisations syndicales craignent que ceux-ci ne disposent pas de véritables pouvoirs.
Aussi, la grande mobilité qui sera exigée du personnel fait craindre à la Fédération interprofessionnelle de la santé des mouvements de personnel qui affaibliront certains centres.
Sa présidente, Julie Bouchard, raconte avoir justement vécu la situation lorsque les CISSS et CIUSSS ont été créés. Des infirmières ont ainsi quitté les plus petits centres pour se diriger vers les plus grands centres de la même région. Et elle croit que c'est ce qui se produira avec l'employeur unique que sera Santé Québec, de même qu'avec l'ancienneté réseau plutôt que par établissement.
«C'est là où c'est inquiétant. La mobilité ne vient pas ajouter des professionnels en soins pour donner des soins au quotidien. Au contraire, on affaiblit certains centres pour en améliorer d'autres», a affirmé la présidente de la FIQ, Julie Bouchard.
La FIQ et la FSQ-CSQ ont insisté sur l'importance de conserver des relations de travail locales également.
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a soutenu que si des aménagements locaux aux conventions collectives n'étaient pas possibles, parfois c'était la faute des syndicats qui refusaient de rouvrir la convention locale pour des aménagements aux horaires.
«Dans ce genre de chose-là, ce n'est pas vrai que c'est le milieu syndical qui met des bâtons dans les roues», a corrigé Mme Bouchard, malgré les protestations du ministre Dubé. «Il n'y a pas de syndical local qui ne veut pas ouvrir, au contraire. On appelle ça des ententes, qu'elles soient particulières ou autres», a-t-elle assuré.
Le député péquiste Joël Arseneau a par ailleurs dénoncé «une certaine obsession du ministre avec les libérations syndicales', parce que le ministre a questionné toutes les organisations syndicales sur le nombre de libérations syndicales qu'elles avaient.
Et le député de Québec solidaire Vincent Marissal a lui-même donné une réponse, soulignant que pour l'est de Montréal, sur 5000 membres de la FIQ, il y en avait 20 qui bénéficiaient de libération syndicale.
M. Beauregard, de la CSQ, qui en ignorait le nombre, a fait valoir que ces personnes ont justement permis d'éviter que des problèmes s'aggravent, en discutant avec les employeurs pour convenir d'ententes adaptées à leur milieu.
À son tour, l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) s'est inquiété des répercussions de la mobilité attendue des infirmières, si elle est imposée et non souhaitée par celles-ci.
Au plan positif, son président Luc Mathieu a d'abord noté que la mobilité pouvait apporter de nouvelles opportunités professionnelles. Cependant, si cette mobilité est imposée par l'employeur, s'est-il empressé d'ajouter, cela peut causer des préoccupations, notamment en créant de l'instabilité dans les équipes.
«L'Ordre continuera à dénoncer la croyance voulant que les infirmières et les infirmiers, entre eux et entre les secteurs, sont interchangeables», a lancé M. Mathieu.
Il s'attend même à ce que ce principe de mobilité mette une «saine pression» sur les employeurs, qui devront trouver des stratégies pour attirer et retenir les infirmières et infirmiers. «Il faut axer beaucoup sur la rétention», a-t-il conseillé.
Interrogé à savoir si le projet de loi avait ce qu'il fallait pour rendre le système de santé plus efficace, comme le dit sa désignation officielle, M. Mathieu a apporté des bémols. «On a de l'espoir, mais tout va dépendre comment le projet de loi va atterrir, ce qui va être adopté et, après ça, ce qui en découle» et comment les personnes vont se l'approprier.