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La flambée des prix se manifeste sur l’ensemble de la chaîne de production d’Agropur.
Agropur n’échappe pas à la vague inflationniste qui secoue l’industrie alimentaire. Dans ce contexte, la coopérative laitière, derrière les marques Natrel, Québon et le fromage Oka, n’a pas le choix d’ajuster ses prix, a dit son président et chef de la direction, Émile Cordeau.
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M. Cordeau reconnaît avoir été surpris par l’intensité des pressions inflationnistes qui secouent «tous les produits de consommation» depuis le début de l’année, lors d’une entrevue, lundi, en marge d’une conférence devant le Cercle canadien de Montréal.
«Déjà depuis janvier, l’inflation est beaucoup plus élevée que ce qu’on avait prévu. C’est vraiment une réalité. Chaque mois, on découvre des choses. On a vraiment des pressions importantes sur nos coûts d’intrants. Ça va être un défi réel.»
La flambée des prix se manifeste sur l’ensemble de la chaîne de production d’Agropur. «À la ferme, on sent la pression chez nos producteurs, qui est importante. Nous dans l’entreprises, que ce soit le transport, les emballages, tout ce qui est lié au pétrole, les plastiques, etc. La main-d’œuvre est aussi un défi. Pour attirer de la main-d’œuvre, ça peut vouloir dire des salaires 1/8plus élevés 3/8, parfois.»
Le prix du lait, un intrant important pour Agropur, a augmenté de 8,4 % en février, en vertu d’une révision annuelle décrétée en octobre par la Commission canadienne du lait (CCL). Il s’agit d’un processus prévu par le système de gestion de l’offre.
«Ça nous touche directement, explique M. Cordeau. Veux, veux pas, notre plus gros intrant c’est le lait. Quand il y a une hausse du coût du lait, nous, on ne peut pas l’absorber alors on n’a pas le choix de la repasser au marché. Notre opération tout court a aussi des pressions inflationnaires importantes. On n’a pas le choix d’en passer une portion aux consommateurs.»
Les producteurs de lait aimeraient que la CCL prévoie un deuxième ajustement annuel en raison du contexte inflationniste exceptionnel. M. Cordeau ne veut pas se prononcer à savoir si une augmentation avant février serait souhaitable ou non, mais il reconnaît que c’est un scénario possible.
Avec le remboursement de sa dette, Agropur se trouve également dans une meilleure posture financière qu'elle ne l'était au moment où M. Cordeau avait pris les rênes de la coopérative en octobre 2019. La dette a diminué de 1,1 milliard $ ou 45%, pour atteindre 1,3 milliard $ à la fin de l'année 2021.
Le ratio de la dette globale par rapport au bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) était ainsi passé de 6,3 fois à 3,3 fois.
«On s'est donné une cible d'entre 2 et 3 fois le BAIIA, donc on est tout prêt de notre cible».
«La bonne nouvelle, c'est qu'on a pu refinancer l'ensemble de notre dette. On a pu aller chercher un “deal” qui est très compétitif dans le marché. Notre dette est répartie environ moitié-moitié entre fixe et variable. On a une portion qui n'est pas exposée aux fluctuations et pour l'autre, c'est une fluctuation de marché avec laquelle on doit vivre.»
Les négociations quant à une vente potentielle du siège social, situé à Longueuil, demeurent en cours, a dit M. Cordeau. Le plan initial était de louer 50 % de la superficie et d'occuper l'autre moitié du bâtiment, évalué à 94 millions $ par la Ville de Longueuil. Environ 15 % de la superficie a trouvé preneur, a précisé le dirigeant, lundi.
Au début de l'année, un des visiteurs avait fait une offre d'achat non sollicitée. Le processus suit son cours. Une décision n'a pas encore été prise. «C'est en évaluation encore, je n'ai pas de nouveau là-dessus.»