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Économie

Prêts hypothécaires: le stress financier des ménages augmente

«Le taux de prêts hypothécaires en souffrance a augmenté.»

/ Noovo Info

Un nombre accru de propriétaires ont du mal à faire leurs paiements hypothécaires, selon de récentes données de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) issu du Rapport sur le secteur des prêts hypothécaires résidentiels et de l'article La pression financière croissante épuise l'épargne des propriétaires, publiés mercredi.

 

«Pour la première fois depuis le début de la pandémie, le taux de prêts hypothécaires en souffrance a augmenté», précise la SCHL en ajoutant que les vulnérabilités d'abord observées du côté des cartes de crédit et des prêts automobiles commencent donc à se manifester dans le secteur du crédit hypothécaire.

Un prêt est en souffrance si les paiements sont en retard depuis plus de 90 jours.

Les taux d’intérêt accrus, les coûts élevés des logements et la hausse du coût de la vie ont mis le budget mensuel des ménages canadiens fortement sous pression.

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Le taux de prêts hypothécaires en souffrance au Canada a atteint 0,17 % au quatrième trimestre de 2023, après avoir touché un creux de 0,14 % au troisième trimestre de 2022, affirme la SCHL. «C'est signe que le coussin financier accumulé durant la pandémie serait en train de s'épuiser pour certains ménages», dit-on.

«Dans un contexte où l'endettement atteint des niveaux records et où les ménages montrent de plus en plus de signes alarmants de difficultés financières, la dette des ménages est une vulnérabilité qui se hisse au premier rang des préoccupations. Les propriétaires ont de plus en plus de mal à gérer leur budget mensuel. Les décideurs et le secteur financier sont donc en état d'alerte lorsqu'ils examinent les risques qui pèsent sur le secteur financier et l'économie», a affirmé dans un communiqué Tania Bourassa-Ochoa, économiste en chef adjointe à la SCHL.

Mme Bourassa-Ochoa précise dans son article que les prêts hypothécaires en souffrance «ne montrent qu'une partie du tableau».

«Autrement dit, si un ménage n’a pas effectué ses paiements hypothécaires depuis plus de trois mois, il y a de fortes chances qu’il éprouve des difficultés financières depuis plus longtemps. Au Canada, les propriétaires d'habitations accordent souvent la priorité aux paiements hypothécaires par rapport au paiement d’autres dettes et aux dépenses non essentielles», explique-t-elle.

Selon la SCHL, près de 50% des emprunteurs devront renouveler leur prêt hypothécaire cette année ou l’an prochain, à un taux plus élevé que leur taux actuel. «Ce contexte sans précédent rend les emprunteurs hypothécaires encore plus vulnérables à tout changement dans leur emploi ou aux évènements de la vie susceptibles de nuire au revenu de leur ménage.»

L'organisation ajoute que les prêts hypothécaires en souffrance devraient augmenter, «mais leur hausse sera limitée par l'amélioration des conditions sur le marché du travail en 2025.»

Vous peinez à rembourser vos dettes ou avez de plus en plus de mal à joindre les deux bouts? Vous pourriez peut-être demander l’aide d’un conseiller en crédit, selon la SCHL. Cette personne pourra vous aider à trouver un éventail de solutions qui conviendront à votre situation.

Croissance du crédit hypothécaire la plus lente en plus de 20 ans

Par ailleurs, les données de la SCHL dévoilent que la dette hypothécaire résidentielle au Canada s’élevait à 2,16 billions de dollars en février 2024, en hausse de 3,4% par rapport à février 2023. «C'est sa plus faible croissance en 23 ans», précise-t-on en ajoutant que les charges hypothécaires ont augmenté et qu'il y a de l’incertitude quant à la baisse potentielle du taux directeur de la Banque du Canada. «Ces facteurs ont modéré les ventes et les prix sur le marché de l'habitation de nombreuses régions du pays au deuxième semestre de 2023», ajoute-t-on.

Le ralentissement de la croissance du crédit hypothécaire pourrait toutefois s’avérer de courte durée, selon les prévisions de la SCHL.

«Une hausse des ventes et des prix sur le marché de l’habitation est prévue dans les prochaines années. Elle sera alimentée par la baisse attendue des taux hypothécaires, la forte expansion démographique et l'augmentation du revenu réel disponible. La croissance de la dette hypothécaire devrait donc s’accélérer», croit-on.

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La SCHL précise par ailleurs que les emprunteurs continuent d’opter pour des prêts hypothécaires à court terme et à taux fixe, «même si les prêteurs offrent des escomptes considérables sur les prêts hypothécaires à taux fixe de cinq ans».

Le comportement des prêteurs et des emprunteurs indique qu’on s’attend à ce que les taux d’intérêt diminuent au cours des prochaines années, ajoute la SCHL.