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La fuite de la population survient après que l'Azerbaïdjan a mené une offensive éclair pour reprendre le contrôle total de la région séparatiste et a exigé que le gouvernement séparatiste soit dissous.
Plus de 70 % de la population originaire du Haut-Karabakh a fui vers l'Arménie alors que le gouvernement séparatiste de la région a annoncé qu'il se dissoudrait et que la république non reconnue à l'intérieur de l'Azerbaïdjan cesserait d'exister d'ici la fin de l'année après trois décennies de tentative pour l'indépendance.
Vendredi matin, 84 770 personnes avaient quitté le Haut-Karabakh, selon les responsables arméniens, poursuivant ainsi l'exode des Arméniens de souche de la région qui a commencé dimanche. La population de la région était d'environ 120 000 habitants avant le début de l'exode.
La fuite de la population survient après que l'Azerbaïdjan a mené une offensive éclair la semaine dernière pour reprendre le contrôle total de la région séparatiste et a exigé que les troupes arméniennes du Haut-Karabakh posent les armes et que le gouvernement séparatiste soit dissous.
Un décret signé par le président séparatiste de la région, Samvel Shakhramanyan, cite un accord du 20 septembre visant à mettre fin aux combats, en vertu duquel l'Azerbaïdjan autorisera la «circulation libre, volontaire et sans entrave» des habitants du Haut-Karabakh vers l'Arménie.
Certains de ceux qui ont fui la capitale régionale, Stepanakert, ont déclaré qu'ils n'avaient aucun espoir pour l'avenir.
«J'ai quitté Stepanakert avec le peu espoir que peut-être quelque chose changerait et je reviendrai bientôt, et ces espoirs sont ruinés après avoir appris la dissolution de notre gouvernement», a déclaré à l'Associated Press Ani Abaghyan, une étudiante de 21 ans.
Narine Karamyan, âgée de 50 ans, a affirmé qu'elle ne voulait pas vivre avec les Azerbaïdjanais «Peut-être que certaines personnes retourneront chez elles. Je ne veux pas de ça. Je veux vivre comme une Arménienne», a-t-elle dit.
Au cours des trois décennies de conflit dans la région, l’Azerbaïdjan et les séparatistes du Haut-Karabakh, aux côtés de leurs alliés en Arménie, se sont accusés mutuellement d’attaques ciblées, de massacres et d’autres atrocités, laissant les gens des deux côtés profondément méfiants et craintifs.
Bien que l'Azerbaïdjan se soit engagé à respecter les droits des Arméniens de souche dans la région, la plupart d'entre eux fuient actuellement, car ils ne croient pas que les autorités azerbaïdjanaises les traiteront équitablement et humainement ou leur garantiront leur langue, leur religion et leur culture.
Après six années de combats séparatistes qui ont pris fin en 1994 après l'effondrement de l'Union soviétique, le Haut-Karabakh est passé sous le contrôle des forces de souche arménienne, soutenues par l'Arménie.
Puis, au cours d’une guerre de six semaines en 2020, l’Azerbaïdjan a repris certaines parties de la région des montagnes du sud du Caucase ainsi que les territoires environnants que les forces arméniennes avaient revendiqués plus tôt. Le Haut-Karabakh était internationalement reconnu comme faisant partie du territoire souverain de l’Azerbaïdjan.
En décembre, l’Azerbaïdjan a bloqué la seule route reliant le Haut-Karabakh à l’Arménie, alléguant que le gouvernement arménien l’utilisait pour expédier illégalement des armes aux forces séparatistes de la région.
L'Arménie a allégué que la fermeture avait empêché l'approvisionnement en nourriture et en carburant du Haut-Karabakh. L’Azerbaïdjan a rejeté cette accusation, arguant que la région pourrait être approvisionnée via la ville azerbaïdjanaise d’Aghdam – une solution à laquelle les autorités du Haut-Karabakh ont longtemps résisté, qui l’ont qualifiée de stratégie visant à permettre à l’Azerbaïdjan de prendre le contrôle de la région.
Lundi soir, un réservoir de carburant a explosé dans une station-service où les gens faisaient la queue pour faire le plein de leur voiture et fuir vers l'Arménie. Au moins 68 personnes ont été tuées et près de 300 blessées, et plus de 100 autres sont toujours considérées comme portées disparues après l'explosion, ce qui a exacerbé les pénuries de carburant déjà désastreuses après le blocus.
Jeudi, les autorités azerbaïdjanaises ont accusé Ruben Vardanyan, l'ancien chef du gouvernement séparatiste du Haut-Karabakh, de financement du terrorisme, d'avoir créé des formations armées illégales et d'avoir franchit illégalement d'une frontière nationale. La veille, il avait été arrêté par les gardes-frontières azerbaïdjanais alors qu'il tentait de quitter le Haut-Karabakh pour l'Arménie.