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Le maire de Québec, Bruno Marchand, a présenté son premier plan d'action 2023-2027 afin d'améliorer la qualité de l'air extérieur au sein de la Ville de Québec
Le maire de Québec, Bruno Marchand, a présenté mardi son premier plan d'action 2023-2027 afin d'améliorer la qualité de l'air extérieur au sein de la Ville de Québec, un plan élaboré en collaboration avec le ministère de l'Environnement, de la lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MECCFP) et le Port de Québec.
Le plan d'action s'articule autour de sept axes: la combustion du bois; les chantiers et matériaux en vrac; le transport, la circulation et la transition énergétique; l'optimisation des stratégies municipales existantes; la mesure des contaminants et la modélisation; la gouvernance et la communication et les liens avec des équipes de recherche.
Voyez le reportage de Laurence Royer sur ce sujet dans la vidéo de cet article.
La qualité de l'air à Québec - particulièrement dans Limoilou, Vanier et la Basse-Ville - soulève des inquiétudes depuis un certain temps. En mars dernier, un rapport de la direction de la Santé publique de la Capitale-Nationale démontrait clairement que les déplacements sont grandement responsables de la détérioration de la qualité de l'air à Québec. Il pointait aussi du doigt le chauffage au bois et les activités industrielles.
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Dès cette année, la Ville de Québec apportera des modifications au Règlement sur les appareils de chauffage au bois, notamment pour inclure une déclaration obligatoire de tous les équipements de combustion de bois (sauf les foyers extérieurs) et pour interdire l’installation des foyers d’ambiance ou décoratifs dans les constructions neuves.
Québec prévoit aussi un élargissement du programme de subvention pour le retrait ou le remplacement d’appareils de chauffage au bois non conformes.
Un projet-pilote de lavage des roues des camions sur les chantiers est également sur la table afin de réduire les émissions de poussière et ainsi améliorer la qualité de l'air. Québec prépare aussi un projet pilote pour un camion électrique de collecte des matières résiduelles.
Le plan d'action de la Ville de Québec compte aussi inclure des clauses relatives à la qualité de l’air dans les appels d’offres et la création d’une commission consultative sur la qualité de l’air pour un meilleur partage des connaissances et arrimage des actions.
Ce plan d'action pour l'amélioration de la qualité de l'air extérieure comporte plusieurs projets à mettre sur pied d'ici 2027, dont l'électrification de la flotte du RTC et des véhicules légers de la Ville de Québec et l'exploration de nouveaux équipements (véhicules lourds) moins polluants.
Ils veulent également resserrer dans les prochaines années les règlements concernant l'utilisation d'appareils polluant comme les foyers d'ambiance et les feux extérieurs.
Faudra-t-il attendre longtemps pour voir les impacts du plan d’action de la Ville de Québec sur la qualité de l’air? «Tout dépend de la participation des citoyens», a estimé Matthieu Alibert, directeur division prévention et contrôle environnemental à la Ville de Québec.
«On ne parle pas de mois évidemment, ça se compte en années», a-t-il précisé.
Entre le 14 octobre et le 15 décembre derniers, la Ville de Québec, le MELCCFP et l’Administration portuaire de Québec ont mené une campagne de caractérisation de l’air ambiant dans la zone industrielle de la Canardière et ses environs «afin d'identifier les niveaux de concentration de contaminants atmosphériques, et si possible, identifier les sources contributives.»
Pour ce faire, 10 stations de mesure ont capté, à l’aide de filtres, les particules de diamètre inférieur à 10 micromètres (PM10) et les particules en suspension totales (PST). Les échantillons ont ensuite été envoyés dans différents laboratoires agréés pour y analyser à la fois les matières particulaires et les concentrations d’une trentaine de métaux, dont le nickel.
Dans les grandes lignes, le rapport présenté par la Ville de Québec fait état d'aucun dépassement de la norme 24 heures (70 ng/m3 ) pour le nickel dans les PM10. Le bilan note également «une concentration en nickel dans les PM10 majoritairement sous la limite de détection de l’analyse au laboratoire (4ng/m3)» et «une présence sporadique de concentration supérieure 10 ng/m3 (5% des concentrations).»
Concernant les métaux dans les PST, le rapport note «aucun dépassement des normes 24 heures en cuivre (2,5 µg/m3 ) et en zinc (2,5 µg/m3 ).» «Hormis pour le nickel, les sources des métaux sont considérées diffuses», ajoute-t-on.
Au final, la Ville de Québec et ses partenaires sont d'avis que «durant cette campagne, les données compilées sont rassurantes sur le plan de la concentration des paramètres qui ont été analysés.»
Par voie de communiqué, le député de Québec solidaire (QS) responsable du dossier de la Capitale-Nationale, Sol Zanetti, a indiqué qu'il allait prendre «le temps d'étudier en détail» le plan d'action.
M. Zanetti en a profité pour louer le travail du maire Marchand et pour critiquer les actions du ministre de l'Environnement, Benoit Charette.
«Je tiens à saluer le leadership du maire Marchand et de la ville de Québec dans ce dossier, en particulier sur la question du transport. On ne peut malheureusement pas en dire autant du ministre de l’Environnement: encore une fois, Benoit Charette ne prend aucun engagement pour serrer la vis aux pollueurs. Comment compte-t-il améliorer la qualité de l’air si rien n’est fait pour resserrer les normes trop permissives?», a-t-il mentionné.
Pour améliorer la qualité de l'air à Québec, le député solidaire voudrait notamment convertir les autoroutes Dufferin-Montmorency et Laurentienne en boulevards urbains.
Avec de l'information d'Émile Bérubé-Lupien, pour Noovo Info.