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«Au Québec, ce sont 4000 personnes qui décèdent prématurément chaque année en raison de la pollution de l'air» et les coûts pour le système de santé représentent des dizaines de milliards, a fait valoir la mère au front Laure Waridel.
Les membres du collectif Mères au front ont organisé un die-in devant le bureau du premier ministre François Legault à Montréal pour réclamer «le droit fondamental de la population à un environnement sain».
Mères au front, un mouvement décentralisé d’une trentaine de groupes actifs dans des villes et villages du Québec, se sont mobilisées jeudi midi, dans plusieurs villes de la province.
Vers 12h15, des dizaines de personnes, majoritairement des femmes vêtues de noir, se sont étendues sur le trottoir, à l'entrée de l'Université McGill, en face du bureau de François Legault.
Parmi elles, Lise Boudreault, une grand-mère qui participait à une manifestation pour la première fois de sa vie.
«J'avais le goût de m'impliquer, je suis inquiète pour l'environnement, je trouve que nos gouvernements sont mous», a indiqué la femme de 74 ans.
«Au Québec, ce sont 4000 personnes qui décèdent prématurément chaque année en raison de la pollution de l'air» et les coûts pour le système de santé représentent des dizaines de milliards, a fait valoir la mère au front Laure Waridel, en citant des données de Santé Canada.
L’agence fédérale estimait en 2016 que le coût économique total de tous les impacts sanitaires de la pollution atmosphérique s’élevait à 120 milliards $ par année.
«Quand l'eau est contaminée, on peut la faire bouillir ou on peut acheter de l'eau, mais l'air, on a beau se cacher dans nos maisons, on n’y échappe pas, on a besoin d'avoir un air, il faut mettre en place les mesures qui vont protéger ce besoin vital, c'est-à-dire la respiration, l'accès à de l'air pur», a ajouté l’écosociologue Laure Waridel.
Les Mères au front «exigent de faire respecter les normes québécoises établies quant aux contaminants relâchés dans l'air, et ce, uniformément sur le territoire québécois», mais le groupe est particulièrement inquiet par la qualité de l'air à Rouyn-Noranda.
«On autorise le la fonderie Horne, une propriété de Glencore, donc une multinationale multimilliardaire, à dépasser la norme. L'autorisation est de vingt-deux fois la norme en ce moment et les dernières données démontrent que la fonderie dépasse la norme de 25 fois » a indiqué Laure Waridel en ajoutant «qu’il y a vraiment quelque chose qui ne va pas, puisque là où c'est le plus important d'appliquer une norme pour le respect de la qualité de l'air, on donne des dérogations».
Pendant qu'elles étaient couchées sur le trottoir sur la rue Sherbrooke, les participantes ont entonné la chanson «Nous aurons», de Richard Desjardins, le poète originaire de Rouyn-Noranda.
La comédienne Isabelle Blais a également livré un discours en revendiquant le droit, pour les citoyens de Rouyn-Noranda, «de respirer le même air que les autres citoyens de la province».
Mme Waridel a expliqué que le collectif Mères au front prévoyait également, jeudi, «des actions à Québec, à Granby, à Saint-Jean-sur-Richelieu, à Arvida où il y a une usine de Rio Tinto qui elle aussi profite d'une dérogation du gouvernement, et évidemment à Rouyn-Noranda».
Mais «ce qu'on fait à Montréal, c'est devant le bureau du premier ministre Legault, parce qu'on veut lui rappeler que c'est sa responsabilité de protéger la santé de la population, particulièrement celle des enfants».
La pollution atmosphérique touche particulièrement les enfants, a expliqué celle qui enseigne à l'Institut des sciences de l'environnement de l'UQAM, «parce que leur système immunitaire n'est pas encore développé et proportionnellement à leur poids, ils sont plus exposés à la pollution parce qu'ils respirent plus, ils boivent plus et ils mangent plus qu'un adulte».
Les actions de Mères au front se déroulent dans le cadre de la «Journée internationale de l'air pur pour des ciels bleus».