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Environnement

Vague d'opposition au projet d'agrandissement d'un dépotoir de déchets dangereux

Le ministre de l'Environnement du Québec, Benoit Charette, répond à l'opposition lors de la période des questions, le mardi 23 mai 2023, à l'Assemblée législative de Québec.
Le ministre de l'Environnement du Québec, Benoit Charette, répond à l'opposition lors de la période des questions, le mardi 23 mai 2023, à l'Assemblée législative de Québec.

Source

La Presse canadienne
La Presse canadienne

Les municipalités se mobilisent contre le projet d'agrandissement d'un dépotoir de déchets dangereux appuyé par le gouvernement caquiste. 

Pas moins d'une soixantaine de municipalités et MRC ont exprimé leur soutien à la Ville de Blainville, qui veut stopper l'expropriation prévue par le gouvernement au bénéfice de Stablex, la filiale d'une compagnie américaine. 

Mercredi, le ministre de l'Environnement, Benoit Charette, s'en était pris aux municipalités qui se mobilisaient contre Stablex, alors qu'elles sont elles-mêmes des clientes de l'entreprise pour traiter leurs matières dangereuses.  

En riposte, le cabinet de la mairesse de Blainville a fait savoir jeudi que des villes telles que Gaspé, Saguenay, Drummondville, Varennes, Lebel-sur-Quévillon, ont manifesté leur soutien à Blainville, au nom de l'autonomie municipale, contre une ingérence du gouvernement dans la compétence de l'aménagement du territoire. 

De même, une pétition a déjà recueilli 23 000 noms, tandis que 5000 citoyens ont communiqué avec des élus caquistes, notamment François Legault.  

Un grand nombre d'organismes, que ce soit Eau Secours, le Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets (FCQGED), Nature Québec, la Fondation Rivières, l'Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME) et d'autres demandent également au gouvernement de reculer.

L'agrandissement de Stablex suscite la controverse depuis plusieurs semaines.  

L'entreprise convoite un grand terrain pour entreposer les matières qu'elle traite, mais la Ville en propose un autre, un peu plus petit, qui est adjacent, mais à 300 mètres d'un quartier résidentiel.   

Le gouvernement a donc pris les grands moyens en déposant le projet de loi 93 à la fin de février, pour exproprier la Ville au coût de 17 millions $ et obtenir le terrain visé par Stablex. 

L'entreprise épargnerait d'ailleurs 100 millions $ sur les 250 millions $ du projet avec ce terrain, en n'ayant pas à déplacer des tonnes d'argile qui se trouve sur l'autre terrain, avec 40 000 camions par an pendant deux ans, plaide-t-on.   

La Ville et ses alliés voient dans le projet de loi un affront à l'autonomie municipale et demandent le retrait du projet de loi. 

Également, le conseil municipal veut protéger la zone visée, qui selon elle fait partie de la Grande Tourbière de Blainville. Un règlement de contrôle intérimaire (RCI) est d’ailleurs en vigueur sur ce terrain, c’est donc un territoire protégé par la Communauté métropolitaine de Montréal, qui s'oppose aussi au projet.

Stablex soutient plutôt, avec d'autres opinions à l'appui, que le terrain qu'elle vise n'est pas dans une tourbière. 

Le gouvernement et l'entreprise plaident l'urgence d'agir afin que le projet de loi soit adopté rapidement.

Il ne reste que deux ans de capacité de stockage à Stablex, soit 400 000 mètres cubes jusqu'en 2027, fait valoir la direction. 

Mais les travaux préparatoires du terrain visé prendront deux ans et il reste jusqu'au 15 avril pour couper les arbres, a-t-on expliqué.

Les consultations sur le projet de loi 93 ont duré toute la semaine au parlement. 

Les élus vont bientôt étudier le projet de loi article par article. 

Le terrain convoité par Stablex compte 9 hectares de milieux humides et 58 hectares de boisés. 

Il permettrait à l'entreprise de construire une sixième cellule d'enfouissement et de poursuivre ses activités pour une quarantaine d'années, plutôt que 24 ans sur l'autre terrain plus petit.

Le centre de traitement de déchets industriels de Stablex comprend actuellement une usine de traitement et cinq cellules d’enfouissement.

Source

La Presse canadienne
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