Début du contenu principal.
Investisseurs, devriez-vous vendre? Voici les réponses à vos questions sur la soudaine tendance baissière des marchés.
Wall Street pourrait bientôt être dans les griffes d'un autre marché baissier, car le blitz tarifaire de l'administration Trump alimente les craintes que les taxes supplémentaires sur les marchandises importées du monde entier ne fassent plonger l'économie mondiale. En anglais, un marché baissier est aussi appelé un bear market.
La dernière fois qu’un tel marché s’est matérialisé, c’était en 2022; mais la baisse reliée à la guerre commerciale du président des États-Unis ressemble davantage au marché baissier soudain et turbulent de 2020, lorsque l'indice de référence S&P 500 a chuté de 34 % en un mois – le bear market le plus court jamais enregistré.
Voici quelques questions courantes sur les marchés baissiers.
Un marché baissier – ou bear market en anglais – est un terme utilisé par Wall Street lorsqu'un indice tel que le S&P 500 ou le Dow Jones Industrial Average a chuté de 20 % ou plus par rapport à un sommet récent pendant une période prolongée.
Pourquoi utiliser un ours (bear) pour désigner un effondrement du marché? Les ours hibernent, ils représentent donc un marché boursier en recul. En revanche, le surnom de Wall Street pour un marché en plein essor est un marché haussier (bull market, comme un taureau), car les haussiers chargent.
Le S&P 500, principal baromètre de la santé de Wall Street, a baissé de 1,2 % lors des échanges de lundi après-midi. Il est désormais inférieur de 18,4 % au plus haut historique qu'il a atteint le 19 février.
Le Dow Jones des valeurs industrielles a chuté de 1,8 %, et l'indice composite Nasdaq, à forte composante technologique, qui était déjà en phase de marché baissier, a chuté de 0,9 %.
Le dernier marché baissier pour le S&P 500 s'est déroulé du 3 janvier au 12 octobre 2022.
À VOIR ÉGALEMENT | Tarifs de Donald Trump: il faut rester «sur nos gardes», dit Legault
La guerre commerciale a accru la peur et l'incertitude à Wall Street quant à la réaction des entreprises et des consommateurs.
Le président Donald Trump a mis à exécution ses menaces de droits de douane la semaine dernière en déclarant une taxe de base de 10 % sur les importations en provenance de tous les pays et des droits de douane plus élevés sur des dizaines de nations qui ont des excédents commerciaux avec les États-Unis.
Les marchés mondiaux se sont effondrés le lendemain, et la liquidation s'est aggravée après que la Chine a annoncé qu'elle riposterait par des droits de douane équivalents à ceux des États-Unis.
Les droits de douane sont une source de difficultés économiques, notamment parce qu'ils constituent une taxe payée par les importateurs qui est souvent répercutée sur les consommateurs, ce qui accentue la pression inflationniste. Ils incitent également les partenaires commerciaux à exercer des représailles, ce qui peut nuire à toutes les économies concernées.
Les taxes à l'importation peuvent également causer des dommages économiques en compliquant les décisions que les entreprises doivent prendre, notamment le choix des fournisseurs, l'emplacement des usines et les prix à facturer. Et cette incertitude peut les amener à retarder ou à annuler des investissements qui contribuent à la croissance économique.
Les droits de douane interviennent à un moment où l'économie américaine montre déjà des signes de ralentissement. Les marchés craignent également que les droits de douane n'alimentent l'inflation, qui a récemment augmenté.
Depuis la Seconde Guerre mondiale, les bear markets ont mis en moyenne 13 mois pour passer de leur sommet à leur creux et 27 mois pour revenir à l'équilibre. L'indice S&P 500 a chuté en moyenne de 33 % pendant les marchés baissiers de cette période. La plus forte baisse depuis 1945 s'est produite lors du marché baissier de 2007-2009, lorsque le S&P 500 a chuté de 57 %.
L'histoire montre que plus un indice entre rapidement dans un marché baissier, plus il a tendance à être faible. Historiquement, les actions ont mis 251 jours (8 mois et un tiers) pour entrer dans un marché baissier. Lorsque le S&P 500 a chuté de 20 % à un rythme plus rapide, l'indice a enregistré une perte moyenne de 28 %.
Le plus long marché baissier a duré 61 mois et s'est terminé en mars 1942, pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a fait chuter l'indice de 60 %.
En général, les investisseurs recherchent un gain de 20 % par rapport à un point bas ainsi que des gains soutenus sur une période d'au moins six mois. Il a fallu moins de trois semaines aux actions pour remonter de 20 % par rapport à leur point bas de mars 2020.
Si vous avez besoin de cet argent maintenant ou si vous voulez bloquer les pertes, oui. Sinon, de nombreux conseillers suggèrent de surmonter les hauts et les bas tout en gardant à l'esprit que ces fluctuations sont le prix à payer pour les rendements plus élevés que les actions ont fournis sur le long terme.
Si la vente d'actions permettait d'arrêter l'hémorragie, elle empêcherait également tout gain potentiel. Beaucoup des meilleurs jours pour Wall Street se sont produits soit pendant un marché baissier, soit juste après la fin d'un tel marché. C'est le cas notamment de deux journées distinctes au milieu du marché baissier de 2007-2009, lorsque le S&P 500 a bondi d'environ 11 %, ainsi que des hausses de plus de 9 % pendant et peu après le marché baissier de 2020 qui a duré un mois.
Les conseillers suggèrent d'investir dans des actions uniquement si l'argent n'est pas nécessaire avant plusieurs années. Le S&P 500 est revenu de chacun de ses marchés baissiers précédents pour finalement atteindre un nouveau record historique.
La décennie de baisse du marché boursier qui a suivi l'éclatement de la bulle Internet en 2000 a été notoirement brutale, mais les actions ont souvent pu retrouver leurs sommets en quelques années.